Dossiers

Un sujet musical abordé selon différents points de vus et, souvent, différents auteurs.

Philippe Albèra, Contrechamps 

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Le musicologue Philippe Albèra a fondé Contrechamps en 1977. Depuis lors, cet ensemble helvétique et les éditions qui lui sont associées se sont imposés comme des piliers de la diffusion de la musique contemporaine en Europe, créant un duopole unique dans le monde de la musique. À l’occasion du lancement d’une nouvelle collection de poche, il revient sur les activités d’édition de Contrechamps. 

Vous lancez une collection de poche centrée sur des grands classiques de la modernité. Le premier titre est consacré à György Ligeti et ses “Etudes pour piano”. Qu’est-ce qui vous a motivé à lancer cette nouvelle collection ? 

Il s'agit d'attirer l'attention sur les grandes œuvres de la modernité en proposant une approche qui puisse à la fois s'adresser à l'honnête homme désireux de comprendre les enjeux de la création et aux étudiants ou aux spécialistes qui ont besoin d'une telle documentation. Cela s'inscrit dans l'effort des éditions Contrechamps d'offrir différentes sortes de médiations capables de replacer la musique contemporaine au cœur des préoccupations intellectuelles et artistiques. Tous les livres de cette collection seront des commandes à des auteurs, et donc des textes inédits. Le format de poche permet par ailleurs de proposer des livres à un prix très abordable.

Les parutions des éditions Contrechamps sont toujours du haut de gamme éditorial avec une grande exigence qualitative. Est-ce que c’est une application des valeurs suisses à l’édition ?

J'y vois plutôt le souci légitime de la qualité, rendu possible par un soutien institutionnel qui compense la non-rentabilité absolue de l'entreprise ! 

Rencontre avec le compositeur-chef d’orchestre Peter Eötvös,

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Le 4 octobre dernier, Peter Eötvös marqua les esprits du public de Flagey lors d’une soirée exceptionnelle au cours de laquelle il dirigea avec brio Barbe-Bleue de Béla Bartók, ainsi qu’un opéra de sa propre plume, Senza Sangue. Nous renvoyons nos lecteurs à la chronique de ce concert, que nous n’avons bien entendu pas manqué de relayer sur ce site.

Le 3 octobre, cette figure incontournable de la musique des XXe et XXIe siècles nous a fait l’honneur d’une rencontre à son hôtel à Bruxelles. Nous avons été frappé par la simplicité et l’amabilité du personnage qui, avant que débute l’interview, relata brièvement l’agréable soirée qu’il avait passée la veille au Chou de Bruxelles. Il y avait invité les chanteurs. 

Compositeur, chef d’orchestre et pédagogue hongrois, Peter Eötvös est né en 1944 en Transylvanie. De 1968 à 1976, il dirigea fréquemment le Stockhausen Ensemble. En 1978, Pierre Boulez l’invite à reprendre la direction musicale de l’Ensemble Intercontemporain, qu’il délaisse en 1991, date à laquelle il fonde l’International Eötvös Institute qui, comme la Eötvös Contemporary Music Foundation créée en 2004, se consacre à former les jeunes chefs et compositeurs. Le compositeur allemand Helmut Lachemann a salué en lui "l’un des rares esprits absolument indépendants" du monde musical occidental; "l’un des rares parce qu’indépendant aussi de lui-même. Car malgré toute la rigueur et la discipline perceptibles derrière son imagination sonore unique de même que derrière son humanité souveraine, lui et son art vivent d’un étonnement toujours prêts à l’aventure".

Frédéric Vitteaud, régisseur général de l'OPMC

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Crescendo Magazine poursuit sa rencontre avec les métiers de la musique. Après Mathilde Serraille, bibliothécaire au Melbourne Symphony Orchestra, cette nouvelle étape nous emmène à la découverte du métier de régisseur général avec Frédéric Vitteaud, titulaire de cette fonction auprès de l’Orchestre Philharmonique de Monte-Carlo, l’un des grands orchestres européens, phalange qui assure la saison symphonique et les services d’opéras et de ballet monégasques et que l’on retrouve régulièrement en tournée à travers le monde.

Vous êtes régisseur général de l’Orchestre Philharmonique de Monte Carlo ? Comment vous êtes-vous orienté vers ce métier ?

Depuis toujours, j’ai voulu travailler dans le milieu la musique. Le brevet de technicien des Métiers de la Musique (BT Musique) proposé par le Lycée de Sèvres et les enseignements précieux qui y étaient dispensés par Gilbert Villedieu et Jeanne Lachaux m’offraient cette orientation ainsi que beaucoup d’autres dans le domaine du spectacle.

Après le lycée, je suis allé en musicologie. A l’époque je prenais encore des cours au conservatoire et l’un de mes professeurs, Jo Capolongo, m’a dit « qu’on recherchait quelqu’un chez Colonne ». Je pensais qu’il s’agissait d’un job occasionnel les soirs de concerts, mais l’Orchestre Colonne m’a rapidement proposé un engagement de plusieurs mois et comme je m’ennuyais un peu en musicologie, j’ai accepté.

Après deux ans chez Colonne (ou on apprend à tout faire !), j’ai travaillé comme intermittent pendant 6 ans dans les grands orchestres de la capitale, à Radio-France, à l’Orchestre de Paris, à Bastille et àGarnier. J’ai aussi collaboré avec l’Orchestre du Capitole de Toulouse, notamment en leur procurant tous les instruments et les pupitres lors de leur venue à Paris en novembre 1996, lorsque les routiers avaient bloqué les routes. A la même époque, j’ai aussi un peu aidé aux débuts du Festival de Pâques de Deauville.

Pierre Barrois m’a ensuite confié la direction technique de l’OFJ. C’est lors de sessions de l’OFJ avec Marek Janowski -que je connaissais déjà assez bien du Philhar- que le Maître m’a conseillé de postuler à Monte-Carlo où il venait d’être nommé et où un poste allait bientôt se libérer. Marek Janowski a quitté Monte-Carlo quelques années plus tard et moi je suis resté.

Florian Noack, sur les traces de Prokofiev 

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Crescendo Magazine suit particulièrement le pianiste belge Florian Noack. Prix du Jeune musicien 2017 de l’Union de la presse musicale, lauréat d’un International Classical Music Award pour son précédent disque, notre jeune compatriote sait combiner la pertinence éditoriale et les qualités musicales. Dans un contexte musical pléthorique, les propositions musicales de Florian Noack se distinguent et séduisent. Alors qu’il sort un album Prokofiev, il nous explique la genèse de ce projet.

Pour votre deuxième album pour le label La Dolce Volta vous présentez un programme 100% Prokofiev ! Qu’est-ce qui vous a porté vers ce compositeur ? 

Plusieurs choses : à la fois l'envie et l'intuition qu'il était temps pour moi de m'attaquer, au disque, à un compositeur disons "majeur" du répertoire, et une affinité de longue date avec sa musique. L'impression aussi que, dans un certain imaginaire collectif (y compris le mien), on a peut-être spontanément tendance à associer Prokofiev à une esthétique assez dissonante ou percussive, et que ce préjugé (partiel et certes dû à certaines oeuvres extrêmement marquantes comme les Sarcasmes ou la Toccata) occulte d'autres visages du compositeur (le nostalgique, le rêveur, le féérique...). C’est un peu vers ces autres facettes que j'avais aussi envie de me tourner.

Sur ce disque, il y a des pièces connues, les Visions fugitives ou la Sonate n°6, mais aussi des raretés comme les Quatre études pour piano et les Contes de la vieille grand-mère. Comment avez-vous découvert ces oeuvres ? 

L'essentiel de ma connaissance du répertoire pianistique provient de l'ouvrage "La musique de piano" de Guy Sacre qui a été (et qui est toujours) mon compagnon d'exploration musicale. En l'occurrence, je connaissais les Études depuis longtemps, je les avais jouées lorsque j'avais 16 ans. La Sonate m'a été "révélée" vers mes 18 ans en écoutant le cours que mon professeur d'alors, Vassily Lobanov, donnait à une autre élève de la classe. Les Visions fugitives restaient une oeuvre un peu abstraite pour moi jusqu'il y a peu (je les connaissais depuis longtemps mais c'est peut-être le cycle que j'ai réellement découvert le plus récemment). Et les Contes de la vieille grand-mère m'ont été suggérés par mon épouse (je connaissais mal ce cycle-là).

Joseph Moog, face à Liszt 

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Le pianiste Joseph Moog, Prix « Jeune Artiste » des ICMA 2012, marque les esprits avec un parcours discographique et des choix de répertoire qui explorent de nombreux territoires -parfois rares- du répertoire, tant en récital qu’avec orchestre. Il sort ce mois-ci un enregistrement consacré à des pièces de Franz Liszt, partitions majeures de l’Histoire de la musique et du répertoire pianistique. 

Votre nouveau disque est entièrement axé sur Liszt ? Pourquoi avez-vous choisi ce compositeur ? 

Franz Liszt est un artiste et une personnalité diverse et complète que j’ai toujours profondément admirés. Regardez l'ensemble de son travail, le développement de son langage musical, les centaines d'étudiants qu'il a inspirés, sa riche vie personnelle et les nombreuses lettres qu'il nous a laissées ! 

Depuis mon enfance, j'essaie de comprendre ce phénomène. Plus je m'occupais de sa musique et de sa vie, plus je voyais clairement qu'il était poussé par une quête de toute une vie et cela expliquait les énormes contrastes qui entouraient cet artiste. De sa vie dévolue à son ordination d'abbé, du romantisme à l'Impressionnisme, de la sensualité à la spiritualité, tout est né de cette quête de réponses aux grandes questions de la vie.

Inspiré par le Zeitgeist (« l’Esprit du temps »), Goethe et Dante, il tente de mettre en musique la coexistence de la lumière et des ténèbres, du Yin et du Yang, bon ou mauvais. Liszt est tellement de choses mais, très certainement, il était un vrai philosophe illustrant la symbiose des contrastes de sa vie. C'est ce qui fait la vitalité de son art jusqu'à ce jour et c'est ce que j'ai essayé de dépeindre avec mon nouvel album.

David Kadouch, Révolution 

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Le pianiste David Kadouch est doublement en tête de l’actualité. Il sort un nouvel album (Mirare) qui porte le titre de « Révolution » ; parcours personnel à travers les oeuvres et les époques, ce nouveau disque est un superbe objet sonore, invitation à suivre un voyage narratif personnel entre les musiques. David Kadouch est également acteur d’un album consacré aux oeuvres concertantes de Philippe Boesmans (Cyprès) où il interprète Fin de Nuit pour piano et orchestre, partition dont il donna la création au printemps dernier à Liège et Bruxelles. Crescendo Magazine suit avec une attention particulière les projets de David Kadouch qui fut le premier “jeune artiste” des International Classical Music Awards en 2011. 

Ce nouveau disque se nomme “Révolution”. Pourquoi ce titre ? Qu’est-ce que la Révolution en musique représente pour vous ? 

J'ai choisi ce titre pour l'opposer au concept de mémoire. J'avais lu un livre fantastique d’Annie Ernaux qui s’intitule Les Années ; c’est une autobiographie à travers les grands événements de sa vie en France et dans le monde. Dans la dernière phrase du livre, elle écrit “sauver quelque chose du temps où on sera plus jamais”. Cela m’a beaucoup ému et je me suis dit que c’est une des définitions de ce que doit être l’art : témoigner ! Témoigner des gens que l’on aime, de ce que l’on a vécu car on sait que tout est condamné à disparaître. J’ai souhaité confronter “la mémoire” à un autre concept : celui de “révolution”. Car la révolution c’est exactement le contraire de la mémoire : c’est oublier tout, et recommencer en faisant un pas du rêve à la réalité. Dès lors, comment l’artiste est-il influencé dans son geste créatif quand tout s’effondre autour de lui, ou quand son pays traverse des bouleversements. J’ai choisi des oeuvres liées à des mutations du temps et de la société. Les artistes ont été bouleversés et ils ont créé sous cette impulsion. 

Votre précédent album “En plein air” était également une invitation à un voyage entre les styles et les époques. Un album doit-il forcément raconter une histoire ? 

Non, pas forcément ! Je sais juste que j'adore raconter une histoire mais c'est parce que je suis passionné de théâtre et de cinéma et que la narration est pour moi essentielle. Je vais tout le temps au théâtre et quand je sors d'une soirée, j‘ai souvent l’impression de repartir avec quelque chose de plus, comme une vision du metteur en scène sur une oeuvre classique, et cela m’influence dans la manière dont je construis mes programmes. Je n’ai pas très envie de faire un album avec un ou deux compositeurs qui s’affrontent. J’aime mieux raconter moi-même et suggérer des histoires, et j’espère qu’à l’écoute de l’album on ressort avec une vision d’ensemble qui n’est pas seulement celle de l’oeuvre mais qui est un message ou un sentiment général. J’espère que l’on peut écouter les choses différemment car le concert ou le disque m’apparaissent comme des expériences pour dire les choses de manière plus narrative. 

Frédéric Grün et Akane Sakai à propos du coffret “Rendez-vous avec Martha Argerich” 

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Les coffrets discographiques édités autour des projets de Martha Argerich sont depuis toujours des événements éditoriaux attendus des mélomanes du monde entier. Dès lors, le milieu musical fut surpris quand le label belge Avanticlassic annonça la parution d’un box regroupant des enregistrements captés au Festival Martha Argerich à Hambourg en 2018. Crescendo Magazine vous propose une rencontre avec Frédéric Grün, directeur du label et Akane Sakai, programmatrice du festival hambourgeois

Alors que les précédents projets de Martha Argerich (comme ceux à Lugano) étaient traditionnellement édités par Warner, l’arrivée de ce coffret chez un éditeur “boutique” comme votre label, comme le dit un confrère anglais, a été l’un des événements marquants de l’été ? Comment ce projet est-il arrivé chez Avanti Classics ? 

F.G. J’ai véritablement fait la rencontre de Martha Argerich quand, pour son premier album chez Avanticlassic en 2004, Polina Leschenko lui a proposé d’enregistrer la transcription pour deux pianos de Rikuya Terashima de la Symphonie Classique de Sergeï Prokofiev et que Martha a accepté. Cette séance d’enregistrement a été l’un des plus beaux jours de ma vie. Ensuite, les choses se sont faites naturellement. Martha et moi avons gardé le contact et, petit à petit, nous sommes devenus amis. Elle occupe aujourd’hui une place centrale dans ma vie.

Depuis ce jour de 2004, Martha accepte d’enregistrer pour Avanticlassic. Elle a réalisé un merveilleux récital avec Dora Schwarzberg et elle a même enregistré une chanson Yiddish sur l’album de Myriam Fuks. 

Lorsqu’en 2018, elle a décidé de lancer son nouveau festival avec Akane et Daniel Kühnel, l’intendant de l’Orchestre Symphonique de Hambourg, j’ai souhaité en réaliser les enregistrements et ils m’ont donné leur accord. 

C’était un énorme challenge pour Avanticlassic. Le Festival de Lugano était organisé en partenariat avec la Radio Suisse Italienne qui accueillait une grande partie des concerts dans son studio, fournissait le matériel d’enregistrement et les équipes et réalisait l’ensemble des enregistrements que Warner publiait. A Hambourg, Avanticlassic a assuré l’ensemble des moyens techniques et humains pour réaliser les enregistrements. Un formidable défi pour nous.

Semyon Bychkov, à propos de Tchaïkovski 

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Le chef d’orchestre Semyon Bychkov fait paraître un coffret consacré à l’intégrale des symphonies, des concertos et d’oeuvres symphoniques de Tchaïkovski (Decca). Enregistré au pupitre de la Philharmonie tchèque de Prague ce box est l’un des événement éditoriaux de l’année. Par sa hauteur de vue et l’intelligence du propos, ce coffret s’impose comme une pierre angulaire de la discographie. Entre les dates d’un agenda chargé qui l’a vu triompher aux BBC Proms de Londres et au Festival de Bayreuth, Semyon Bychkov répond aux questions de Crescendo-Magazine  

Quelle est pour vous la place de Tchaïkovski dans l’histoire de la musique ? Est-ce qu’il vous apparaît comme un révolutionnaire ?  

Je ne pense pas que Tchaïkovski soit un révolutionnaire ! C’est un peu comme “comparer” Beethoven et Mozart. Tout compositeur doit créer son univers ! Beethoven inventait son monde sonore à partir de moyens complètements novateurs alors que Mozart poussait à l’extrême les procédés compositionnels de son temps. Dans les deux cas, ils ont composé des chefs d’oeuvre absolus ! Tchaïkovski est pour moi plus proche d’une évolution des procédés existants que d’un disrupteur beethovénien ! 

Pour revenir à sa place dans l’histoire de la musique, Tchaïkovski était le premier compositeur véritablement professionnel en Russie. Grâce au mécénat de Nadejda von Meck, il a pu abandonner l’enseignement pour se consacrer pleinement à la musique. N’oublions pas que ses contemporains, aussi talentueux qu’ils pouvaient être, exerçaient un métier en parallèle de leurs activités de compositeurs : Borodine était chimiste, Cui était officier et Moussorgsky fut également militaire. De plus, Tchaïkovski a reçu a également reçu une éducation musicale très professionnelle et il avait une approche très exigeante de son métier. Alors qu’il était jeune, il passait ses étés à composer des fugues, au titre d’exercice, qu’il envoyait à Rimsky-Korsakov pour recueillir son avis ! Par ces aspects Tchaïkovski poussait son professionnalisme à l’extrême ! 

La place de Tchaïkovski dans l’Histoire de la musique parle d’elle-même ! Il a été incroyablement populaire de son vivant et il reste, plus d’un siècle après sa mort, comme l’un des compositeurs préférés du public. C’est un signe qui ne trompe pas ! Tchaïkovski parle à nos sens et à notre intellect, ce qui lui garantit une place majeure dans la postérité. 

Céline Moinet, hautboïste 

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Céline Moinet est hautboïste solo du légendaire Orchestre de la Staatskapelle de Dresde. Issue de l’école française de l’instrument, l’une des plus réputée au monde, elle fait paraître un nouvel album (Berlin Classics) consacré à des oeuvres avec orchestre de Jean-Sébastien Bach.

Après différents albums fort appréciés, dont un superbe disque dédié à Schumann (Berlin Classics), qu’est-ce qui vous a porté vers l’enregistrement d’oeuvres de Bach ? 

Ce sont des oeuvres qui ont bercé mon enfance. Elles ont insufflé mon amour pour cet instrument. Enfant, j’empruntais à la bibliothèque municipale du Vieux Lille une cassette audio avec le Concerto pour hautbois de Marcello. Le deuxième mouvement est bien connu du grand public et a été ornementé au clavecin par Jean-Sébastien Bach. J’ai beaucoup tenu à enregistrer cette pièce pour mon premier disque avec orchestre. 

Comment avez-vous conçu le programme de ce disque qui mêle les concertos pour hautbois et des sinfonias de cantates qui mettent l’accent sur le hautbois ? 

Le hautbois est très présent dans la musique de JS Bach, il tient un rôle très particulier dans ses cantates. J’ai choisi certaines sinfonias ainsi que les reconstructions de concertos qui se prêtaient le mieux à mon instrument. Le mouvement lent du Concerto en ré mineur est tiré directement de la Cantate “Ich steh mit einem fuß im grabe” BVW 156, bien connu du grand public.

Ludovic Morlot, entre Seattle et la Chine 

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Le chef d’orchestre Ludovic Morlot est actuellement en Chine où il prépare une tournée avec l’Orchestre National des Jeunes de Chine (NYO China) pour un parcours entre Asie et Europe qui les conduira, entre autres, au Konzerthaus de Berlin. En juin dernier, le chef a terminé son mandat de Directeur musical auprès du Seattle Symphony Orchestra.  Ludovic Morlot répond aux questions de Crescendo-Magazine.  

Vous allez diriger une tournée en Europe de l’Orchestre National de Jeunes de Chine. Vous étiez déjà au pupitre de leur première tournée internationale, en 2017, aux USA. Comment avez-vous été embarqué dans cette aventure ? 

J’ai toujours été passionné par le travail auprès de jeunes musiciens et j’imagine que c’est grâce à cette réputation que NYO China m’a contacté pour mener ce projet pour sa session inaugurale en 2017. Après le succès de ces concerts il y a 2 ans, je me vois flatté de diriger cette nouvelle tournée de concerts aujourd’hui. Une tournée qui commence à Shanghai et se poursuit en Allemagne, en Angleterre puis en Italie.