Mais encore : rééditions 

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Les labels font tourner leurs catalogues avec pertinence, même si le concept de coffret et de prix réduits conduit souvent à une économie éditoriale un peu chiche, principalement dans le chef des livrets de présentation. Du flot des rééditions, on retient ces belles initiatives. 

Les symphonies de Glazounov par Neeme Järvi 

Alexandre Glazounov (1865-1936) : intégrale des symphonies, ouverture solennelle op.73 ; Poème lyrique, Op.12 ; Valses de concert n°1 et n°2 Op.47 et Op.51 ; Procession de mariage, Op.21. Bamberger Symphoniker et Symphonieorchester des Bayerischen Rundfunks, Neeme Järvi. 5 CD Orfeo C.977 195. 

Après son coffret Wolfgang Sawallisch, le label Orfeo poursuit la remise en coffret des trésors de son catalogue. La discographie de Neeme Järvi est pléthorique et donc, l’amateur ne se sentira pas coupable d’avoir oublié son intégrale des symphonies de Glazounov enregistrée entre 1983 et 1984 entre Bamberg et Munich. On connaît les qualités et les défauts des symphonies de Glazounov : des oeuvres bien écrites, avec de belles mélodies, mais qui peinent à marquer l’auditeur avec parfois une orchestration épaisse et des effets faciles. Le style direct de Neeme Järvi convient bien à ces partitions d’autant plus qu’il dirige deux superbes orchestres très bien enregistrés. Dans l’absolu, à part Svetlanov indépassable (Melodyia), cette intégrale est une référence, bien supérieures à celles plus laborieuses de José Serebrier (Warner), Tadaaki Otaka (Bis) ou Vladimir Fedoseyev (Brilliant). 

Concertos français pour piano chez Brilliant 

Oeuvres de Boieldieu, Massenet, Pierné, Lalo, Chaminade, Roussel, Françaix, Alkan, d’Indy, Hahn, Fauré, Saint-Saëns, Franck, Milhaud Ravel, Debussy, Boulanger, Tailleferre, Poulenc. Orchestres et interprètes divers. 12 CD Brillant. 95899. 

Comme à son habitude, le label Brilliant publie des coffrets thématiques intelligents en puisant dans les différents catalogues. Le thème du concerto pour piano(s) français permet de remettre à l’avant-plan de belles oeuvres et des interprétations oubliées. Du côté des oeuvres, on est heureux de retrouver les concertos de Boieldieu, Massenet, Chaminade ou Roussel et Milhaud aux côtés des tubes de Ravel ou Poulenc. Pour réaliser cette somme, Brilliant a principalement puisé dans le catalogue Vox et sa série des concertos pour piano français enregistrée dans les années 1960 et 1970 avec des équipes allemandes et luxembourgeoises. Ce n’est pas le sommet de l’art interprétatif et audiophile, mais c’est du travail solide. Du côté des licences plus récentes, on se satisfait d’entendre l’unique intégrale des concertos de Darius Milhaud par Michael Korstick et Alun Francis en provenance de CPO ou de belles interprétations de François-Joël Thiollier dans Franck, Fauré et d’Indy et Romain Descharmes dans Camille Saint-Saëns. Dans l’ensemble, il y a incontestablement mieux ailleurs (sauf pour Milhaud), mais le concept éditorial est unique ! 

Francescatti&Casadesus : tandem de légende 

Ludwig van Beethoven (1770-1827) : intégrale des sonates pour violon et piano ; César Franck (1845-1924) : sonate pour violon et piano ; Gabriel Fauré (1845-1924) : sonates n°1 et n°2 pour violon et piano ; Claude Debussy (1862-1918): Sonate pour violon et piano. Zino Francescatti, violon ; Robert Casadesus, piano. 4 CD Profil. 4 CD PH19029. 

Du côté de chez Profil Günter Hänssler, on remet en coffret des incunables de la discographie : les sonates pour violon et piano de Beethoven par le duo légendaire composé de Zino Francescatti et de Robert Casadesus. Certes, techniquement, il existe mieux, mais la qualité du dialogue et la musicalité, font de ces enregistrements des références absolues qui n’ont pas pris une ride ! À écouter et réécouter 

Erwin Schulhoff : redécouverte 

Erwin Schulhoff (1894-1942) : Oeuvres symphoniques, de chambre et instrumentales. Orchestres et interprètes. 6 CD Capriccio. C 7297. 

Les Autrichiens de Capriccio proposent un petit coffret avec leurs enregistrements dédiés à la musique d’Erwin Schulhoff, musicien génial fauché par la barbarie nazie en 1942. Enregistrés dans les années 1990, alors que les mélomanes découvraient ces musiques “dégénérées” avec la collection Decca Entartete Musik, ces gravures avaient été plutôt discrètes. Il n’empêche, il faut se réjouir de retrouver toute la modernité et les explorations avant-gardistes de ce musicien, en particulier ses quatuors à cordes (enregistrés par l’excellent Petersen Quartet) et la musique pour piano par Margarete Babinsky. Du côté des gravures symphoniques, James Conlon est un peu trop lisse dans les symphonies n°2 et n°5. A prix réduit, ce coffre reste une aubaîne ! 

 

       

 

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