Frank Peter Zimmermann et Martin Helmchen en récital à Monte Carlo

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L'Orchestre Philharmonique de Monte-Carlo présente, dans sa série de récitals, le magnifique duo Frank Peter Zimmermann au violon et Martin Helmchen au piano.

Après l'intégrale des sonates de Beethoven que le public monégasque a pu découvrir en décembre 2020, ils préparent une intégrale des sonates de Brahms. 

Le récital commence par la Sonate n°2 en la majeur op.100 de Brahms. Frank Peter Zimmermann et Martin Helmchen atteignent la perfection. L'équilibre entre les deux instruments est exceptionnel. Le ton soyeux, brillant et clair du violon dans les registres supérieurs et avec le timbre sombre et sensuel dans les notes graves est en parfait accord avec le toucher tour à tour doux ou robuste du piano. Un plaisir d'écoute, d'une fluidité magique.

La Sonate pour violon et piano n°2 de Béla Bartók  est dédiée à la violoniste Jelly d'Arányi, la nièce du célèbre violoniste Joseph Joachim, le dédicataire du Concerto pour violon de Brahms. Cette sonate est une œuvre énigmatique mais diabolique pour les interprètes. Seul un violoniste exceptionnel comme Zimmermann peut nous entraîner dans ce monde sonore étonnant. Helmchen a la clarté incisive et l'intrépidité nécessaire pour affronter cette partition. .

En seconde partie ils nous offrent une transcription pour violon de la Sonate n°2 op.120 de Brahms, écrite pour alto ou clarinette. C'est une une superbe partition, un univers de rêve et de nostalgie.  Zimmermann a cette sonorité de velours, riche et chaleureuse, qui apporte une émotion profonde. L'interprétation du duo est émouvante et sincère, avec beaucoup de sensibilité, de finesse et de couleurs.

Le récital se termine par la monumentale Sonate n°3 op.108 de Brahms. C'est un morceau presque symphonique, épique et sentimental.  Le piano a une plus grande place que dans les deux premières sonates et l'écriture est plus virtuose pour les deux instruments. 

Zimmermann et Helmchen sont deux êtres humains et profonds, ils nous offrent une performance d'une beauté époustouflante qui arrache la moëlle des os. Après une ovation debout, d'un public malheureusement trop peu nombreux, ils donnent en bis un mouvement de la Sonate n°6 de Beethoven.

L'Auditorium Rainier III est trop vaste pour réunir assez d'auditeurs amateurs de musique de chambre. Des géants comme Pletnev, Volodos ou Anderszewski ne remplissent pas la salle. Il faudrait peut-être programmer les récitals à l'Opéra Garnier ?

Monte Carlo, Auditorium Rainier III, 8 janvier 2023

Carlo Schreiber

Crédits photographiques : Jean-Louis Neveu

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