Début de saison triomphal pour l'Orchestre Philharmonique de Monte Carlo

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La saison de l'Orchestre Philharmonique de Monte-Carlo, dénommée "Une nouvelle porte s'ouvre" commence fort et la salle des Princes du Grimaldi Forum est comble pour ce concert inaugural.  Il propose un programme idéal pour satisfaire le public : ouverture-concerto-symphonie à base de grands tubes consensuels.  

Kazuki  Yamada et l'OPMC se présentent en toute grande forme dès les premières mesures de l’ouverture du Carnaval romain de Berlioz. Ils nous procurent une version époustouflante de ce joyau de la musique romantique. Le chef dirige l'orchestre dans un tempo bien phrasé et avec une dynamique admirablement maîtrisée. Les différentes parties de l'orchestre sont en parfait accord.  On découvre un des plus beaux solos pour cor anglais de l'histoire de la musique romantique. Le corniste nous fait frissonner de joie.

Le thème mélancolique est repris par l'alto qui touche profondément et la section de trombone est phénoménale. Yamada sait comment conduire l'accumulation des rythmes enivrants. Tous les musiciens de l'orchestre sont éblouissants.

Le jeune violoniste Daniel Lozakovich, artiste en résidence pour la saison 2022/2023, rejoint l’orchestre pour le Concerto pour violon de Tchaïkovski, un des concertos les plus brillants pour violon. Lozakovic est tendu au début du premier mouvement et diverses mesures commencent dans des tempi différents. La cadence par contre est impressionnante surtout dans les harmoniques Il ne chante qu'à partir du mouvement lent qui est un hymne à l'amour, et où il est très touchant. Le final est un feu d'artifice éclatant et virtuose. L'OPMC sous la direction de Yamada l'accompagne à merveille avec des cordes corsées, aériennes ou puissantes selon le moment, tandis que les vents proposent un festival de sonorités magnifiques et méritent une mention spéciale. Lozakovic remporte un triomphe, ovation debout, d'un public enflammé. Il offre deux bis très intéressants : la Sonate n°5 "l'Aurore" d'Eugène Ysaÿe qu'il interprète à merveille et où il est plus créatif que dans le concerto. Ensuite Paganiniana de Nathan Milstein, une série de variations sur des thèmes de Paganini, encore plus difficiles que les oeuvres originales. L'intonation est sans faille. Lozakovich ne possède pas l'approche démoniaque qu'on pourrait imaginer, mais il a un jeu très fin et délicat. 

La Symphonie n°9 du "Nouveau Monde” de Dvořák  clôture le concert. On vit un moment magique qui nous transporte le long d'un fleuve musical. La clarté du son, combinée à la compréhension de l'œuvre par Yamada et de ses superbes musiciens, crée une expérience envoûtante. Les tempi sont bondissants et les phrasés s'ébrouent avec fluidité. Le public est ravi et Kazuki Yamada prolonge le plaisir avec, en bis, une danse slave de Dvořák.  

Carlo Schreiber

Monte Carlo, Grimaldi Forum, 25 septembre 2022

Crédits photographiques : JC Vinaj -OPMC

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