Plaisantes chansons

par https://www.crescendo-magazine.be/holland-roden-and-dylan-obrien-dating/
Shakespeare

SHAKESPEARE SONGS
Castelnuovo-Tedesco, Berlioz, Chausson, Saint-Saëns, Brahms, Schubert, Poulenc, Gurney, Fauré, Sibélius, Wolf, Schumann, Korngold
Isabelle DRUET, mezzo-soprano, Anne LE BOZEC, piano
2017-67'41-Textes de présentation en français et anglais- textes en français, anglais, allemand, finlandais-Chanté dans la langue originale-NoMadMusic NMM038

Shakespeare Songs – dans la musique française, notamment : quelle belle idée ! Une pianiste chevronnée, de juste et discrète expression, s'allie à une mezzo au timbre charnu pour un récital bien taillé, bien travaillé composé d’œuvres belles et souvent rares. Les mélodies en anglais de Castelnuovo-Tedesco (1895-1968) pleines de contrastes, de sensibilité et de panache (Apemanthus'Grace d'après Timon of Athens, Acte I, scène 9) servent de point de départ. Tout le récital est bien réalisé, redisons-le, mais des inégalités subsistent. Ainsi, des aigus tendus oblitèrent parfois le plaisir de l'écoute. Dès la première chanson Arise ! Les sons « sing », « lies » ou « eyes » sont émis en force ; dans le deuxième, la « cruel maid » est bien laide tandis que « shroud of white » carrément crié. La Mort d'Ophélie de Berlioz, souffre d'un certain déséquilibre piano-voix et d'une diction insuffisamment incisive. Les trois pièces de Chausson et la version par Saint-Saëns de la Mort d'Ophélie sont mieux venues ainsi que les Ophelia Lieder de Brahms. An Silvia de Schubert manque d'esprit primesautier et d'une présence plus affirmée au piano. Le célèbre Stänchen, côtoie Fancy (Poulenc) et deux des Five Elizabethan Songs d'Ivor Gurney (1890-1937) qui nous éloignent agréablement des langueurs d'Ophélie. On eût aimé que le « murmure des baisers » de la chanson extraite de la musique de scène composée par Fauré pour Shylock fût... bien plus doucement fauréen. En revanche, la réussite est totale avec les deux mélodies de Sibelius qui correspondent parfaitement cette fois, à la tessiture, au tempérament et à la rondeur vocale de la chanteuse. Avec Wolf on retrouve à nouveau une sensation de pesanteur en décalage avec la texture musicale. Les trois mélodies de Korngold habilement amenées souffrent du même manque de légèreté. Le versant « Joyeuses Commères de Windsor » aurait donc peut-être mérité d' être plus développé dans le choix du répertoire. « Nous tâcherons de vous plaire tous les jours » concluent les interprètes avec Schumann (Schlusslied des Narren). En choisissant des pièces d'une tessiture plus centrale, en ajoutant un soupçon de diction et une once de légèreté, ce sera le cas !
Bénédicte Palaux Simonnet

Son 9 - Livret 9 - Répertoire 10 - Interprétation 9

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