Ouverture de la saison des concerts du Palais princier

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Comme chaque été, l'Orchestre Philharmonique de Monte-Carlo donne une série de concerts de prestige dans la Cour d'Honneur du Palais Princier.  Pour ce premier concert de Gala est présence du Prince Albert II, le programme célébrait  le 100e anniversaire de la disparition du Prince Albert I avec la mise à l’honneur d'œuvres de Camille Saint-Saëns et Jules Massenet, amis du souverain monégasque. Ainsi, deux des œuvres programmées étaient des commandes pour l'inauguration du Musée Océanographique et les autres étaient jouées pour la première fois à Monaco.

Kazuki Yamada excelle dans ce répertoire français romantique et l'orchestre est scintillant. Le concert commence avec l'Ouverture de Fête de Saint-Saëns, qu'on a découverte l'année passée lors d’un concert de l’OPMC. C'est une œuvre de circonstance idéale pour l'occasion.

Le Concerto pour piano de Massenet est un bijou oublié. Les mélomanes exigeants se rappellent que le grand  Aldo Ciccolini l'avait enregistré en studio pour EMI, il y a une quarantaine d'années, avec l'Orchestre de Monte-Carlo sous la direction de Sylvain Cambreling.  Mais l'œuvre  n'avait jamais été jouée sur une scène à Monaco. Au piano, on retrouve Alexandre Kantorow.  Il fait chanter tous les thèmes poétiques, épiques et lyriques du concerto de Massenet avec un toucher magique.Le public lui réserve une ovation et il offre en bis la merveilleuse “Mélodie” tirée d’Orphée et Eurydice de Gluck dans l'arrangement pour piano de Sgambati. 

La Muse et le poète pour violon, violoncelle et orchestre de Saint-Saëns est une œuvre pleine de charme, d'allégresse et d'élégance. Ce sont deux membres de l'orchestre: la violoniste Sibylle Duchesne -la Muse- et le violoncelliste Alexandre Fougeroux -le Poète- qui dialoguent, dans une atmosphère intime. Cette œuvre appréciable est exécutée pour la première fois à Monaco. 

La contralto Marie-Nicole Lemieux était artiste en résidence de l'OPMC pour la saison 2019-2020.  On la retrouve dans les Mélodies Persanes de Saint-Saëns, dans une version orchestrale tirée d'une cantate composée par Saint-Saëns. La balance entre la voix puissante de Marie-Nicole Lemieux qui résonne dans la Cour d'Honneur et l'OPMC est parfaite.  Kazuki Yamada mène le tout avec brio.

Le concert s'achève avec La Nef triomphale de Massenet, qui n'a plus été jouée à Monaco depuis sa création pour l'inauguration du Musée Océanographique en 1910.  Le Chœur de l'Opéra de Monte-Carlo, composé de quarante chanteurs, qui se retrouvent sur le grand escalier du Palais, est impressionnant tant musicalement que visuellement. La partition complète semble avoir été égarée et l'O.P.M.C. a commandé une édition moderne au Centre de musique romantique française du Palazzetto Bru Zane. Un ressort de ce concert enthousiasmé par ces redécouvertes.

Monte Carlo, Palais Princier, 17 juillet 2022. 

Carlo Schreiber

Crédits photographiques : Eric Mathon/Palais princier

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