Dossiers

Un sujet musical abordé selon différents points de vus et, souvent, différents auteurs.

Jodie Devos, colorature, Offenbach

par

En marge de la sortie du CD Colorature, nous avons pu nous entretenir avec Jodie Devos, la soprano belge qui met le monde de la musique à ses pieds. 

Jodie Devos, avant de parler de votre actualité et du CD consacré à Offenbach, quels sont les trois événements marquants pour l’année 2018 ?

Cette année a été particulièrement riche mais je citerais tout d’abord l’enregistrement du CD Colorature qui est un grand souvenir. Cette session d’enregistrement fut intense et passionnante.

Ensuite je pense tout particulièrement au rôle de Susanna dans les Noces de Figaro mis en scène à Liège par Émilio Sagi et sous la direction de Christophe Rousset que j’apprécie tout particulièrement. Le rôle de Susanna ne présente pas les caractéristiques d’une voix colorature mais ce rôle me convient bien et je crois que j’aimerai le chanter tout au long de ma carrière. Enfin, je citerais mon rôle d’Arthur dans La Nonne Sanglante de Charles Gounod que j’ai eu l’occasion de chanter à l’Opéra Comique à Paris. C’était une résurrection pour cette œuvre qui n’avait plus été mise en scène en France depuis près d’un siècle. C’était très émouvant !

JoAnn Falletta, cheffe d’orchestre à la curiosité sans frontières

par

La Maestra JoAnn Falletta est une exploratrice musicale, aimant découvrir et enregistrer des partitions tombées dans l’oubli. Avec ses fidèles musiciens de l’Orchestre Philharmonique de Buffallo, elle a gravé pour la firme Naxos l’un des plus épatants panoramas de la musique orchestrale. L’ensemble compose l’un des legs les plus indispensables de notre époque et se doit d’être un modèle d’intelligence et d’inspiration pour les jeunes générations de musiciens. Alors qu’elle dirige au Concertgebouw d’Amsterdam un exigeant programme qui associe littérature et musique contemporaine, elle répond aux questions de Crescendo Magazine.  

Quand on regarde votre discographie, on est impressionné devant son amplitude. Vous avez enregistré un incroyable panorama de la musique orchestrale avec des oeuvres de Respighi, Novák, Glière, Schmitt, Holst, Schreker .... Comment avez-vous découvert ces partitions, car certaines sont des raretés absolues?

Le répertoire "moins connu" m'a toujours intéressée. J’ai cet attrait depuis ma jeunesse mais cette attirance s’est renforcée au moment où suis devenue directrice musicale du Womens Philharmonic. Notre mission au Womens Philharmonic était de jouer des musiques inconnues composées par des femmes (que ce soient des oeuvres du passé ou des oeuvres de notre temps). J'ai dû faire beaucoup de recherches sur le répertoire -de Hildegard von Bingen aux premières mondiales des femmes contemporaines. J'aimais découvrir de nouvelles partitions ou des trésors injustement tombés dans l’oubli. Cet appétit de trouver des œuvres inhabituelles a été ravivé lorsque Klaus Hermann, le fondateur du label Naxos, a invité l’Orchestre Philharmonique de Buffalo à devenir l'un de ses orchestres réguliers pour des d'enregistrements. Bien sûr, Klaus ne voulait pas ré-enregistrer les piliers du répertoire. Il m'a mise au défi de trouver des partitions qui seraient des joyaux à découvrir. J'ai décidé de me concentrer sur la musique européenne post-romantique tardive. Je me suis mise à regarder partout, je lisais d'innombrables livres et articles et j’écoutais tout ce que je pouvais trouver ! La recherche des musiques injustement négligées est devenue pour moi une force directrice dans ma vie musicale. L'orchestre et moi-même nous sommes sentis très privilégiés de pouvoir enregistrer ces raretés et de les présenter aux mélomanes du monde entier.

Michel Fourgon, compositeur sur les traces de Goethe

par

Dans le cadre de son prochain festival Storytelling, l’Orchestre Philharmonique Royal de Liège et son chef, Christian Arming, ont notamment mis à l’affiche la création du dernier opus en date du compositeur belge Michel Fourgon, Goethes Fragmente. L’occasion est belle de faire plus ample connaissance avec un compositeur qui bénéficie d’une excellente réputation mais qui n’est sans doute pas (encore) assez connu du grand public.

Lorsqu’on parcourt le catalogue de vos œuvres, un élément apparaît avec force, c’est la présence répétée de la voix, et cela sous toutes ses formes, de la mélodie à l’opéra. Est-ce bien le reflet d’une volonté, d’un goût particulier de votre part ?

Il est incontestable que la voix résonne en moi de manière très particulière. Le recours à la vocalité m’apparaît très souvent comme une évidence, comme un moyen privilégié de transmettre quelque chose de fort, de profond. C’est sans doute d’abord une conséquence de mon éducation. J’ai eu la chance de grandir au sein d’une famille de musiciens pour qui la pratique vocale, et notamment des chants populaires, était quotidienne. J’ai adoré chanter moi-même, déjà enfant puis en tant que membre de divers ensembles vocaux.

Han Bin Yoon, directeur artistique du Brussels Cello Festival

par

Le violoncelliste américano-coréen Han Bin Yoon est le directeur artistique du Brussels Cello Festival, dont la première édition a eu lieu en octobre 2018. Pierre Fontenelle, Reporter de l’IMEP, s’est entretenu avec lui au sujet de son festival et ses prochaines éditions.

La première édition du Brussels Cello Festival s’est clôturée il y a 2 mois. Quelles conclusions tirez-vous de cette expérience -à quel point fut-ce un succès ?

Le succès de cette première édition du Brussels Cello Festival a dépassé toutes nos attentes ! Chaque soir, les salles étaient pleines d’un public enthousiaste. Après la ferveur suscitée par la 1ère édition consacrée au violoncelle du Concours Musical International Reine Elisabeth (CMIREB), il était clair que le public belge ne devrait pas attendre 4 longues années avant de revivre une telle « communion » musicale autour de cet instrument merveilleux. Nombreux sont ceux qui considèrent d’ailleurs déjà la création de notre festival comme un événement marquant dans l’histoire musicale belge. Les liens d’amitié qui se sont noués entre tous les violoncellistes au cours du festival m’ont confirmé son caractère unique et c’est un organisme qui doit grandir au cours des prochaines années. Nous sommes déjà en train d’organiser l’édition 2020 et nous nous en réjouissons !

Toon Fret, flûtiste sans frontières

par

Professeur au Conservatoire Royal de Liège et membre fondateur des ensembles Het Collectief et Oxalys, Toon Fret est un musicien qui aime sortir des sentiers battus. À l’occasion de la parution de son nouveau disque “Origins” chez Fuga Libera, son troisième avec la pianiste Veronika Iltchenko, il répond aux questions de Crescendo-Magazine  

Votre nouveau disque se nomme “Origins”. Pouvez-vous nous en expliquer le concept ?

Il s’agissait de retrouver un ADN plus “naturel”, une sorte de goût du terroir en musique  après deux précédents albums centrés sur la musique de la “Belle époque” avec des partitions plus orientées vers le salon que vers la nature. Dans cet album nous mêlons différents types de musiques plutôt purement folkloriques comme avec Bartók ou Amirov à des oeuvres plus “savantes” comme la Sonate pour flûte et piano d’Erwin Schulhoff. Cette dernière reprend des techniques de collage des années folles à Berlin mais elle est inspirée de différentes chansons populaires que le compositeur avait entendues pendant son enfance à Prague. C’est une partition que je voulais absolument faire découvrir.

Manu Poiré : un héros discret s’en est allé…

par

Emmanuel Poiré (Manu pour les intimes !) était en quelque sorte l’antithèse du personnage médiatique, qui soigne la forme au gré des modes quitte à transiger sur le fond. Etre visible, occuper le devant de la scène, ne figurait pas au premier rang de ses préoccupations. Il s’agissait au contraire de bâtir du solide, de garder les pieds sur terre même avec la tête dans les étoiles, de créer des énergies et de les canaliser avec un but précis et au service d’une cause commune.

Le fait d’avoir développé sa carrière tout d’abord dans le monde du chant choral, lieu privilégié d’une expression artistique collective, a sans doute pesé dans ce destin de guide et de compagnon de route, profondément humain et pourtant d’une rare exigence.

Les nominations 2019 des International Classical Music Awards

par

Les nominations des International Classical Music Award 2019 sont désormais connues.

Le Jury a nominé 319 parutions audios et vidéos (321 en 2017, 357 en 2018), issues de  107 labels différents (119 en 2017, 120 en 2018).

Pour être nominée, une production doit être proposée par au moins deux membres du jury. Avec 13 nominations, le label Alpha, par ailleurs label ICMA de l’année 2018, partage la première place avec Deutsche Grammophon.  Ils sont suivis par Accentus (12), Harmonia Mundi (12), et Audite (11).

Les finalistes seront connus le 10 décembre et les vainqueurs 2019 seront connus le 17 janvier 2019.

La cérémonie et le concert de gala se dérouleront le 10 mai 2019 au prestigieux KKL de Lucerne. L’Orchestre symphonique de Lucerne sera dirigé par Lawrence Foster.

Nominations ICMA 2019 par catégories

Nominations lCMA 2019 par labels

Vue du droit (d'auteur) : un arrangement du Sacre du Printemps interdit d'exécution en Europe !

par

La pianiste Yuja Wang et le percussionniste Martin Grubinger ont été contraints d’annuler dernièrement deux concerts programmés à Dortmund et à Luxembourg, à l’affiche desquels figurait un arrangement du Sacre du Printemps d’Igor Stravinsky, réalisé par leurs soins. En cause, une mise en demeure de l’ayant-droit de Stravinsky, la maison d’édition Boosey & Hawkes, qui n’avait pas approuvé cet arrangement. Les concerts fixés à Ann Arbor et au Carnegie Hall de New York, quant à eux, ont eu lieu comme prévu.

Notre Dossier : La Voix et son Maître

par

Etude d'expression. Dessin de Leonard de Vinci.
Musée des Beaux-Arts de Budapest

Dossier réalisé en mai 1996 par Claire Aubry, Bernadette Beyne, Jean-Marie Marchal - Coordination : Bernadette Beyne