Voyage dans l’époque et l’imaginaire de Proust, autour du clavecin d’Olivier Baumont

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Un clavecin pour Marcel Proust. Œuvres de François Couperin (1668-1733), Jean-Philippe Rameau (1683-1764), Leontzi Honauer (c1730-c1790), Jules Massenet (1842-1912), Johann Sebastian Bach (1685-1750), Eugène Anthiome (1836-1916), Domenico Scarlatti (1685-1757), Reynaldo Hahn (1874-1947), Jacques Champion, Sieur de La Chapelle (-1642), Maurice Ravel (1875-1937). Olivier Baumont, clavecin. Ingrid Perruche, soprano. Pierre-Éric Nimylowycz, violon. Nicolas Mackowiak, clavecin. 2022. Livret en français, anglais. 48’39'. L’Encelade ECL 2204

Haydn et Schumann avec Paavo Järvi et le DKAM à Brême

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Ce jeudi 4 mai a lieu le concert de la Deutsche Kammerphilharmonie de Brême avec son directeur artistique, Paavo Järvi. Au programme, le Concerto pour violoncelle et orchestre en la mineur, op. 129 de Robert Schumann ainsi que deux des symphonies londoniennes de Haydn : la Symphonie n°93 en ré majeur Hob I:93 et la Symphonie n°104 en ré majeur Hob I:104 « London ». La soliste du soir n’est autre que la virtuose argentine, Sol Gabetta.

Le concert débute avec la Symphonie n°93 en ré majeur, Hob I:93 de Haydn. C’est la première des 12 symphonies londoniennes bien qu’elle ait été composée après les Symphonies n°95 et n°96. L’introduction, Adagio, du premier mouvement est solennelle avant que l’Allegro assai ne vienne animer l'interprétation que livre l’orchestre. Ce dernier s’implique à 100%. Il y a une cohésion flagrante entre tous les musiciens, particulièrement chez les cordes où chacun des cinq pupitres a un son parfaitement homogène. Le Largo Cantabile commence avec un très beau trio constitué de Jonathan Stone (konzertmeister), de Marta Spārnina (cheffe du pupitre des seconds violons) et Friederike Latzko (cheffe du pupitre des altos). Le début du mouvement, assez tranquille, devient bien plus imposant avec l’arrivée des timbales. L’harmonie ressort bien à l’instar du très beau solo de hautbois vers la fin du mouvement. Cette fin est d’ailleurs rendue quelque peu humoristique par le chef Paavo Järvi, ce qui ne manque pas de faire rire l’assemblée. Les troisième et quatrième mouvements sont remplis de contrastes. Une joyeuse énergie régit l’interprétation musicalement bien ficelée de ces deux derniers mouvements.

Karl Böhm : les enregistrements SWR

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Karl Böhm. The SWR Recordings. Oeuvres de Wolfgang Amadeus Mozart (1756-1791) ; Ludwig van Beethoven (1770-1827) ; Johannes Brahms (1833-1897) ; Robert Schumann (1810-1854) ; Antonín Dvořák (1841-1904) ; Paul Hindemith (1895-1963) ; Anton Bruckner (1824-1896). Branka Musulin, piano ; Ruth-Margret Pütz, soprano ; Sibylla Plate, alto ; Walter Geisler, ténor ; Karl-Christian Kahn, baryton ; Südfunk-Chor ; Philharmonischer Chor Stuttgart ; Südfunk-Sinfonieorchester ; Sinfonieorchester des Süddeutschen Rundfunks, Radio-Sinfonieorchester Stuttgart, direction : Karl Böhm. 1951-1979. Livret en allemand et anglais. 6 CD SWR Classics. SWR19123CD. 

Linceul et réconfort à travers les époques, touchante anthologie vocale par les Gesualdo Six

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Lux Aeterna. Oeuvres de Neil Cox (*1955), Thomas Tallis (c1505-1585), Donna McKevitt (*1970), John Tavener (1944-2013), Howard Skempton (*1947), Cristobal de Morales (c1500-1553), William Byrd (c1539-1623), Henry Purcell (1659-1695), Owain Park (*1993), Douglas Guest (1916-1996), Eleanor Daley (*1955), James O’Donnell (*1961), Joanna Marsh (*1970), Richard Rodney Bennett (1936-2012). Owain Park, The Gesualdo Six. Guy James, Andrew Leslie Cooper, contre-ténors. Joseph Wicks, Josh Cooper, ténors. Michael Craddock, baryton. Samuel Mitchell, Owain Park, basses. Mai 2021. Livret en anglais ; paroles en anglais, ou latin traduit en anglais. TT 67’30. Hyperion CDA68388

Gustav Mahler intimiste  

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Gustav Mahler (1860-1911) : Des Knaben Wunderhorn (arrangements de Václav Vonášek et Tomáš Ille), Peter Schöne, baryton ; PhilHarmonia Octet Prague. 2022. Livret en anglais, allemand et tchèque. 58’31’’. Supraphon. SU 4322-2.

Concert surprenant du Baroque au Romantisme

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L'Orchestre Philharmonique de Monte-Carlo est un orchestre remarquable qui arrive à passer d'un répertoire de différents styles en l'espace de quelques jours, de la musique baroque à la musique contemporaine en passant par tous les chefs-d'œuvre classiques et romantiques. Les musiciens excellent dans tous les genres tant pour les concerts symphoniques que pour les opéras ou les ballets.

Ainsi ce concert s'intitule "Du Baroque au Romantisme" et propose un choix d'œuvres magnifiques de Haydn, Gluck, Mozart et Beethoven.  C'est Giovanni Antonini, grand spécialiste du répertoire baroque et classique, qui est le chef invité à monter au pupitre.  Il est l’initiateur du projet "Haydn 2032" : enregistrer les 106 symphonies de Haydn à l'occasion du 300e anniversaire de la naissance du compositeur, avec son Giardino Armonico et le Kammerorchester Basel dont il est chef invité privilégié.  Il est donc évident de commencer le concert par une œuvre de Haydn, l'ouverture Philémon et Baucis. On se laisse bercer par les belles mélodies, et puis surprise, il enchaîne sans interruption avec Orphée et Eurydice et "Scène des Champs Elysées" de Gluck. C'est une pratique courante pour des récitals de piano, mais inhabituelle pour des concerts avec orchestre. Le public est un peu déstabilisé. Giovanni Antonini comprend parfaitement le langage musical de Haydn et de Gluck et le communique avec clarté et conviction. C'est frais, éblouissant, vibrant et enflammé.

Le Requiem de Verdi à Bozar avec Philippe Herreweghe

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Lorsque Gioachino Rossini décède en 1868, Giuseppe Verdi et douze de ses contemporains composent un Requiem en son honneur. Cette Messa per Rossini en 13 parties (une par compositeur), tomba dans l’oubli et ne fut redécouverte et créée que dans la seconde partie du 20e siècle. Quand, le 22 mai 1873, meurt l’écrivain Alessandro Manzoni, Verdi est dévasté et décide de composer un Requiem en son honneur, seul cette fois. Pour ce faire, il reprend le « Libera me » qu’il avait composé pour la Messa per Rossini et qui deviendra la base de sa nouvelle œuvre. Celle-ci fut créée le 22 mai 1874 par Verdi lui-même.

Divisé en sept parties (Introitus : Requiem et Kyrie, Sequentia : Dies Irae, Offertorium : Domine Iesu, Sanctus, Agnus Dei, Communio : Lux Aeterna, Responsorium :Libera Me), ce Requiem est l’une des œuvres les plus grandioses du maître italien. Son exécution nécessite la présence de quatre solistes (basse, ténor, mezzo-soprano, soprano), un chœur mixte et un grand orchestre.

Ce jeudi 27 avril 2023, à Bozar, la Messa da Requiem de Giuseppe Verdi a été dirigée d’une main ferme et précise par Philippe Herreweghe. Le chef belge a poussé l’orchestre et les chanteurs jusqu’aux dernières limites de nuances possibles. Toujours très démonstratif dans les nuances et le caractère souhaités, précis dans ses mouvements et à l’écoute de chaque voix -comme le démontre certains gestes pour contenir la voix puissante de la soprane Eleanor Lyons, il nous a offert une très belle interprétation de ce Requiem.

Le Collegium Vocale Gent (fondé en 1970 par P. Herreweghe) et l’Antwerp Symphony Orchestra nous ont livré une magnifique prestation. La puissance du chœur était à couper le souffle, surtout dans le Dies Irae. La précision et la justesse des choristes fut parfaite d’un bout à l’autre du concert, et le public ne s’y est pas trompé. Ce sont eux qui ont reçu les plus chaleureux applaudissements lors de la longue standing ovation. Parmi les plus beaux moments, nous pouvons citer le passage fugué du Te decet hymnus, les coups de tonnerre du Dies Irae ou encore le récitatif hypnotisant du Libera Me. L’orchestre s’est lui aussi démarqué par sa précision chirurgicale, surtout dans les nuances et dans les balances. En une heure et demie de musique, l’orchestre n’a jamais pris le dessus sur les solistes ou le chœur, tout en étant toujours présent pour les soutenir. Le meilleur exemple en est le tapi de trémolos des cordes au début du Lux Aetaerna, sur lequel la mezzo Sophie Harmsen n’a eu qu’à poser sa magnifique voix.

Rare musique britannique à quatre mains, par un attachant duo

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Tournament for twenty fingers. Lennox Berkeley (1903-1989) : Palm Court Waltz Op. 81 no 2 ; Sonatina en mi bémol majeur Op. 39 ; Theme and variations Op. 73. Richard Arnell (1917-2009) : Sonatina Op. 61. Stephen Dodgson (1924-2013) : Tournament for twenty fingers ; Sonata for pianoforte duet. Constant Lambert (1905-1951) : Trois pièces nègres pour les touches blanches. Emma Abate, Julian Perkins, piano à quatre mains. Novembre 2020. Livret en anglais, allemand, français. TT 69’49. BIS-2578