Quand le passé s’invite dans le présent

par
Der Ring Wagner

Richard WAGNER
(1813 - 1883)
Der Ring des Nibelungen (Das Rheingold/Die Walküre/Siegfried/Götterdämmerung)
Chor und Orchester der Bayreuther Festpiele, dir.: Rudolf Kempe, direction – Lilo Brochaus, Régine Crespin, Ingeborg Felderer, Gottlog Frick, Ruth Hesse, Jerome Hines, Marga Höffgen, Grace Hoffmann, Gestraud Hopf, Hans Hopf, Herold Kraus, Otakar Kraus, James Milligan, Birgit Nilsson, Regina Resnik, Peter Roth-Ehrang, Elisabeth Schärtel, Wilma Schmidt, Elisabeth Seiner, Thomas Stewart, Gerard Stolze, David Thaw, Fritz Uhl, David Ward, Astrid Varnay : solistes – Wilhelm Pitz, chef des chœurs
2016/1961-ADD-13 CD-Textes de présentation en anglais, allemand et français-Orfeo-C928614Y

Voilà un coffret qui devrait ravir les passionnés de la musique wagnérienne et plus particulièrement Der Ring des Nibelungen, quatre opéras réunis en un seul grand cycle composés entre 1849 et 1876 : Das Rheingold (L’Or du Rhin), Die Walküre (La Walkyrie), Siegfried et Götterdämmerung (Le Crépuscule des dieux). Ainsi, le label Orfeo a à cœur depuis 2003, en collaboration avec le Festival de Bayreuth, d’éditer quelques productions qui, par l’excellence des distributions, des directions musicales ou encore des mises en scène (bien que non visibles ici), ont marqué les esprits tant des critiques que du public et mélomanes. Pour le présent enregistrement, c’est le Ring donné entre le 26 et le 30 juillet 1961 qu’ont choisi de restaurer, de ce point de vue particulièrement réussi, les différents acteurs de cette réédition. La distribution a aussi de quoi impressionner : Régine Crespin, Jerome Hines, Regina Resnik, Thomas Stewart, Fritz Uhl… le tout dirigé par la baguette aiguisée de Rudolf Kempe. Une prouesse tant technique que musicale que l’Orchester der Bayreuther Festpiele élève au plus haut point, nous poussant par la même occasion à réfléchir sur l’évolution des interprétations et des choix esthétiques. Un Ring captivant qui rend justice au génie wagnérien quoi qu’en ait pu penser la critique à l’époque : « Où est donc passé la magie de Bayreuth ? Si le miracle économique et la curiosité des mélomanes étrangers suffisent encore à remplir la salle, la parte de substance spirituelle et artistique est devenue si manifeste que le scepticisme commence à gagner même les festivaliers les moins initiés. Force est de constater que Bayreuth ne nourrit plus, en l’état actuel des choses, de réflexion conséquente et approfondie sur la problématique wagnérienne ». Pourtant derrière cette phrase amère se dégage à l’écoute un profond respect du style et du genre : un chef qui accompagne soigneusement son équipe, un orchestre tout aussi attentif dont la balance générale aboutie résulte d’une expertise sans précédent, et des voix qui triomphent sur plusieurs aspects essentiels : beauté des timbres, intelligibilité du texte, justesse de ton et dialogue permanent. Un témoignage d’une richesse incontestable qui mérite largement sa place dans une bonne discothèque.
Ayrton Desimpelaere

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