Vive la fantaisie ! Avec Fabien Girard, administrateur du Sion Festival en Suisse

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Il existe de nombreux festivals de musique classique en Suisse. Comment le Sion Festival se différencie-t-il dans le paysage estival ? 

Le Sion Festival est un petit festival mais très dynamique. Le festival a été créé en 1964 par Tibor Varga, qui s’était installé à Sion. Notre « patte » artistique, c’est vraiment Pavel Vernikov, le directeur artistique depuis 7 ans, qui l’apporte. Il amène non seulement ses compétences sur le violon mais également une ouverture sur toutes les disciplines. Lors des précédentes éditions, nous avons travaillé avec des clowns, de la danse, de la vidéo. Nous imaginons aussi des concerts cross-over qui plaisent énormément au public. L’esprit Vernikov, c’est une certaine originalité, une fantaisie à la russe. 

Quels sont les grands rendez-vous de cette édition 2019, qui s’achève le 1er septembre ?

Grâce à Pavel, nous accueillerons de grandes vedettes du violon, comme Patricia Kopatchinskaja en ouverture. Des stars comme Gidon Kremer reviennent chaque année à Sion avec des projets extrêmement originaux. A son niveau de carrière, il est réjouissant de constater que Kremer n’a rien perdu de son esprit créatif ! Il donnera le 29 août un concert Weinberg avec un film de Kirill Serebrennikov, le célèbre réalisateur russe. Nous recevrons également les 12 Violoncelles du Philharmonique de Berlin (27 août) et le Klangforum Wien qui donnera Frankentein !! de HKGrüber (21 août). La fantaisie dont je vous parlais, c’est d’oser amener ces projets au public sédunois qui répond de façon toujours très positive, ce qui est extrêmement gratifiant pour nous. 

Quels sont les enjeux pour les prochaines années ?

Notre premier objectif est d’ancrer plus encore le festival dans la population locale. Nous remplissons à plus de  80%, ce qui est formidable, mais nous voudrions arriver à 100% ! A l’échelle internationale, nous tâchons d’établir de plus en plus de partenariats comme avec le Holland Festival cette année et la création de Gidon Kremer. Nous avons également des échanges avec les académies Villecroze et Reine Elisabeth. De bonnes dynamiques sont impulsées. 

Concernant le Concours Tibor Varga, nous sommes repartis sur des bases saines. Le concours a connu des temps difficiles ces dernières années mais la présente édition est celle du renouveau. Nous avons reçu une centaine de candidatures, toutes d’un niveau exceptionnel, ce qui laisse augurer d’un cru excellent. Le concours reste le fer de lance du festival et permet des tremplins dans la programmation. Certains membres du jury joueront ainsi pour la finale de musique de chambre, comme Juan Antonio Menesès et Juan Carlos Garvayo (24 août). 

Comment présenteriez-vous le Sion Festival au public belge ou étranger ? 

C’est un petit festival, clairement alpin, avec un accueil simple et chaleureux qui plait aux artistes. Il y a une qualité artistique excellente, des découvertes et une prise de risque que d’autres manifestations plus installées ne prennent ou n’osent pas prendre.

Propos receuillis par Laurent Vilarem

Crédits photographiques : DR

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