Un soleil se lève sur les symphonies de Mendelssohn : Kazuki Yamada et l’OPMC dans les symphonies n°1 et n°3
Felix Mendelssohn Bartholdy (1809-1847) : Symphonie n°1 en ut mineur, Op.11 et symphonie n°3 en la mineur, “écossaise”. Orchestre Philharmonique de Monte-Carlo, direction : Kazuki Yamada. 2018. Livret en français. 71’38”. OPMC Classics.
« Petit mais costaud », l’Orchestre Philharmonique de Monte Carlo fait partie de ces David que nous aimons voir terrasser les Goliath du répertoire symphonique. Déjà à l’honneur du temps de Yakov Kreizberg, voici la formation monégasque de retour avec un opus consacré aux symphonies 1 et 3 de Félix Mendelssohn.
Quel plaisir de réécouter ces deux œuvres sous la baguette du chef nippon Kazuki Yamada. Encore trop peu connu du grand public, à 41 ans ce dernier-ci dispose déjà d’un solide curriculum vitae, que cela soit dans son pays d’origine ou en Europe. Régulièrement invité par les plus grandes formations du vieux continent, son principal fait d’armes est d’avoir été lauréat du Grand Prix de Direction lors du 51e concours international de jeunes chefs d’orchestre de Besançon en 2009.
En 2020, pour les amateurs de l’œuvre de Mendelssohn trois options discographiques s’offrent à eux : les versions par des orchestres symphoniques traditionnels, celles des orchestres sur instruments anciens et enfin celles des orchestres de chambre. Rien à voir avec « l’ancien temps » où Sawallisch et Masur régnaient en maîtres sur le legs du grand Félix. D’autant qu’au-delà du type de formation les cartes sont parfois brouillées par des choix artistiques audacieux : Yannick Nézet-Seguin chez DG ou Claus-Peter Flor pour RCA.
Alors comment situer Yamada et les troupes de l’OPMC dans cette classification ? Comme beaucoup, le Japonais recherche une sorte de synthèse. L’essentiel est là ! L’allant, la jeunesse et la clarté émanent de cet enregistrement mais pas seulement ! On y retrouve également de la joie et une dose de modernité. On ne parlera pas ici de révolution ni de mise à jour façon « Mendelssohn 2.0 » mais d’une exécution réussie qui séduira les auditeurs.
Les puristes resteront avec Sawallisch (Philips) et les avant-gardistes avec Fey (Hänssler) ou Nézet-Séguin (DG). Nous attendons avec impatience la suite des aventures de Yamada en terre mendelssohnienne et notamment dans les oratorios.
Cette parution est accessible en digital en streaming et téléchargement. Les fichiers sont disponibles en HD audio 96k 24b.
Son : 10 Livret : 8 Répertoire : 10 Interprétation : 8
Bertrand Balmitgere
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