Hommage à Yakov Kreizberg à Monte-Carlo 

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Dix ans après son décès, le souvenir du grand chef d’orchestre Yakov Kreizberg reste très fort à Monte-Carlo, en particulier parmi les membres de l’OPMC dont tous saluent la  relation artistique aussi unique que musicalement exceptionnelle avec leur regretté directeur musical. Rappelons que le chef était également le visionnaire qui a initié la label OPMC Classics, le  label de la phalange monégasque. A la fin des années 2000, il n’était pas encore si fréquent qu’un orchestre se lance dans l’aventure et l’OPMC avait séduit les critiques par une série d’enregistrements dont la Symphonie n°5 de Mahler, un coffret consacré aux grands ballets de Stravinsky ou la Symphonie n°11 de Chostakovitch. En son honneur, la grande salle de l'Auditorium Rainier III porte désormais son nom.

Kazuki Yamada, l'actuel directeur artistique et musical et l’OPMC lui ont dédié le premier concert de l'année 2021 avec un programme romantique allemand, l’un des répertoires de prédilection du maestro russo-américain. 

C'est avec plaisir qu'on retrouve le violoniste Frank-Peter Zimmermann qu'on avait quitté abruptement à cause du couvre-feu à la fin de son récital le mois passé.  Le concerto pour violon de Schumann n'a pas connu le même succès que ses concertos pour piano ou pour violoncelle, mais Frank Peter Zimmermann est un grand défenseur de cette partition  qu'il a inscrite à son répertoire depuis de nombreuses années. Il nous en donne une interprétation sublime. En bis un “largo” de Bach, à la mémoire de Kreizberg avec lequel Zimmermann a donné plusieurs concerts en Allemagne.

Dans la Symphonie n°9 d'Anton Bruckner, Kazuki Yamada a relevé un défi compliqué tant les enjeux de cette œuvre sont grands, aussi bien techniquement que spirituellement.  Les musiciens de l'Orchestre Philharmonique de Monte-Carlo sont prodigieux.  L'oreille est éblouie par l’excellence du fini instrumental :  brillance des cordes, richesse des cuivres et des vents, tonnerre des timbales. Tout est parfaitement en place, mais comment oublier les versions légendaires de Celibidache, Karajan et Giulini ?  

Monte-Carlo, Auditorium Rainier III, 10 janvier 2021

Carlo Schreiber

Crédits photographiques : © Direction de la Communication / Manuel Vitali.

 

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