Frank Peter Zimmermann et Martin Helmchen en récital monégasque
Frank Peter Zimmermann et Martin Helmchen poursuivent leur projet avec l'intégrale des sonates pour violon de Johannes Brahms et de Béla Bartók. Ce duo n'attire pas la foule, mais les concerts sont suivis fidèlement par un public de connaisseurs exigeant, heureux d’entendre ces deux artistes d’exception. Les deux hommes forment un duo parfait : ils respirent ensemble, vivant le dialogue chambriste au sommet et atteignant une évidence ou tout coule de source. On peut lister les points de satisfaction : même style, virtuosité égale et goût musical parfait. Tout phrasé s’avère magnifique et témoigne d'un contrôle total jusqu'au moindre détail.
Le récital commence par la Sonate n°1 op.120 écrite originalement pour clarinette ou alto et piano. Zimmermann la joue dans une transcription pour violon. Le mouvement lent est un pur joyau et Zimmermann fait chanter son violon avec des teintes sombres empreintes de nostalgie et de poésie. La première sonate pour violon et piano de Béla Bartók est dédiée à la violoniste Jelly d'Arányi. Cette partition anguleuse et moderniste, presque orchestrale par la violence des chocs musicaux, est magnifiée par les deux artistes qui lui donnent une profondeur et une ampleur dramatique inégalée.
Après l'entracte, Frank Peter Zimmermann et Martin Helmchen jouent le "scherzo" de la Sonate F-A-E de Brahms. Alors que beaucoup de musiciens jouent ce "scherzo" avec précipitation et tension, ils nous offrent une version cathartique et significative. La musique passe définitivement en premier, et pas seulement la performance.