Un Procès qui restera dans les annales musicales ! 

par

Gottfried von Einem (1918-1996) : Der Prozess. Michael Laurenz (Josef K.), Jochen Schmeckenbecher (Der Aufseher / Der Geistliche / Der Fabrikant / Ein Passant), Matthäus Schmidlechner (Der Student / Der Direktor-Stellvertreter), Jörg Schneider (Titorelli), Lars Woldt (Der Untersuchungsrichter / Der Prügler), Johannes Kammler (Willem / Der Gerichtsdiener / Der Advokat), Tilmann Rönnebeck (Franz / Kanzleidirektor / Albert K.), Ilse Eerens (Fräulein Bürstner / Die Frau des Gerichtsdieners / Leni / Ein buckliges Mädchen), Anke Vondung (Frau Grubach). ORF Radio-Symphonieorchester Wien, HK Gruber. 2018-Livret en anglais et allemand, texte chanté en allemand / traduction en anglais-1h43-2 CD Capriccio-C 5358 

Le nom de Gottfried von Einem est pour beaucoup de nous au mieux un patronyme mentionné dans les Histoires de la musique, au pire un parfait inconnu. Le centenaire de sa naissance, l’an passé, est passé complètement inaperçu dans les programmations en dehors du monde germanique. L’Autriche a rendu quant à elle un hommage à l’un de ses compositeurs avec une production de son opéra La Mort de Danton sur la scène du Staatsoper de Vienne alors que le festival de Salzbourg proposait, pour un concert, ce Procès d’après Kafka. Cette dernière célébration était naturelle car l’oeuvre y avait été créée, en 1953, avec rien moins que Lisa Della Casa, Max Lorenz ou Walter Berry accompagnés du Philharmonique de Vienne sous la direction de Karl Böhm. Le présent coffret, reflet d’un unique concert est certes moins “prestigieux” en termes de casting mais il est philologiquement parfait ! 

L’écriture du Procès est une belle découverte dans son exploitation de multiples influences. Si le compositeur était marqué par l’école de Vienne, cela s’entend essentiellement dans le choix d’une déclamation parlée/chantée, mais avec une orchestration qui tire vers le Stravinsky néo-classique, ainsi les interventions de trompettes qui font penser à la fanfare d’Oedipe Roi du Russe ! L’efficacité dramaturgique semble inspirée des chefs d’oeuvre de Prokofiev. Aux manettes de ce concert, on retrouve : HK Gruber. Compositeur, chef d’orchestre et chansonnier, ce dernier tire la musique vers celle de Kurt Weill avec une verve et un tonus qui magnifient le déroulement dramatique et l’orchestration. L’Orchestre de l’ORF est très concentré et appliqué dans cette musique qu’il semble aimer !

La distribution est composée de solides chanteurs, qui, même s’ils n’ont pas le charisme de leurs célèbres aînés, s’acquittent avec compétence et engagement de cette résurrection. 

L’amateur sera ravi de découvrir cette belle oeuvre, apport intéressant à l’histoire de l’opéra, d’autant plus que cette réalisation salzbourgeoise, magnifiquement réalisée et superbement enregistrée, ne risque pas d’être concurrencée ! 

Son : 10-Livret : 10-Répertoire : 10-Interprétation : 10

 

 

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