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Vespro de Monteverdi pour fêter l’inauguration officielle du Namur Concert Hall

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Ce jeudi 12 mai avait lieu le concert d’inauguration du Namur Concert Hall au Grand Manège. Le Chœur de Chambre de Namur, Leonardo Garcia Alarcón et l’ensemble Cappella Mediterranea ont logiquement été choisis pour ce concert inaugural. Ils sont rejoints par sept solistes de choix à savoir Mariana Flores et Gwendoline Blondeel (sopranos), David Sagastume (contre-ténor), Valerio Contaldo et Mathias Vidal (ténors), Alejandro Meerapfel (baryton) et Salvo Vitale (basses).

Au programme, Vespro Della Beata Vergine, véritable chef-doeuvre de lhistoire de la musique composé par Claudio Monteverdi. Datant de 1610, soit peu de temps après l’Orfeo, cette œuvre pour solistes, double chœur, orgue et orchestre est la pièce parfaite pour mettre en exergue les qualités de cette salle de concert. L’acoustique est parfaitement ajustée et navigue entre celle d’un studio et celle d’une église. De plus, le décor est très agréable : un vitrail lumineux projeté sur le mur au dessus de la scène et de jolies lampes pendantes nous propulsent dans un ciel étoilé.

Première mondiale au Grand Manège de Namur : recréation exceptionnelle de l’opéra Zoroastre de Rameau

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Le dimanche 24 avril, une première mondiale est à l’affiche du Grand Manège de Namur. L’opéra de Jean-Philippe Rameau, Zoroastre, dans sa première version de 1749, a enfin droit à sa recréation. Créé pour la première fois à Paris en 1749 sur base d’un livret de Louis de Cahusac, cette œuvre ne recevra pas le succès escompté. Malgré les 25 représentations, à chaque fois avec un public venu en nombre assister à cet opéra d’un Rameau au sommet de sa gloire, cette œuvre cassant les codes de l’époque n’a jamais réussi à conquérir le public français. Rameau et de Cahusac vont dès lors remanier cette tragédie en musique de cinq actes pour en obtenir une version bien différente créée en 1756. C’est cette dernière version qui a longtemps été privilégiée, laissant de côté la version originale de 1749. Il aura donc fallu attendre plus de 270 ans pour que la recréation soit produite. Cela est rendu possible par un partenariat international entre le Centre de musique baroque de Versailles (CMBV), le Centre d’Art Vocal et de musique ancienne de Namur (CAV&MA), l’Ateliers Lyrique de Tourcoing et Les Ambassadeurs ~ La Grande Ecurie.

L’argument de cette tragédie en musique est en somme assez simple. D’un côté, il y a Abramane, le Grand Prêtre des idoles dont l’objectif est de devenir le maitre de la Bactriane. Pour cela, il a assassiné le Roi en place, fait exiler Zoroastre, le héros de l’histoire, et enlever Amélite, héritière présomptive du trône de la Bactriane. Dans son camp se trouve Erinice. Elle est amoureuse de Zoroastre mais il ne l’aime guère. Elle s’allie donc avec Zoroastre pour se venger. 

Aux Lausannois ! Réservez donc au ‘Cheval Blanc’ ! 

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« La bonne Auberge du Cheval Blanc, séjour aimable et troublant », clament à tue-tête les pensionnaires de l’hôtel tyrolien. Mais à l’Opéra de Lausanne, la mise en scène de Gilles Rico ne leur laisse pas le temps de souffler, tant elle est émoustillante. Le chromo vétuste, si cher à tant de théâtres de province, passe aux oubliettes. Le décor de Bruno de Lavenère nous entraîne dans un lobby somptueux, jouxtant l’escalier lumineux qui conduit à la chambre n.4 avec balcon donnant sur le lac. L’on se voit au ‘Lido’ ou au ‘Paradis-Latin’ voire même aux ‘Folies-Bergère’, ce que nous confirme la cabane aux vaches, peuplée d’une gentry interlope. Mais tout rentre dans l’ordre au moment où est annoncée la venue de l’Empereur qui descend du ciel dans un zeppelin d’apparat. Mais, ô surprise, le potentat usé par les années de règne cache à peine ses penchants douteux en s’entourant de deux malabars à caleçon doré qui lui font mettre perruque de douairière et déshabillé vaporeux, à tel point qu’un Bistagne désarçonné le prendra pour une vieille folle… Les costumes de Karolina Luisoni brillent par la débauche de coloris qui singularise chacun des clients, cultivant l’exagération avec une rare délectation, tandis que les commis en tenue de groom côtoient les femmes de chambre en body provoquant. Et la chorégraphie de Jean-Philippe Guilois, si inventive dans ses clins d’œil, atteint son point fort dans la scène des nageurs se glissant sur des roulettes pour savourer leur béatitude, alors que les lumières de David Debrinay s’ingénient à plonger les berges du lac dans un monde fantastique peuplé de… yétis repoussants. Continuellement, dans les cintres, paraît le trapèze de Miss Helvetia, la yodleuse, qui se veut la garante du cachet folklorique dans cette opérette de Ralph Benatzky.

La Fille de Madame Angot, un divertissement de grande qualité

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Charles Lecocq (1832-1918) : La Fille de Madame Angot, opéra-comique en trois actes. Anne-Catherine Gillet (Clairette), Véronique Gens (Mademoiselle Lange), Mathias Vidal (Ange Pitou), Artavazd Sargsyan (Pomponnet), Mathieu Lécroart (Larivaudière), Antoine Philippot (Louchard), Ingrid Perruche (Amaranthe/Hersilie/Javotte/Babette), Flannan Obé (Trénitz/Guillaume/Buteux), David Witczak (Un Incroyable, un officier, Cadet) ; Chœur du Concert spirituel ; Orchestre de chambre de Paris, direction Sébastien Rouland. 2021. Notice en français et en anglais. Livret inséré, avec traduction anglaise. 110.27. Un livre-disque de deux CD Bru Zane BZ 1046.

La Princesse jaune de Saint-Saëns, une plaisante japonaiserie

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Camille Saint-Saëns (1835-1921) : La Princesse jaune, opéra-comique en un acte ; Mélodies persanes, cycle avec orchestre d’après diverses instrumentations de Saint-Saëns. Judith van Wanroij (Léna), Mathias Vidal (Kornélis) ; Philippe Estèphe et Jérôme Boutillier, barytons ; Eléonore Pancrazi, mezzo-soprano ; Artavazd Sargsyan, ténor ; Anaïs Constans et Axelle Fanyo, sopranos ; Orchestre national du Capitole de Toulouse, direction Leo Hussain. 2021. Notice en français et en anglais. Texte complet du livret et des poèmes, avec traduction anglaise. Un livre/CD Palazzetto Bru Zane BZ 1045.

Résurrection, trois cents ans après, de la Sémiramis de l’ex-mousquetaire André Cardinal Destouches

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André Cardinal Destouches (1672-1749) : Sémiramis, tragédie lyrique en cinq actes. Eléonore Pancrazi (Sémiramis), Emmanuelle De Negri (Amestris), Mathias Vidal (Arsane), Thibault de Damas (Zoroastre), David Witczak (L’Oracle/L’Ordonnateur des jeux funèbres), Judith Fa (Une Babylonienne/Une Prêtresse), Clément Debieuvre (Un Babylonien/Un Génie) ; Chœur du Concert Spirituel ; Les Ombres, direction Sylvain Sartre. 2020. Notice en français, en anglais et en allemand. Livret en français avec traduction anglaise. 127.38. Un album de deux CD Château de Versailles CVS038.

Des Boréades musicalement magnifiées

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Jean-Philippe Rameau (1683-1764) : Les Boréades, tragédie lyrique en 5 actes. Mise en scène : Barrie Kosky ; Chorégraphies : Otto Pichler ; Décors et costumes : Katrin Lea Tag ; Lumières : Franck Evin. Avec : Hélène Guilmette, Alphise ; Mathias Vidal, Abaris ; Emmanuelle de Negri, Sémire, Amour / Polymnie : Une Nymphe ; Christopher Purves, Borée ; Edwin Crossley-Mercer, Apollon / Adamas ; Sébastien Droy, Calisis ; Yoann Dubruque, Borilée. Choeur et orchestre Le Concert d’Astrée, direction : Emmanuelle Haïm. 2019. NTSC Couleur. 16:9. DVD-9. Format son : PCM 2.0. Sous-titres en : français, anglais et allemand. Durée : 155mn. 1 DVD Erato. 190295050399

A Versailles, une magistrale intégrale des Boréades de Rameau

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Jean-Philippe Rameau (1683-1764) : Les Boréades, tragédie lyrique en cinq actes. Deborah Cachet (Alphise), Caroline Weynants (Sémire), Mathias Vidal (Abaris), Benedikt Kristjansson (Calisis), Benoît Arnould (Adamas), Tomas Selc (Borilée), Nicolas Brooymans (Borée), Lukas Zeman (Apollon), Helena Hozova (L’Amour), Pavla Radostova (Polymnie), Anna Zawisa (Première Nymphe), Tereza Malickayova (Deuxième Nymphe) ; Collegiume 1704, direction Vaclav Luks. 2020. Livret en français, en anglais et en allemand. Texte intégral de l’opéra, avec traduction anglaise. 165.15. Un album de 3 CD Château de Versailles CVS026.

Lully dans toute sa gloire

par
Phaeton

© Audrey Chuntomov

Phaéton
Quelle joie de voir et d'écouter une tragédie lyrique de Lully dans cette éblouissante salle de l'Opéra Royal de Versailles ! Lors de la saison 2010-2011, Benjamin Lazar et Vincent Dumestre avaient enchanté le public par un superbe Cadmus et Hermione, repris depuis en DVD, et chroniqué avec enthousiasme ici même. Les voici cette fois dans le dixième opus du Surintendant.

L'âge d'or de la musique française s'exprime aussi dans l'opérette

par

Louis BEYDTS
(1895 - 1953)
La S.A.D.M.P, comédie musicale
Isabelle DRUET (Elle), Jérôme BILLY (Henri Morin), Mathias VIDAL (le gros commerçant), Dominique COTE (un grand industriel), Thomas DOLIE (le comte Agénor de Machinski), Orchestre Régional Avignon-Provence, dir.: Samuel JEAN
2017 - 49' 26 '' - Notice en français - livret disponible sur www.orchestre-avignon.com ou sur www.klarthe.com - Klarthe KO40

Lully revisité : et ça donne très bien !

par

Jean-Baptiste LULLY
Persée 1770
Mathias VIDAL (Persée), Hélène GUILMETTE (Andromède), Katherine WATSON (Mérope), Tassis CHRISTOYANNIS (Phinée), Marie LENORMAND (Cassiope), Marie KALININE (Méduse), Jean TEITGEN, Chantal SANTON-JEFFERY, Cyrille DUBOIS, Thomas DOLIE, Zachary WILDER (rôles divers), Le Concert Spirituel, choeur et orchestre dir.: Hervé NIQUET
2017- 2 CD 54' 20'' et 53' 57''-Textes de présentation et livret en français et en anglais-chanté en français-Alpha Classics 967

Comment défendre à la perfection un opéra méconnu d'un grand maître

par

JOKERCharles GOUNOD   
(1818 - 1893)
Cinq-Mars
M. Vidal (Cinq-Mars), V. Gens (Marie de Gonzague), T. Christoyannis (le Conseiller de Thou), A. Foster-Williams (le Père Joseph), A. Heyboer (le Vicomte de Fontrailles, J. Greg Belobo (Louis XIII), N. Nahoun (Marion Delorme), M. Lenormand (Ninon de l'Enclos), solistes, choeurs de la Radio Bavaroise, Münchner Rundfunkorchester, dir.: Ulf SCHIRMER
2016-live- 2 CD 76' 49'' et 61' 28''-textes de présentation et livret en français et anglais-chanté en français-Ediciones Singulares ED 1024

Voltaire et Rameau : une rencontre au sommet

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Rameau et Voltaire. Temple de la gloire, caricature par Campion de Tersan, 1763.

Le Temple de la Gloire (Rameau)
Voltaire était-il musicien ? Déjà, en 1736, il faisait dire à son Mondain, qui exaltait le bonheur de vivre de l'époque :
" Il va siffler quelque opéra nouveau,
" Ou, malgré lui, court admirer Rameau".