Ludovic Morlot et l’OBC nous offrent un voyage musical à travers la modernité de Maurice Ravel

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Maurice Ravel (1875-1937) :   Fanfare pour l'éventail de Jeanne, M. 80 ; Menuet antique, M. 7 ; Shéhérazade, M.41 ; Don Quichotte à Dulcinée, M. 84 ; Trois poèmes de Stéphane Mallarmé, M. 64 ; Valses nobles et sentimentales, M. 61. Fleur Barron, mezzo-soprano, Alexandre Duhamel, Baryton, Orquestra Simfònica de Barcelona i Nacional de Catalunya, direction : Ludovic Morlot..2023 et 2024. Livret en : anglais, français, catalan et espagnol. 54'29. L'Auditori LA-OBC-009

Le chef d'orchestre français Ludovic Morlot est reconnu pour son approche raffinée et attentive de la musique symphonique. Son association avec l'Orquestra Simfònica de Barcelona i Nacional de Catalunya (OBC) ne cesse de faire des étincelles. Son cycle des œuvres de Ravel en est la preuve la plus remarquable. Après un premier volume très réussi, le second nous laisse espérer une intégrale de tout premier plan.

En effet ce volume 2 (lire ici la chronique du volume 1)  apporte de nouveau un éclairage précieux sur l'univers musical de Maurice Ravel avec une précision éclatante, tout en restant fidèle à l’esprit des œuvres. Une sélection de pièces qui illustrent non seulement la maîtrise de Ravel dans le domaine orchestral, mais aussi son évolution stylistique. Dans ce disque, on redécouvre plusieurs jalons emblématiques de ce répertoire comme Scheherazade ainsi que des compositions plus rares telles que Fanfare, mais tout aussi marquantes. Le tout est interprété avec la rigueur et la sensibilité qui caractérisent Morlot, mettant en valeur la texture et les nuances subtiles de l’orchestration de Ravel. Que demande le peuple ?

Dans les Valses nobles et sentimentales Morlot rend justice à l’intensité et à la complexité de cette pièce, avec des dynamiques qui créent un véritable tourbillon sonore, capturant à la fois l’aspect festif et sinistre de la valse. On danse, on rit, on pleure, c'est formidable !  

Ludovic Morlot, à la tête de l’OBC, fait preuve d'une grande maîtrise. Sa direction précise et dynamique révèle la richesse et la profondeur des textures orchestrales de Ravel, on pense ici à Scheherazade. Morlot prend le temps de laisser respirer la musique, offrant à chaque phrase une clarté et une transparence qui sont essentielles pour rendre justice à la subtilité de l’écriture ravélienne. L'orchestre, quant à lui, répond avec une grande cohésion et une virtuosité impressionnante, notamment dans les passages les plus intenses où la mezzo-soprano Fleur Barron s’illustre. Quelle grâce, quelle beauté à tous les sens du terme. Ravel est encore bien servi !

L’enregistrement bénéficie d’une grande qualité sonore, offrant une immersion totale dans l’univers de Ravel. Les jeux de couleurs orchestrales et les contrastes de dynamiques sont magnifiquement rendus, et l'espace offert à l’auditeur est vaste et généreux. Cela permet à chaque instrument de briller, tout en maintenant l'unité de l'orchestre. Avec un casque digne de ce nom l’écoute de cet album devient une expérience sensorielle où la clarté des timbres et la précision des attaques sont parfaitement captées.

Un album remarquable, qui met en lumière l’exceptionnelle modernité de Maurice Ravel. Nous attendons avec impatience le troisième volet !

Son : 10 Livret 10 :  Répertoire : 9,5 Interprétation : 10

Bertrand Balmitgère

Chronique réalisée sur base de l'édition digitale

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