Le Journal

L’altiste du Juilliard String Quartet est décédé

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L’altiste britannique Roger Tapping est décédé d’un cancer cette semaine, à l'âge de 61 ans.

Né en Angleterre, Roger Tapping est diplômé de l’Université de Cambridge et a étudié avec Margaret Major et Bruno Giuranna. Il a ensuite rejoint le quatuor le plus ancien de Grande-Bretagne, l’Allegri.
Avant de déménager aux États-Unis, il a enseigné à la Royal Academy of Music de Londres et il était l’alto solo des London Mozart Players, membre de l’English Chamber Orchestra et membre fondateur du Chamber Orchestra of Europe.
Il est arrivé aux États-Unis en 1995 pour rejoindre le Quatuor Takács avec lequel il a remporté un Grammy, trois nominations aux Grammy, trois prix Gramophone et une intronisation au Temple de la renommée du magazine Gramophone.

Tapping a rejoint le Juilliard Quartet en 2013 où il a joué aux côtés de la violoncelliste Astrid Schween, la première violoniste Areta Zhulla et le second violoniste Ronald Copes. Il n’était que la troisième personne à occuper le poste d’alto depuis la fondation du quatuor en 1946.

En plus de ses fonctions d’enseignement à la Juilliard School, il a également été membre de la faculté d’alto du New England Conservatory où il a dirigé le programme de musique de chambre. Il a également enseigné au Boston Conservatory et à la Longy School de Cambridge.
L'été, il siégeait aux facultés de l’Atelier de musique de chambre d’Itzhak Perlman, du Tanglewood String Quartet Seminar et de Yellow Barn, et il a donné des classes de maître d’alto.

Paavo Heininen s'en est allé

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Le compositeur finlandais Paavo Heininen est décédé hier d'un cancer, à l'âge de 84 ans.

Outre 8 symphonies et 4 concertos pour piano, il était prolifique dans presque toutes les formes musicales. Ses deux dernières symphonies ont été écrites pendant la pandémie. Il était sérialiste.
En tant que professeur de composition à l'Académie Sibelius, Heininen a eu pour élèves Magnus Lindberg, Kaija Saariaho, Jukka Tiensuu et Jouni Kaipainen.

L'oeuf de Colomb au Concertgebouw d'Amsterdam

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Initiative originale au Concertgebouw d'Amsterdam : couper les cheveux des mélomanes sur la scène en signe de protestation contre les restrictions en vigueur aux Pays-Bas qui empêchent l'ouverture de salles de concerts mais autorisent l'activité des gymnases et des salons de coiffure.
Le public se fait donc couper les cheveux en écoutant la 2e Symphonie de Charles Ives par l'Orchestre du Concertgebouw sous la direction de Susanna Mälkki.

Dido and Aeneas à l'Imep

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Il n'est pas trop tard, mais il est temps ! Les réservations sont ouvertes pour Dido and Aeneas d’Henry Purcell par les étudiants des classes de chant et de musique ancienne de l’IMEP

Vendredis 18 et 25 février 2022 à 20h
Samedis 19 et 26 février 2022 à 20h
Dimanches 20 et 27 février 2022 à 16h.

Direction musicale: Benoît Giaux
Mise en scène et scénographie: Vincent Dujardin
Dramaturgie: Elise Gäbele

Salle de Concert de l’IMEP. Tarif : 15€ – 10€ (60+) – Gratuit → 26 ans Réservations obligatoires : billetterie@imep.be ou 081/73.64.37.

Note d’intention par Elise GÄBELE, Vincent DUJARDIN & Benoît GIAUX

Opéra baroque en trois actes, Didon et Enée (Dido and Æneas) est à la fois le premier opéra en langue anglaise et le chef-d’œuvre d’Henry Purcell (1659-1695).
Contrairement à la plupart des compositions de Purcell pour la scène, cet opéra ne fut jamais totalement oublié et reste sans doute son œuvre la plus célèbre.
Admirable tant par son efficacité dramatique que par l’intensité des émotions qui y sont représentées, cette partition est d’abord marquée du sceau de l’esthétique baroque.

L’origine du mot baroque vient du portugais barocco et désigne une perle irrégulière, comme le souligne Furetière en 1690, dans son Dictionnaire universel :« C’est un terme de joaillerie qui ne se dit que de perles qui ne sont pas parfaitement rondes. »
Appliqué à l’écriture (musicale ou théâtrale), ce concept désigne donc un ouvrage de forme irrégulière, échappant aux normes et se caractérisant par la recherche du bizarre, de la métaphore hardie, de l’adjectif insolite, avec un goût pour l’ostentation.

À la direction de ce projet, guidés par cette idée dramaturgique revendiquée et assumée, nous avons gardé en tête un objectif précis : comment, en prenant appui sur ce que l’on peut appeler « une certaine tradition », réussir à fédérer une équipe de jeunes interprètes et l’embarquer avec soi hors des sentiers battus ? Pour « cultiver la surprise », d’abord.
Plus largement encore, comment, en axant la recherche, la mise en chantier puis la création d’un spectacle concret, respecter une tradition anglaise riche de ses références (liées au contexte historique, à « l’écriture-témoignage » d’une époque, etc.) tout en dessinant un espace-temps assurément plus proche du nôtre, aujourd’hui, en 2022.

Avec Purcell (et comme toujours avec les dramaturges de grande importance), l’homme et la femme sont regardés à la loupe et croqués dans ce qu’ils ont à la fois de plus tendre et sympathique, mais aussi de plus stupide, de plus cruel et de plus veule.

Modèle de séduction, d’amour et de douleur, l’histoire de Didon et Enée peut se résumer en quatre verbes : il arrive, ils s’aiment, il repart, elle en meurt.
Prenant appui sur cette formule, Purcell dépeint avec une grande évidence les travers humains ; et il donne à réfléchir à la portée de comportements jouant parfois avec le feu de l’immoralité – on pense par exemple aux personnages des sorcières, figures maléfiques qui font glisser les destins sur une pente très dangereuse.
Et donc, puisque la dramaturgie inhérente à ce genre de scénario est complètement ouverte, reste alors à faire craquer le vernis, pour amener une vérité la plus grande possible sur le devant du théâtre.
À partir d’une belle écoute, d’un grand sens de l’observation et d’une volonté d’être le plus créatif possible, pour chacun, le défi personnel restera de fleurir le jeu par un maximum de possibilités et d’ouvertures ; en affirmant en permanence la force de frappe qui est la sienne en matière d’incarnation.

Bref, c’est d’abord par une mise en évidence de ce que Purcell apporte de connu, de convenu (voire de conventionnel) ou de « classique » en matière de style de jeu et d’imagerie à définir, que nous nous amuserons ensuite à prendre une sérieuse tangente. Pour oser chercher le motif ailleurs que dans le tapis ! Tous ensemble. Sans craindre de mélanger les esthétiques ni gommer les contours « rock n’roll » d’un projet basé sur un réjouissant éclatement des formes (dans le sens baroque du terme, on l’aura compris) ; et en l’espèce, parvenir à rendre le chef-d’œuvre de Purcell proche du spectateur actuel et débusquer dans son théâtre, par des moyens créatifs originaux, ce qu’il contient de surprenant et d’incongru, d’une part, et d’universel et éminemment humain, d’autre part.

A Paris, le Musée de la Musique a 25 ans

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Le 18 janvier 1997, le Musée de la Musique ouvrait ses portes à la Cité de la Musique.
Doté d’une collection de plusieurs milliers d’instruments rares, qui ne sont pour la plupart plus en état de jeu, le musée a su tirer profit profiter des nouvelles évolutions technologiques, dont l’impression 3D, pour vivifier sa collection.
Thierry Maniguet, conservateur et responsable scientifique de l’équipe de conservation, explique : Nous avons tout un programme de facsimilés pour des instruments qui ne sont pas parvenus jusqu'à nous en état de jeu et qui ne peuvent pas être maintenus. Nous faisons des copies les plus exactes possibles de ces instruments et cela donne lieu à des programmes de recherche assez étendus, d'identification des matériaux, de compréhension de l'intimité de l'instrument. C'est un travail que l'on mène toujours avec des facteurs de musique, des fabricants, mais aussi des musiciens, des musicologues, pour donner un éclairage particulier sur des moments forts du répertoire de la musique.

Belle année 2021 pour les Archives Bach

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Malgré des conditions complquées, les Archives Bach de Leipzig annoncent qu'elles ont connu une belle année 2021. Leur collection s'est enrichie de pièces importantes et elle a été numérisée en continu. Deux nouveaux volumes des éditions complètes de Bach ont vu le jour. Au musée, l'exposition proposée lors de sa réouverture à la fin du mois de mai (fin du confinement) a remporté un beau succès. Et le Bachfest Leipzig, un des premiers festival a accueillir à nouveau le public -dans une forme hybride-, a rassemblé les mélomanes de plus de 30 pays.

Grand projet à l'étude à Barcelone

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Le Comité Exécutif du Gran Teatre del Liceu de Barcelone a donné son soutien pour continuer les études techniques et économiques sur la viabilité du nouveau projet Liceu Mar, une nouvelle installation qui serait située dans le port de Barcelone, dans l'espace occupé jusqu'à présent par l'Imax.

Ce nouveau bâtiment deviendrait le deuxième siège du Gran Teatre del Liceu, un axe stratégique que le Teatre étudie depuis un certain temps et qui a été mentionné récemment dans certaines communications. Ce serait un espace polyvalent et dynamique pour la ville de Barcelone, ouvert à tous les citoyens.
Parmi les objectifs déjà mentionnés par le Teatre, ces installations permettraient de compléter l'activité éducative du Petit Liceu du Teatre, d'établir une saison de danse stable, de programmer des opéras de chambre et, en outre, de disposer d'un siège pour un Centre d'Opéra de Nouvelle Création, une entité qui assurerait la promotion du nouvel opéra dans tous ses domaines : composition, dramaturgie, mise en scène, etc. Cette initiative permettrait également au Liceu de se mettre en réseau avec des professionnels et des agents scéniques et musicaux de la ville et du pays.

Nouvelle présidence à Weimar

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La professeure de violon Anne-Kathrin Lindig (59 ans) devient la nouvelle Présidente de l'Ecole supérieure de musique "Franz Liszt" de Weimar où elle succédera à Christoph Stölzl le 1er juillet 2022 pour un mandat de six ans.
Vice-présidente jusqu'ici, elle devient la première femme à occuper ce poste en 150 ans d'histoire universitaire.

Née en 1962 à Bismark (Saxe-Anhalt), Kathrin Lindig a fréquenté les écoles spécialisées des conservatoires de Leipzig et de Weimar. En 1980, elle a commencé à étudier le violon et la musique de chambre au Conservatoire de Weimar. À partir de 1986, elle a enseigné à l'école supérieure, d'abord comme assistante, puis comme professeur de violon depuis 1993. Ses élèves ont remporté une centaine de prix au concours fédéral "Jugend musiziert" et à d'autres concours. Nombre de ses étudiants ont obtenu des postes fixes dans des orchestres allemands et internationaux.
Lindig a elle-même donné des concerts comme chambriste et comme soliste.

Les Quatuors Ebène et Belcea réunis pour Mendelssohn et Enescu

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En tournée du 22 au 30 janvier, les deux quatuors s'associent pour honorer les octuors de Mendelssohn et Enescu.
L'octuor à cordes rapproche le quatuor de l'orchestre sans perdre ni son intimité ni la transparence de son expression, mais en lui donnant une plus grande importance, explique sur son site le Centro Nacional de Difusión Musical (CNDM) à Madrid. [...] L'Octuor de Mendelssohn est l'exemple même de la production de chambre de son auteur, avec toutes les caractéristiques de son style, du jeu d'ombre et de lumière à la présence du féerique. Celui d'Enescu est la preuve, s'il en était besoin, que le compositeur roumain, pour qui la modernité se mêle à l'évocation du populaire, mérite une place incontestée dans la musique du XXe siècle.

 

Matthias Naske honoré à Vienne

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Le directeur du Konzerthaus de Vienne, Matthias Naske, a reçu la Croix d'honneur autrichienne pour la science et l'art de première classe.

Matthias Naske, qui dirige le Konzerthaus de Vienne depuis 2013 (après la Philharmonie Luxembourg), prouve qu'une grande imagination artistique et la meilleure fiabilité financière ne sont pas forcément contradictoires. C'est la combinaison de la passion pour l'art et de l'habileté en matière de gestion qui fait un bon directeur artistique.