Mendelssohn extra brut avec Thomas Dausgaard

Felix Mendelssohn  Bartholdy (1809-1847) : Symphonie n°1 en Ut mineur, Op.11 ; Symphonie n°3 en La mineur “Ecossaise”, Op.56. Swedish Chamber Orchestra, direction : Thomas Dausgaard. 2019. Livret en anglais, allemand et français. 66’26’’. Bis 2469. 

Pas de répit pour Thomas Dausgaard et ses musiciens suédois qui poursuivent les aventures autour de Mendelssohn amorcées par une intégrale du Songe d’une nuit d’été et de deux ouvertures. Un album qui avait été récompensé d’un Joker de Crescendo. 

Dès lors, affronter les symphonies est une suite logique de ces pérégrinations musicales et ce nouveau disque est encore une belle réussite. La fougueuse Symphonie n°1, composée à l’âge de 15 ans, est emportée au panache par un geste énergique mais toujours précis appuyé par des pupitres d’une flexibilité totale. La Symphonie n°3 est également une belle réussite par sa puissance dramatique et la qualité de la réalisation instrumentale. C’est foncièrement le souffle du romantisme qui traverse cette épopée musicale. 

Superbement enregistré, cet album est une belle réussite même si, à l’inverse de Brahms, les lectures avec des orchestres de chambre sont régulières du fait d’un instrumentarium qui leur va comme un gant. Les références sont déjà nombreuses : de Nikolaus Harnoncourt (Teldec) à Yannick Nezet-Seguin (DGG) avec le Chamber Orchestra of Europe. De plus, il faut citer les références "décapantes" qui sont très nombreuses : des relectures sur instruments d’époque comme celles phénoménales de Frans Brüggen (Philips) sans oublier les interprétations plus traditionnelles mais burinées à l'image d'Antal Dorati (pour la Symphonie n°3 chez Mercury) ou de l'intégraliste Riccardo Muti (Warner).  Dès lors, ce disque est de haut vol, mais il affronte une concurrence redoutable sans foncièrement aller au-delà de ce plafond vertigineux. C’est déjà pas si mal !

Son : 10  Notice : 9  Répertoire : 10  Interprétation : 9,5

Pierre-Jean Tribot