Richard Strauss à travers le temps avec Kateřina Kněžíková

par

Tag und Nacht. Richard Strauss (1864-1949) : Lieder pour soprano et piano, Vier Letzte Lieder. Kateřina Kněžíková, soprano ; Bamberger Symphoniker, Jakub Hrůša, piano et direction. 2021 et 2024. Livret en anglais, allemand et tchèque. 56’21’’. SU 4346-2.

Très appréciée dans son pays natal et sur les grandes scènes anglo-saxonnes, la soprano Kateřina Kněžíková propose un parcours straussien au fil du temps avec des lieder avec piano et en apothéose les Vier Letzte Lieder. Ce voyage commence avec 3 lieder de l'opus 10 pour se clôturer avec les ombres nostalgiques et crépusculaires des illustres Vier Letzte Lieder. L’ensemble de cet album a été enregistré sur la scène du Rudolfinum de Prague en concert pour le cycle avec orchestre et dans les conditions du studio pour les lieder. Tout au long de ce programme, la soprano est accompagnée au piano et au pupitre par Jakub Hrůša.

D’emblée, le timbre de Kateřina Kněžíková séduit par sa plastique superlative et son éclat scintillant. L’artiste est réputée mozartienne et adepte du bel-canto et il en résulte une souplesse assez fabuleuse de sa voix, telle une ondoyance lumineuse. La palette des nuances est riche et elle convient idéalement à la ligne mélodique des lieder de Strauss. Musicien rompu à l’opéra, Jakub Hrůša est un accompagnateur pianistique discret pour ne pas couvrir sa soliste mais précis et attentionné dans le traitement musical de la partie de piano. 

Dans les légendaires Vier Letzte Lieder, la discographie est bardée de références légendaires mais Kateřina Kněžíková s’y crée une belle place. Bien sûr, le timbre est plus frais et léger que d’autres chanteuses et l’artiste ne cherche pas à assombrir sa voix. Certains pourraient regretter cette approche moins grave de ton et moins crépusculaire que ce que l’on peut entendre parfois dans cette partition automnale mais l’approche de la musicienne est particulièrement réussie par sa beauté plastique et la souplesse de la voix. Jakub Hrůša au pupitre d’un magistral Bamberger Symphoniker en homogénéité et en individualités avec de superbes solos de cor et de violon, accompagne en permettant à la voix de Kateřina Kněžíková de se déployer avec éclat  

Un très grand disque magnifié par sa prise de son superlative ! Notons aussi positivement le livret sou forme d'interview avec les deux artistes.

Son : 10  Notice : 10  Répertoire : 10  Interprétation : 10  

Pierre-Jean Tribot

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