Georges Aperghis & Nicolas Donin :Conversation imagée 2019-2021. Philharmonie de Paris Éditions, Collection Entretiens, 2022. ISBN : 979-10-94642-60-3. Broché, 232 pages, 65 illustrations, 15 cm x 20 cm, 440 g. 28 €.
Pierre Henry, l’œuvre. Catalogue illustré des opus et musiques d’application, 1945-2017. Philharmonie de Paris Éditions, Collection Écrits de compositeurs, 2021. ISBN : 979-10-94642-45-0. Broché, 395 pages, 22 cm x 28 cm x 4 cm, 1700 g. 39 €.
Delphine Blanc : L’accord parfait ? Dans les coulisses des orchestres de musique classique. Paris, Editions de la Maison des sciences de l’homme. ISBN 978-2-7351-2885-3. 2022. 257 p. 23 Euros.
Si dans l’ouvrage/dictionnaire consacré à Bartók et paru dans cette même collection Supersoniques des Editions de la Philharmonie de Paris, on trouve bien une référence aux Tsiganes à la lettre T, le petit livre -illustré d’intrigants photogrammes argentiques en couleur dérivés d’une série consacrée au glacier du Rhône et dus à l’artiste suisse Anna Katharina Scheidegger- que consacre à Liszt Emmanuelle Pireyre est lui entièrement consacré à l’amour du génial musicien hongrois pour les Tsiganes et leur musique à laquelle il consacra d’ailleurs son ouvrage Des Bohémiens et de leur musique en Hongrie (1859).
On y met en évidence la fraternité que Liszt percevait entre les Tsiganes et lui-même. N’était-il pas lui aussi un virtuose itinérant et voyageur ? Il aime aussi la proximité des gens du voyage avec la nature, et l’autrice établit ici un parallèle avec la nature « laminée par deux siècles de civilisation industrielle » et le lourd tribut payé par les Tsiganes à la folie raciste nazie.
La nouvelle collection Supersoniques des Editions de la Philharmonie de Paris nous offre un étonnant et stimulant petit livre consacré par le philosophe et musicologue français d’origine hongroise Peter Szendy qui fait ici oeuvre commune avec le plasticien Anri Sala pour un ouvrage consacré à Béla Bartók et qui prend ici l’apparence inattendue d’un « abécédaire ennuagé » (pour reprendre les termes de la page de garde). Le livre se présente comme un très intéressant petit dictionnaire bartókien où le texte cohabite avec de belles contributions de Sala qui prennent aussi bien la forme de poétiques photographies de nuages qui alternent -parfois sur une page, parfois sur deux- avec le texte de Szendy, mais peuvent aussi en orner les marges. Sala insère en outre d’inattendues interventions crayonnées dans le corps même du texte sous la forme des portées tracées au crayon et partiellement gommées, auxquelles l’artiste franco-albanais ajoute de fines figures délicatement tracées. Ces ajouts oblitèrent forcément des passages des articles de ce « dictionnaire amoureux » qui reste cependant toujours compréhensible (le lecteur étant mis au défi de les compléter pour autant qu’il le souhaite, à moins qu’il ne préfère laisser le mystère entier).