Ronsard en perspectives avec Denis Raisin Dadre

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Cette année marque l’anniversaire des 500 ans de la naissance de Pierre de Ronsard. Il va de soi que les poèmes de cet immense homme de lettre ont été une inépuisable source d’inspiration pour les compositeurs. Alpha sort un double album anniversaire avec des chansons de la Renaissance et des mélodies des XIXe et XXe siècles. Crescendo Magazine est heureux de s'entretenir avec  Denis Raisin Dadre, cheville ouvrière de la première partie avec son ensemble Doulce Mémoire.  

Ronsard et la musique, c’est un vaste sujet comme en témoigne ce double album. Comment avez-vous sélectionné les œuvres présentes sur cet album ? 

Plutôt que de faire un choix dans les 400 mises en musique de Ronsard au XVIe, j'ai tout simplement sélectionné les poésies qui avaient été le plus souvent mises en musique, les tubes en sorte !

Vous avez sélectionné 4 poèmes qui sont mis en musique par différents musiciens. Comment rendre musicalement les similitudes et les différences entre ces différentes versions sur base d’un même texte ? 

Je n'avais pas à intervenir, ce sont les compositeurs qui ont réagi de façon différente sur les mêmes textes, il suffisait de respecter leurs mises en musique ainsi Anthoine de Bertrand est beaucoup plus dans l'illustration des affects du texte qu'un compositeur comme Goudimel.

Entre les chansons, il y a des improvisations au Luth de Bor Zuljan. Pourquoi cet intermède purement musical ? 

D'abord Ronsard fait sans arrêt appel à son luth, j'aime le luth ennemi du souci, écrit- il et puis ces courts intermèdes sont nécessaires comme respirations entre les pièces vocales qui n'ont pas vocation à s'enchaîner.

500 ans après la naissance de l’homme de lettre, qu’est-ce qui personnellement vous touche dans sa poésie ? 

J'ai découvert un Ronsard proche de la nature et déjà son défenseur " Ecoute bûcheron, arrête un peu le bras " un Ronsard amoureux de la vie et de ses jouissances De moi-même je veux me faire l'héritier pour me satisfaire, un Ronsard qui prône une voie d'équilibre dans des temps troublés Je ne loge chez moi nulle sévérité, et un Ronsard amoureux, non pas mièvre mais troublé Chetif quiconque est amoureux !

Est-ce que vous pensez que dans 500 ans, ces chansons seront encore chantées ? 

Rûmî le grand poète persan du 13e siècle est encore très présent dans la mémoire collective aujourd'hui , Homère qui date lui du VI siècle avant JC nous inspire encore, alors je n'ai aucun doute pour Ronsard, car seul le beau perdure ..

A écouter :

Ronsard et la musique : Cueillez, Cueillez votre jeunesse ! Doulce Mémoire, Philippe Vallepin récitant ; Denis Raisin Dadre, flûte et direction artistique ; Marc Mauillon, ténor/baryton ; Anne Le Bozec, piano. 2 CD Alpha. 1069

Crédits photographiques : Luc Detours

Propos recueillis par Pierre-Jean Tribot

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