Voix de France

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Gabriel FAURÉ (1845-1924) : RequiemClaude DEBUSSY (1862-1918) : Trois chansons de Charles d’Orléans. Francis POULENC (1899-1963) : Figure humaineRoxane CHALARD (soprano), Mathieu DUBROCA (baryton), Louis-Noël BESTION DE CAMBOULAS (orgue), Ensemble Aedès, Les Siècles, dir. : Mathieu ROMANO. DDD–2019–59’ 21’’–Textes de présentation en français et en anglais–Aparté AP201

Il existe deux versions du célébrissime Requiem op. 48 de Gabriel Fauré. La première a été achevée en 1893, au bout de six années de travail, et la seconde, qu’on appelle version « symphonique » et qui date 1901. C’est la première des deux qu’on peut entendre sur ce CD, interprétée par Les Siècles, une formation ne jouant que sur des instruments historiques appropriés à chaque répertoire, à laquelle se sont joints une soprano solo, un baryton solo ainsi que les chanteurs de l’Ensemble Aedès. L’œuvre est destinée à un effectif de chambre des plus atypiques : orgue, harpe, timbales, trombones, trompettes, cors, altos, violoncelles, contrebasses ainsi qu’un unique violon dans le Sanctus, le troisième des sept mouvements. Comme on a été habitué d’entendre la version « symphonique » du Requiem, on est surpris, de prime abord, en écoutant ce disque, mais force est de reconnaître que cette version originelle est tout à fait captivante et qu’elle offre l’avantage de ne pas baigner dans un excès de dramatisme, quand bien même il s’agit d’une messe des morts.

Le triptyque Trois chansons de Charles d’Orléans est la seule production pour chœur mixte a cappella de Claude Debussy. Il a été composé en 1898, puis remanié dix ans plus tard, et il reflète fort bien l’esprit des airs polyphoniques du XVe siècle, l’époque où a vécu Charles d’Orléans, lui qui a écrit près de sept cents pièces poétiques, la plupart lors de sa longue captivité anglaise. C’est magique, presque impalpable, et en même temps, à l’instar du Requiem de Gabriel Fauré, captivant. Adjectif qui s’applique aussi à la cantate pour double chœur mixte a cappella de Francis Poulenc, Figure humaine. Composée en 1943, donc en pleine Seconde Guerre mondiale, cette cantate met en musique huit poèmes de Paul Éluard, dont on pu dire, et sans doute à juste titre, qu’il était le seul surréaliste à comprendre et à tolérer la musique. Le dernier d’entre eux n’est autre que Liberté, un pur joyau d’émotion et de limpidité. Du pur Poulenc, en somme, préfiguration étonnante des Dialogues des carmélites, son grand chef-d’œuvre.

Jean-Baptiste Baronian

Son  : 9 – Livret :  7 – Répertoire :  10 – Interprétation :  9

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