Ouverture mémorielle à l’OPMC : Beethoven par Kazuki Yamada

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L'Orchestre Philharmonique de Monte-Carlo nous offre pour débuter cette nouvelle saison un monument de la musique classique : la Symphonie n°9 de Beethoven.

Le programme de ce concert était prévu la saison passée, mais pour des raisons sanitaires il était impossible de faire venir le Chœur de l'Orchestre Symphonique de Londres comptant plus de 80 chanteurs.

Ce concert d'ouverture de la saison 2021-22 se couvrait d’émotion car l'événement  était dédié au Maestro Gianluigi Gelmetti, ancien Directeur artistique et musical de la phalange et chef honoraire depuis 2016, qui nous a quittés au mois d'août. Trait d’union dans l’histoire de l’orchestre : c’est  Gelmetti qui avait dirigé, il y a 8 ans, cette symphonie de Beethoven pour la dernière fois à Monaco. 

Dans  un texte publié dans  le programme, Kazuki Yamada rend hommage à son prédécesseur qu'il a entendu à l'âge de 16 ans lors d'une tournée au Japon et qui l'a inspiré à se lancer dans la direction d'orchestre. Après une minute de silence, le concert commence par l'ouverture Léonore II de Beethoven que Kazuki Yamada dirige avec énergie, vigueur et éloquence. 

Dès les premières mesures de symphonie, Yamada se montre en très grande forme et fait briller l'orchestre de tous ses feux. L'introduction provoque un sentiment d’attente, de mystère et d’interrogation et l'orchestre se déploie progressivement d'un pianissimo dans un grand crescendo, guidé par une direction qui gère les gradations avec le sens du drame requis :  c'est vigoureux, imposant et majestueux. Tout au long de la partition, le maestro japonais cerne l’esprit des mouvements ciselant les interventions solistes avec le sens des couleurs requises.  

Bien évidemment, le final était le moment attendu par le public. L'Orchestre Philharmonique de Monte-Carlo et le Chœur de l'Orchestre Symphonique de Londres qui chante par coeur, sont éclatants. Le quatuor de soliste est de très haut niveau : Johannes Weisser, Genia Kühmeier, Sophie Rennert et Werner Güra. Kazuki Yamada est un architecte éblouissant de cette apothéose monumentale qui soulève l’enthousiasme du public. 

On peut néanmoins regretter de ne pas avoir saisi l'occasion de la venue de l'excellent Choeur (non professionnel, rappelons-le !) associé à l'Orchestre Symphonique de Londres, pour jouer un autre chef-d'oeuvre de Beethoven, la Fantaisie Chorale pour piano, chœur et orchestre, composée en 1808 et qui ouvre la voie à Symphonie n°9 écrite entre 1822 et 1824. 

Dans tous les cas, cette nouvelle saison monégasque place d’emblée la barre artistique au plus haut !

Monte-Carlo, Auditorium Rainier III, 26 septembre 2021

Carlo Schreiber

Crédits photographiques : Stéphane Dana

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