La puissance orchestrale de Respighi

par

Ottorino RESPIGHI
(1879-1936)
Sinfonia Drammatica–Ouverture de Belfagor
Orchestre Philharmonique royal de Liège, dir. : John NESCHLING
DDD–2016–70’ 03’’–Textes de présentation en anglais, allemand et français–BIS 2210

La Trilogie romaineLes Fontaines de Rome (1916), Les Pins de Rome (1924), Les Fêtes de Rome (1928) – est l’arbre (le pin ?) qui cache l’immense forêt respighienne. Car le Bolognais Ottorino Respighi, qui a bénéficié de l’enseignement de Giuseppe Martucci, de Nicolas Rimski-Korsakov et de Max Bruch, a beaucoup composé, non seulement ces trois poèmes symphoniques auxquels son nom reste attaché dans l’histoire de la musique du XXe siècle, mais aussi des ballets (entre autres la célèbre Boutique fantasque en 1919), des concertos, des quatuors, des sonates, des mélodies et, on l’ignore trop souvent, une dizaine d’opéras. Et parmi ces derniers prend place Belfagor créé à Milan en 1923, sans succès, et dont Ottorino Respighi tirera une agréable ouverture jouée pour la première fois au Carnegie Hall de New York en 1926, sous la baguette du grand Otto Klemperer.
Écrite de 1913 à 1914, la longue Sinfonia Drammatica fait partie de ses très nombreuses œuvres méconnues (elle dure une heure). Dieu sait pourtant si elle a de l’allure et si sa puissance orchestrale est indéniable, quand bien même elle s’inscrit dans la lignée des poèmes symphoniques de Richard Strauss et, par son caractère dramatique et sa construction (trois mouvements, allegro energico, andante sostenuto et allegro impetuoso), fait parfois songer à la Symphonie en ré mineur de César Franck. C’est sans doute dans le dernier des trois mouvements qu’Ottorino Respighi exprime le mieux son talent de symphoniste et son sens aigu – et aiguisé – de la dramaturgie musicale. Un sens que restitue fort bien l’Orchestre Philharmonique Royal de Liège dirigé par John Neschling (un petit-neveu d’Arnold Schoenberg), dont on rappellera qu’il a enregistré, depuis sa fondation en 1960, plus de quatre-vingts disques (plusieurs grâce à l’énergie de Pierre Bartholomée). Une réussite.
Jean-Baptiste Baronian

Son 9 – Livret 8 – Répertoire 8 – Interprétation 9

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