Début en force du Klara Festival avec le Hong Kong Philharmonic Orchestra

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La dix-neuvième édition du Klarafestival débute ce vendredi 8 mars avec le concert du Hong Kong Philharmonic Orchestra sous la baguette de son directeur musical, Jaap van Zweden. Au piano, nous retrouvons la jeune étoile du piano français : Alexandre Kantorow. Au programme de ce concert, trois œuvres : Asterismal Dance de Daniel Ting-cheung Lo, la Rhapsodie sur un thème de Paganini, Op. 43 de Rachmaninov et la Première Symphonie en do mineur, Op. 68 de Brahms.

Le thème de cet nouvelle édition du Klarafestival est le suivant : Crossroads (La croisée des chemins). Ce thème, nous le devons à l’une des artistes de ce festival : Claron McFadden. Crossroads symbolise la convergence entre les univers musicaux les plus divers mais aussi la convergence entre le public et les artistes autour de la musique et des différents concerts composant cette nouvelle édition. 

Le concert, le dernier de la tournée anniversaire européenne de l’orchestre, débute avec le poème symphonique Asterismal Dance (la danse des étoiles) de Daniel Ting-cheung Lo. Cette pièce est une commande du Hong Kong Philharmonic Orchestra dans le cadre des 50 ans de la création de l’orchestre. Dès le début de la pièce, un climat mystérieux et intriguant se met en place. La musique devient ensuite plus claire, bien que les changements incessants de métriques viennent quelque peu chambouler cela. Jaap van Zweden mène l’orchestre avec des gestes précis. Le pupitre des percussions, dont le rôle est prépondérant, aide le chef à guider l’orchestre dans une danse frénétique. Notons le dernier solo de timbales quelques mesures avant la fin qui est plus qu’impressionnant.

Après un rapide changement de plateau, place à la Rhapsodie sur un thème de Paganini, Op. 43 de Sergueï Rachmaninov. L’interprète du soir est le lauréat du Concours Tchaïkovski de 2019 et l’invité d’honneur de cette tournée anniversaire : Alexandre Kantorow. Cette pièce, considérée comme le cinquième concerto pour piano de Rachmaninov, est un cycle de 24 variations inspiré du dernier thème des 24 Capriccios pour violon seul, Op. 1 de Niccolò Paganini. Les variations rapides sont enjouées et dynamiques tandis que les variations plus lyriques, à l’instar de la dix-huitième, sont d’une grande sensibilité. L’orchestre accompagne avec attention le soliste et ne le couvre à aucun moment. Kantorow est complètement concentré sur son clavier et vit intensément sa prestation. Il use de puissance dans les moments les plus grandioses et de délicatesse dans les moments plus calmes. Un élan certain parcourt cette interprétation que l’on doit aussi au chef Jaap van Zweden puisque qu’il est le seul lien entre l’orchestre et le soliste, ce dernier étant penché la plupart du temps sur son clavier. Dès les dernières notes, une clameur retentissante se fait entendre dans la salle Henry Le Boeuf, sold out pour l’occasion. En bis, le pianiste français nous gratifie de la magnifique Valse Op. 39, N°15 de Brahms. La prestation d’Alexandre Kantorow est sans conteste le point culminant de cette soirée.

Après la pause, place à la  Symphonie n°1 en do mineur, Op. 68 de Johannes Brahms. Cette symphonie, il aura fallu pas moins de 21 ans pour que Brahms l’achève. À l’époque, il était considéré comme le successeur de Beethoven, ce qui lui a mis une grande pression sur les épaules tant les symphonies du maître allemand le faisaient douter. Il était difficilement concevable d’égaler ou de surpasser ces neuf symphonies.

D’un point de vue musical, le Hong Kong Philharmonic Orchestra livre une interprétation intense de la pièce. Peut-être même trop. Certes, d’un point de vue technique, la prestation est plus que solide, tout est en place et la justesse est excellente. En revanche, l’échelle des nuances n’est pas totalement optimale. Les nuances fortes et fortissimos sont magistrales mais il nous manque de réels pianos et pianissimos. L’orchestre joue beaucoup en force et l’on perd parfois la délicatesse que certains passages peuvent requérir. Prenons par exemple, la fin du deuxième mouvement avec le solo du premier violon et du cor. L’accompagnement pourrait être plus discret afin de laisser plus de place aux deux solistes. Hormis ce petit bémol concernant la cohérence générale des nuances, c’est une très belle prestation que nous livre la phalange hongkongaise. Jaap van Zweden connaît très bien sa partition et guide l’orchestre avec une idée précise. Après des applaudissements plus que chaleureux, Jaap van Zweden et ses musiciens nous offrent un bis : la Danse slave N°8, Op. 46 d’Antonín Dvořák

Ainsi se clôture cette belle soirée et par la même occasion la tournée anniversaire du Hong Kong Philharmonic Orchestra. Le Klarafestival ne fait quant à lui que de débuter avec de nombreux concerts à venir jusqu’au 24 mars inclus.

Bruxelles, Bozar, le 8 mars 2024

Thimothée Grandjean, Reporter de l’IMEP

Crédits photographiques : Sasha Gusov

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