Un compositeur qui sort de l'ombre
Kazimierz SEROCKI
(1922 – 1981)
Forte e Piano - Pianophonie
Szaboles Esztenyi, piano, Orchestre Symphonique de la Radio et de la Télévision Polonaises à Cracovie et à Katowice, dir. Stanislaw Wistocki-Enregistrements 1973 et 1979
2017-DDD-45’23-Livret en polonais et en anglais-DUX 1287
La musique de Kazimierz Serocki est peu connue chez nous. Serocki fait partie des quatre compositeurs majeurs polonais des années soixante. Fondateur du célèbre festival « Automne de Varsovie », sa production se partage essentiellement entre pièces pour orchestre et musique vocale. Ce CD est donc le bienvenu. Ce sont deux œuvres pour piano(s) et orchestre qui en constituent le programme : Forte e Piano de 1967 et Pianophonie de 1978. C’est une musique que l’on peut rapprocher du Penderecki « bruitiste », celui de la première période (grosso modo 1957-1969). La musique de Serocki est très facile à écouter car très directe. Elle procède par blocs sonores en un discours essentiellement rythmique, surtout dans Pianophonie. Ce qui frappe l’oreille, c’est la vitalité de cette musique. Cela donne envie d’écouter d’autres œuvres du compositeur, dont le catalogue est très fourni. Forte e Piano, pour deux pianos et orchestre, figurait au répertoire des frères Kontarsky, un duo fameux qui créa des œuvres maintenant célèbres, telles que les Structures de Boulez, les Trois pièces pour deux pianos de Ligeti, et Mantra, une majeure de Stockhausen avec lequel les Kontarsky ont longtemps travaillé. On connaît bien la musique de Penderecki, celle de Lutoslawski et celle de Gorecki. Il nous reste à découvrir celle de Serocki. On souhaite donc d’autres disques aussi bons que celui-ci.
Dominique Lawalrée
Son 9 - Livret 8 - Répertoire 10 - Interprétation 9