Strauss étincelant avec Hanna-Elisabeth Müller 

par

Sinnbild. Richard Strauss (1864-1949) : Ständchen ; Morgen ! ; Winterweihe ; Allerseelen ; Waldseligkeit ; Säusle, liebe Myrthe ! ; Malven ; Vier letzte Lieder.  Hanna-Elisabeth Müller, soprano ; WDR Symphony Orchestra, Christoph Eschenbach. 2019. Livret en allemand et en français. 46’28’’. Pentatone. PTC 5186 806. 


La soprano allemande Hanna-Elisabeth Müller signe son deuxième album pour Pentatone, mais son premier avec orchestre dans un programme royal pour présenter l’étendue de son talent.

La barre est placée haut par un programme straussien bardé de références et avec la présence au pupitre de Christoph Eschenbach, maître en la matière, accompagnateur attentif et straussien émérite qui a marqué la discographie par ses albums avec la légendaire Renée Fleming (RCA et Decca). 

D’emblée, dès les premières mesures de Ständchen (dans la version orchestrée de Felix Mottl) en est séduit par un timbre étincelant qui fait briller les mélodies et qui se détache de l’orchestration avec un sens musical et des nuances exemplaires. Christoph Eschenbach au pupitre d’un orchestre idéal d’adaptabilité et de nuances, tisse un écrin instrumental idoine qui accompagne sans jamais couvrir et qui est au service de cette voix lumineuse. Au fur et à mesure du programme, l’oreille et l'esprit sont charmés  par cette soprano qui apporte une touche de naturel à des mélodies parfois sur-interprétées.  

Dans les Vier letzte Lieder la concurrence est redoutable, mais Hanna-Elisabeth Müller apporte une fraîcheur et une musicalité qui n'est pas surjouée ou démonstrative. Certes les gardiens du temple straussien pourront arguer qu’il y a une carence de dramatisme et que l’on aller plus loin dans l’exploration musicale du texte, mais la performance de la soprano, parfaitement secondée par Christoph Eschenbach qui ne cherche pas à épaissir le trait instrumental. On aime beaucoup cette optique allégée, tout en nuances, limpide et finement musicale qui nous fait revisiter ces œuvres.

Bien évidemment, cette nouvelle lecture ne remplace pas les gravures légendaires des illustres aînées secondées par les plus grands chefs straussiens, mais ce disque est une superbe réussite et une belle carte de visite pour Hanna-Elisabeth Müller.  

Son : 10 - Livret : 9 - Répertoire : 10 - Interprétation : 10

Pierre-Jean Tribot

 

 

 

 

 



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