Trios à cordes
Paul HINDEMITH
(1895 – 1963)
Trio N°1 op. 34, Trio N°2
Arnold SCHOENBERG
(1874 – 1951)
String Trio op. 45
Trio Zimmermann
2017 DDD 60’ Livret anglais, allemand, français SACD BIS 2207
Il peut paraître curieux de se faire côtoyer Hindemith et Schoenberg sur un même disque. C’est oublier que le jeune Hindemith fut un révolutionnaire considéré comme un sauvage. Son premier Trio à cordes (1924) en témoigne. Il débute par une Toccata enragée, superbement jouée par le Trio de Frank Peter Zimmermann, un Trio dont on connaît les qualités de par ses enregistrements précédents. Il est dommage qu’Hindemith ait traversé une période de purgatoire dont il semble sortir peu à peu, car sa musique vaut vraiment la peine d’être redécouverte. Après un deuxième mouvement lent aux vertus contrapuntiques évidentes, un bref troisième mouvement pizzicato précède une double fugue finale dont l’écriture virtuose est typique du compositeur allemand. Son deuxième Trio (1933) montre un Hindemith assagi, mais pas moins intéressant. Il avait entretemps fondé son propre Trio, lui-même jouant de l’alto. La polyphonie imitative atteint ici des sommets. Après un deuxième mouvement rapide, le troisième et dernier mouvement est lent et lyrique. Le Trio Zimmermann est une fois de plus impressionnant. Le Trio op. 45 de Schoenberg, commencé avant une grave crise cardiaque, et terminé ensuite, est d’une très grande difficulté, autant pour les interprètes que pour les auditeurs. La musique cache une description de sa maladie et des soins hôpitaux, mais on peut l’écouter comme une musique pure, les effets descriptifs étant plutôt cryptés. Elle est en tous cas très belle et superbement jouée par les Zimmermann. Et, comme d’habitude chez BIS, la qualité de son est magistrale.
Dominique Lawalrée
Son 10 - Livret 10 - Répertoire 9 - Interprétation 10