Musique d’église du compositeur norvégien Johan Kvandal
A Quiet Beauty. 1919-1999) : Tre Julesalmer ; Koralforspill over Ljoset yver landet dagna ; Benedicam Dominum opus 17 ; Toccata opus 5 no3 ; Meditasjon for fastetiden ; Jeg er kommet som et lys til verden ; Til deg herre, tar jeg min tilflukt opus 26 no1 ; O Domine Deus opus 26 no2 ; Partita over folketonen Hvor er det godt å lande opus 36 ; Preludium ; Fantasia opus 83 ; To religiose sanger. Lina Johnson, soprano ; Arnfinn Tobiassen, orgue. Mars 2019. Livret (avec paroles des chants) en norvégien et anglais. TT 57’44. LAWO LWC 1203
On se demande comment cet album espère intéresser et renseigner une audience internationale en présentant aussi partiellement Johan Kvandal dans la notice. Seul son rapport à la musique d’église et son cursus en Europe du Nord sont évoqués. Omettant d’indiquer qu’il étudia aussi à Vienne et Paris. Omettant de rappeler qu’il composa dans les genres orchestraux (première symphonie en 1958), concertants (flûte, hautbois, violon, piano), chambristes (trois quatuors à cordes), lyriques (l’opéra Mysterier)… Outre son activité de compositeur, il exerça aussi comme influent critique musical pour les journaux Morgenposten et Aftenposten. Il officia à la console de l’église Vålerengen d’Oslo, une des plus importantes de la capitale, pendant une quinzaine d’années (1959-1974). C’est de cette période que datent la majorité des pièces vocales et organistiques proposées par ce programme, qui inclut aussi des pages de jeunesse (les hymnes de Noël qui ouvrent le disque) et la Fantaisie écrites trois ans avant la disparition de Kvandal.
L’éloquence de ces brefs opus reste simple, épurée, certains inspirés par la musique populaire, d’autres strictement liturgiques ; certains mélodieux, d’autres bénéficiant d’une harmonie plus recherchée. La notice vous en dira davantage, mais laisse dubitatif quand elle conclut en désignant Kvandal comme un « compositeur d’église majeur ». Sans offense, on se demande sur quel critère et dans quel périmètre.
On se demande enfin pourquoi un label sérieux, qui possède en son catalogue de nombreux disques d’orgue, décide de ne rien dire de l’instrument ici choisi, celui de l’église néogothique (1901) Vår Frelsers kirke d'Haugesund. L’interprétation est honorable, mais conforte l’idée que ces œuvres, plaisantes entendues sur le banc de messe, ennuient hors de ce cadre. Beauté calme ? Morne ascèse. Las, on reste circonspect sur l’attrait d’un tel CD, sauf pour les mordus de musique d’église scandinave.
Son : 8 – Livret : 6 – Répertoire : 5 – Interprétation : 7
Christophe Steyne