Stuart Burrows, chantre du Pays de Galles

par

Songs of Wales (26 mélodies extraites d’un recueil de Brinley Richards publié en 1873
Stuart Burrows – John Samuel, piano (enregistrement réalisé en 1986)
2014 – 59’05 /Texte de présentation en anglais et en gallois Ty Cerdd Records TCR012

Pureté du son allié à un grand sens de la ligne de chant et contrôle constant de l’émission, telles sont les qualités dont a fait montre Stuart Burrows au cours de ses trente-ans de carrière. Engagé par Igor Stravinsky en 1965 pour interpréter le rôle-titre d’ ‘Oedipus Rex’ à Athènes, il paraît à Covent Garden, deux ans plus tard, sous les traits de Beppe dans ‘I Pagliacci’ ; durant vingt-cinq ans, il y personnifiera Fenton, Tamino, Don Ottavio, Elvino de ‘La Sonnambula’, Rodolfo, Pinkerton et Alfredo, avant d’aborder Lensky et les deux Faust (dans l’ouvrage de Gounod et dans ‘La Damnation’ berliozienne). Mais son nom est associé aujourd’hui à ses incarnations mozartiennes : ainsi Tamino le fera débuter à San Francisco durant l’automne de 1967 et à la Staatsoper de Vienne en mars 1970, alors que Don Ottavio le fera afficher au Festival de Salzbourg le 27 juillet 1970 sous la direction d’Herbert von Karajan puis au Met le 13 avril 1971 avec Josef Krips au pupitre. Entre mars 1975 et avril 1976, l’Opéra de Paris applaudira tant son Ottavio que son Belmonte. Puis en 1989, Covent Garden découvrira son Titus, tandis que le Festival d’Aix-en-Provence de 1991 ovationnera un Basilio des ‘Nozze di Figaro’.
A côté de ses personnages de scène, Stuart Burrows a déployé une intense activité au concert et en récital. Depuis son enfance, il a été bercé par les ‘Chants du Pays de Galles’ recueillis par Brinley Richards ; et ce n’est qu’en 1986 que lui a été donnée l’opportunité d’en enregistrer vingt-six avec le concours du pianiste John Samuel. Les écouter à la suite peut générer un certain ennui, tant les mélodies se ressemblent. Mais de sa palette de grand lyrique, il sait tirer la finesse de coloris pour passer de la complainte nostalgique (cf. n°6, 8, 10) à la cocasserie (n°9). L’aigu est parfois tiré comme dans les numéros 7 et 24. Mais, il y a néanmoins dans ce programme quelques pépites : les relents de danse folklorique de ‘Daffyddy Garreg Wen (n.11), la détermination de ‘Rhyfelgyrch Gwyr Harlech’ (n.13), le côté valse tendre de ‘Difyrwch Gwyr Dyfi’ (n.14) et les inflexions tristes de ‘Bugeilio’r Gwenith Gwyn’ (n.18).
Paul-André Demierre

Son 8 - Livret 5 -  Répertoire 8 - Interprétation 7       

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