Sentiments mitigés au Namur Concert Hall

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À l’occasion du premier Concours National de Trompette organisé à Namur, l’Orchestre Royal de Chambre de Wallonie, renforcé par quatre étudiants de l’IMEP, a proposé un programme construit autour de deux concertos pour trompette.

Pour ouvrir le concert, nous avons pu entendre le très célèbre Adagio pour cordes Op.11 de Samuel Barber. Dirigés par Vahan Mardirossian, les musiciens ont très bien commencé l’œuvre, avec une belle nuance piano. Malheureusement, nous avons dû attendre de longues minutes avant qu’ils n’insufflent plus de tensions dans leur jeu. Bien que les musiciens aient été extrêmement précis d’un bout à l’autre de la pièce, c’est avec un goût de trop peu que nous sommes passés au premier concerto de la soirée.

Celui-ci était le Concerto pour piano, trompette et orchestre à cordes en do mineur Op. 35 de Dimitri Chostakovitch. Avec Tristan Pfaff au piano et Dominique Bodart à la trompette, l’orchestre nous a livré une belle prestation. Malgré un début quelque peu hésitant et un léger problème de balance entre le piano et l’orchestre, le premier mouvement fût joliment interprété. Tristan Pfaff a déployé tout son talent de virtuose dès le début de l’œuvre, tandis que Dominique Bodart a bien assuré chacune de ses interventions (la trompette ayant un rôle plutôt secondaire). Le deuxième mouvement fut beaucoup plus équilibré, bien que les pizzicato des cordes furent systématiquement inaudibles. Ce fut l’occasion d’entendre des interventions plus longues du trompettiste belge et d’ainsi pouvoir apprécier la sonorité très ronde de son jeu. Partie la plus réussie de la pièce, le troisième mouvement fut interprété avec plus d’énergie et de caractère que les précédents. La balance entre le pianiste, le trompettiste et l’orchestre était parfaite.

Très applaudi par le public, Tristan Pfaff a interprété en bis la Danse du Sabre de Khachaturian dans un arrangement pour piano seul. Impressionnant de calme et d’aisance dans cette pièce requérant une virtuosité et une précision chirurgicale, le pianiste a conquis le public.

Après la pause, l’orchestre a repris avec le Concerto No. 11 Op. 44 du compositeur danois Vagn Holmboe. Unique concerto pour trompette composé par Holmboe, il fut l’occasion d’entendre Dominique Bodart dans un rôle plus prééminent. Tout en simplicité, le trompettiste a démontré toute l’étendue de son talent. L’orchestre a quant à lui parfaitement joué son rôle de soutien, avec un rapport de nuances très juste entre le soliste et lui.

Pour terminer la soirée, nous sommes passés du Danemark à la Norvège et nous avons pu entendre la Suite Holberg Op.40 d'Edvard Grieg. Les musiciens de l’Orchestre Royal de Chambre de Wallonie ont proposé beaucoup de belles choses dans cette suite, tout particulièrement dans le prélude et le rigaudon. Bien que quelques soucis de mise en place se glissèrent ci et là, ils furent vite pardonnés et oubliés.

Namur, Concert Hall, le 20 mai 2023.

Alex Quitin, Reporter de l’IMEP

Crédits photographiques : © Rino Noviello

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