Mouvement contraire, les mémoires de Désiré-Emile Inghelbrecht
Désiré-Emile Inghelbrecht, Mouvement contraire-Souvenirs d’un musicien, Editions de la Coopérative, ISBN 979-10-95066-26-2, 2019
Le chef d’orchestre et compositeur Désiré-Emile Inghelbrecht (1880-1965) fut l’une des figures majeures de la vie musicale française du XXe siècle. Directeur musical des Ballets suédois de Rolf de Maré, de l’Opéra-Comique, des Concerts Pasdeloup et même de l’opéra d’Alger, son nom reste surtout connu des historiens pour avoir fondé, en 1934, l’Orchestre national de la Radiodiffusion française, premier orchestre symphonique permanent de la radio française.
Compositeur trop oublié, Désiré-Emile Inghelbrecht fut un infatigable défenseur de la musique française ; il donna ainsi les créations de nombreuses oeuvres dont La Marche écossaise (1913) et la Boîte à Joujoux (1919) de son ami Debussy ou les Mariés de la Tour Eiffel, partition collective du Groupe des Six. Mais le musicien était aussi un auteur prolifique rédacteur de plusieurs ouvrages majeurs sur l’art de l’interprétation comme le “Comment on ne doit pas interpréter Carmen, Faust, Pelléas” qui reste une source à connaître par les jeunes interprètes.
Mais ce qui nous occupe pour cette chronique c’est la réédition de Mouvement contraire, les mémoires du musicien. Tout au long de ce livre, on revit les grandes années de la vie musicales française de la première moitié du XXe siècle sous une plume précise et alerte. Ce Mouvement contraire est un témoignage de grande importance sur une époque désormais légendaire.
Les éditions de la Coopérative réalisent un travail de grande qualité avec de nombreuses illustrations et une discographie exhaustive du chef. Espérons que cette parution puisse permettre de redécouvrir cette personnalité importante dans l’art de l’interprétation.
Pierre-Jean Tribot