Haydn par Haitink

par

0126_JOKERJoseph Haydn (1732-1809) : Die Schöpfung
Symphonieorchester des Bayerischen Rundfunks, Bernard Haitink, direction - Chor des Bayerischen Rundfunks, Peter Dijkstra, chef de chœur – Camilla Tilling, soprano – Mark Padmore, ténor – Hanno Müller-Brachmann, basse baryton
2014-DDD-2 cd-101’17-Textes de présentation en allemand et anglais-Brmedia 900125

Bernard Haitink s’attaque à un sommet de la littérature classique : La Création de Haydn. Après les Sept dernières paroles du Christ en croix et avant Les Saisons, La Création figure aujourd’hui comme la pièce la plus populaire du répertoire haydnien. Après son deuxième voyage en Angleterre où Haydn découvre et apprécie les oratorios de Haendel, le compositeur retourne à Vienne en 1795 après un succès considérable de ses symphonies londoniennes. Il revient aussi avec un livret en anglais sur l’histoire de la création, reçu des mains de Johann Peter Salomon, impresario anglais. Après la traduction par le baron Gottfried van Swieten et basé sur l’Ancien Testament (livre de la Genèse) et du Paradis perdu, poème épique de John Milton, Haydn en dessine une œuvre en trois parties, modèle hérité de Haendel : les deux premières traitent des Six jours de la création et la troisième de la vie du premier couple humain sur terre. Avant l’exécution publique le 19 mars 1799, La Création est donnée en privé le 30 avril 1798 et obtient tout de suite un immense succès. Haydn se distancie de l’héritage baroque en favorisant une vision du monde plutôt qu’une simple action dramatique. La langue allemande permet aussi une meilleure compréhension pour le public, une façon de mieux imaginer un symbole, un paysage…
Avec cet enregistrement, c’est un Haydn qui vit que l’on découvre. Tant sur l’architecture générale que sur le timbre, Haitink propose une version qui permet de prendre le temps d’écouter et de saisir toute la richesse de chaque pupitre. Aucun effets inutiles mais plutôt une mise en avant des technique vocale et instrumentale irréprochables. On est captivé par le caractère poignant et pourtant naturel que le chef tente de développer, et aussi par la continuité du discours très homogène. Les tempi sont justes et les dynamiques et nuances sont d’une justesse admirable. On pourrait reprocher aux solistes une certaine forme de discrétion, mais qui finit par disparaître au fil de l’œuvre. Mais c’est le chœur de la Radio bavaroise qui remporte tous les suffrages : homogénéité, palette de contrastes très large, multitude de dynamiques et une énergie ininterrompue. Chacun trouve le ton juste et le rapport entre airs, chœurs, récitatifs, duos,… est respecté tout en ne proposant pas une simple lecture historique. Cet enregistrement live est de toute évidence une référence incontestable. Tant par la cohérence du propos que par la version pure et sans vulgarité, nous sommes séduit de l’introduction au chœur final. L’orchestre de la Radio bavaroise semble jouer ce répertoire avec facilité et démontre qu’il maîtrise tout type de répertoire.
Ayrton Desimpelaere

Son 10 – Livret 10 – Répertoire 10 - Interprétation 10

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