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Les dossiers.
Les graines de curieux : les découvertes un peu piquantes de la musique.
Musiques en pistes : pour une écoute active de la musique. Analyse et exemples sur partitions et écoutes d’extraits.
Focus : un événement particulier dans la vie musicale

Une Lakmé pour l’éternité, Mady Mesplé 

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En l’espace de dix-sept jours disparaissent deux des figures emblématiques du chant français, Gabriel Bacquier le 13 mai, Mady Mesplé, le 30. Comment oublier cette voix de soprano léger qui vous envoûtait par une seule phrase, Où va la jeune Hindoue, fille des parias ? ouvrant l’Air des clochettes de ‘Lakmé’, avec cette fraîcheur affectueuse et ce charme subtil et souriant qui s’ajoutaient à la pureté du timbre, à la justesse de l’intonation et à la facilité de l’aigu ? Et dire que trois ou quatre carrières se sont succédé dans un parcours artistique témoignant de l’indomptable énergie d’une chanteuse qui a osé défendre autant la création contemporaine que le récital ou les apparitions à la télévision destinées à rapprocher le spectateur lambda d’un répertoire lyrique jugé hermétique .

Née à Toulouse le 7 mars 1931, fille de parents d’un milieu modeste qui s’étaient rencontrés dans une chorale, la petite Magdeleine prend des cours de solfège dès sa plus tendre enfance, chante à longueur de journée depuis qu’elle a entendu une représentation de Faust au Capitole et, par une dérogation au règlement, réussit à entrer au Conservatoire de Toulouse à l’âge de… sept ans et demi dans les classes de piano et d’accompagnement, ce qui lui vaudra rapidement un premier prix. Mais comme la famille n’a pas les moyens de l’envoyer à Paris afin de poursuivre ses études au Conservatoire National Supérieur, elle joue du piano dans les bals populaires, les cabarets, tout en servant régulièrement d’accompagnatrice à un jeune violoniste, Christian Ferras. A dix-huit ans, elle réintègre l’école de musique toulousaine pour se glisser dans la classe de chant de Madame Izar Lasson, l’épouse de Louis Izar, le directeur du Capitole qui, rapidement, l’envoie auditionner à Liège avec l’Air des clochettes. Aussitôt engagée pour la saison 1952-53, elle travaille le rôle de Lakmé avec Georges Prêtre, en poste à Toulouse, débute à l’Opéra Royal de Wallonie au début 1953 dans cette incarnation qui remporte un succès considérable et qui lui permet, durant trois saisons, d’aborder Gilda, Rosina, Philine de Mignon et la rare Dinorah de Meyerbeer. Sous contrat en tant qu’invitée par La Monnaie de Bruxelles pour la saison 1955-56, elle y ébauche une première Lucia di Lammermoor, une première Reine de la Nuit. Mais son collègue de troupe, Gabriel Bacquier, lui conseille de se faire entendre en France.

Günter Pichler, à propos du quatuor Alban Berg 

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À l’occasion des 50 ans du Quatuor Alban Berg, Warner réédite un volumineux et indispensable coffret intégral. Dans ce cadre, Crescendo-Magazine s’entretient avec Günter Pichler, violoniste fondateur du Quatuor Alban Berg.  

Pourquoi avez-vous choisi le nom "Alban Berg" pour nommer le quatuor ? Pourquoi ce nom était-il symboliquement important pour vous ?         

 Avec ce nom, nous voulions souligner l'importance de la musique du XXe siècle pour nous. 

En quoi la création d'un quatuor à cordes à plein temps était-elle innovante à Vienne dans les années 1970 ?         

À Vienne, tous les quatuors étaient constitués de braises de la Philharmonie viennoise à une exception près, le Quatuor Kolisch. Dès lors, notre démarche était assez « novatrice ». 

Le quatuor Alban Berg a été particulièrement actif dans le répertoire contemporain. Pourquoi cet intérêt pour les compositeurs contemporains était-il si important pour vous ?       

Nous étions convaincus que le XXe siècle avait produit des compositeurs exceptionnels qui, cependant, n'étaient pas assez joués. Pour nous, il était crucial de rapprocher ces compositeurs du grand public. 

Lorsque nous examinons la liste des partitions contemporaines que vous avez enregistrées, nous pouvons constater une grande amplitude stylistique chez les compositeurs : Rihm, Schnittke, Berio, Lutoslawski, Von Einem... Comment avez-vous sélectionné ces compositeurs ?    

Nous avons commandé des quatuors à cordes aux compositeurs que vous avez nommés et avons créé ces partitions, car nous les considérions comme les compositeurs les plus influents du siècle. 

Roberto Forés Veses, chef d’orchestre engagé 

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Directeur musical de l’Orchestre national d’Auvergne basé à Clermont-Ferrand, Roberto Forés Veses fait paraître un programme contemporain consacré à deux premières mondiales de Betsy Jolas et Thierry Escaich pour « Orchestre national d’Auvergne Live », le label digital de l’orchestre. La phalange auvergnate ne cesse de s’affirmer comme l’un des orchestres les plus innovants et dynamiques de la scène hexagonale. 

Cette septième parution d’Orchestre national d’Auvergne Live depuis son lancement en janvier 2019 est consacrée à deux oeuvres de notre temps. En quoi défendre la musique contemporaine est-il important pour vous ? 

C’est plus qu’une importance, c’est une obligation ! J’ai toujours considéré la défense du répertoire contemporain comme un devoir. De plus, l’Orchestre national d’Auvergne est une formation de chambre avec des instruments et cordes et le répertoire de base pour cette spécificité instrumentale n’est pas très large ; dès lors, il est important d’élargir notre fond d’oeuvres par la création contemporaine. De plus, cette mise en avant du répertoire de notre temps est également un vecteur pour identifier internationalement l’orchestre.

Comment avez-vous eu l’idée de programmer ces deux oeuvres. Comment s’est passée votre découverte de ces deux compositeurs ? 

Je connaissais la musique de Thierry depuis de nombreuses années. Déjà en 2012, j'avais dirigé l’orchestre dans son Erinnerung pour orchestre à cordes. En 2017, nous avons joué le Concerto pour orgue de Poulenc à l’Auditorium de Lyon et nous avons donc fait connaissance. Cette rencontre a débouché sur sa résidence comme compositeur auprès de l’Orchestre national d’Auvergne avec, entre autre, l’enregistrement live de son Prélude symphonique

Pour Besty Jolas, je n’avais pas encore dirigé sa musique mais je connaissais sa très grande réputation et sa forte notoriété dans le monde anglo-saxon. Il se trouve que la nouvelle directrice du Festival « Musique démesurée » de Clermont-Ferrand, la compositrice Sophie Lacaze, voulait mettre à l’honneur des compositrices et elle a suggéré le nom de Betsy Jolas. Dès lors, ces discussions ont débouché sur la co-commande de Side Roads pour violoncelle et orchestre à cordes avec l’Orchestre de chambre de Suède. Je suis très heureux d’en présenter le premier enregistrement mondial en compagnie d’Anssi Karttunen. 

Le mythe de Faust, de la littérature à la musique

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FAUST 

"Car de mes jours mortels au grand jamais la trace
Ne pourra sombrer au tombeau" 

Faust II - Acte V 

 Depuis quatre siècles, un homme habite l'imaginaire collectif. Durant plus de soixante années, il a habité l'imaginaire de Goethe qui l'a traduit en mythe universel et dans l'ouvrage duquel Baudelaire voyait "le plus beau témoignage que nous puissions donner de notre dignité". Une œuvre et un personnage sur lesquels fleurit une littérature des plus abondantes, tant littéraire que musicale, théâtrale ou cinématographique et qui, presqu'à chaque fois, a exigé beaucoup du temps de son auteur, de remises en œuvre du chantier ; un personnage qui ensuite s'est constitué des sosies tels Manfred ou Frankenstein. 

Le Faust de Charles Gounod

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Il n'est pas de mythe -même celui de Manfred- qui, au XVIe siècle, n'ait été plus "porteur d'idées" que celui de Faust. Née au XVIe siècle, la légende du vieux savant pactisant avec le Diable pour assouvir sa soif de connaissances, de voluptés, d'actions, trouve à l'époque romantique son expression la plus éclatante. Et à travers tous les arts. Car, quoi de plus fascinant que cet homme mi-médecin, mi-magicien qui, au-delà de sa ville natale de Knittingen, laisse planer autour de lui une odeur de soufre -cette odeur que semble lui avoir communiqué Méphistopheles, exigeant de lui une signature en échange d'une jeunesse ressuscitée et de plaisirs retrouvés ? Melanchton -dès 1550- puis le libraire de Franckfort Johann Spies, n'ont pas peu contribué à répandre son image démoniaque. Aucun littérateur cependant, en redisant son histoire, ne fit autant pour lui que cet autre franckfortois, Johann-Wolfgang Goethe (1749-1832) qui, dès 1773, commence à s'intéresser au mythe de Faust, publie à Tübingen dix-sept ans plus tard (1790) des Fragments composant la moitié environ de ce qui, en 1808, allait devenir, avec la Dédicace, le Prélude sur le Théâtre et le Prologue dans le ciel, la "Première Partie" de cet immense chef-d'œuvre aux résonances infinies. 

Le succès de ce premier Faust, doté juste avant la mort de l'écrivain d'une Seconde Partie qui fait rencontrer notre héros avec Hélène-la-Grecque, vient sans doute de cette part autobiographique que Goethe y a mise. Mais il tient, bien davantage, à la richesse de l'action imaginée, résumé de toutes les aspirations humaines : savoir, jouir, agir. 

Grete Pedersen, cheffe de choeur 

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Grete Pedersen est l’une des cheffes de choeur des plus renommées de notre époque. Au pupitre de ses Norwegian Soloists’ Choir et du Norwegian Radio Orchestra, elle vient de publier un enregistrement consacré à Luciano Berio avec une interprétation magistrale de Coro, l’un des plus grands chefs d’oeuvre de la musique chorale. 

Que représente Coro pour vous ? Pourquoi cette partition est-elle si importante dans l'histoire de la musique chorale ? 

Pour moi, c'est l'une des plus grandes œuvres ! Berio traite de nombreux aspects de manière étonante : individualité versus tutti, chanteurs versus instrumentistes, le fond et la forme. J'ai toujours aimé travailler l’association des chanteurs et des instruments, mais je préfère diriger des oeuvres qui proposent des textes avec de la substance que des partitions intègrant des musiques folkloriques. Dès lors, Coro, qui mixe ces différents aspects, était pour moi une partition exemplaire ! Dans cette musique, tous les aspects et tous les interprètes sont tellement tissés et imbriqués que pour la faire résonner dans toute sa richesse, chacun dépend totalement des autres. Dans une interview, Sir Simon Rattle a classé Coro parmi ses trois meilleures œuvres pour chœur et orchestre et il a comparé sa qualité et son importance à la Passion selon Saint-Matthieu de Bach. Je ne pourrais pas être plus d'accord ! 

 De nombreuses partitions "d'avant-garde" de la seconde moitié du XXe siècle ont particulièrement vieilli et sonnent surannées, alors que Coro ne cesse de nous éblouir. Quelle est la force de cette œuvre ? 

Il faut considérer d’abord la clarté de l'architecture de la partition avec ses 31 parties, ses refrains récurrents, et le texte de Pablo Neruda. La façon dont Berio introduit la musique et les textes, avec subtilité et naturel, en fait un mélange bigarré et coloré qui n'est pas artificiel. Cet aspect évolue et grandit tout au long de la partition. La musique est aussi pleine de joie, d'espièglerie, de désir d'amour et de sérieux, combinés à de soudaines surprises. Et, bien sûr, les multiples citations du texte de Pablo Neruda Come and see the blood in the streets nous ramènent à une dimension plus profonde et significative -n'oubliez pas l'injustice, n'oubliez pas ceux qui se sont battus pour notre liberté. Coro a un sens politique et il est impossible de détourner le regard.

Six, ils sont six !

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Le 8 janvier 1920, à 16 heures 30, un jeune compositeur français déjà bien en vue, Darius Milhaud, récemment rentré du Brésil où il a été le secrétaire particulier de l'Ambassadeur Paul Claudel, reçoit chez lui, rue Gaillard à Paris, quelques critiques musicaux en vue de leur faire connaître quelques-uns de ses jeunes collègues les plus talentueux. Cinq répondent à l'appel : Arthur Honegger, Francis Poulenc, Georges Auric, Louis Durey et Germaine Tailleferre. On fait connaissance, on bavarde, on fait de la musique. L'un de ces critiques, Henri Collet, également compositeur et grand expert en musique espagnole, est particulièrement impressionné. Une semaine plus tard, le 16 janvier, il fait paraître dans la revue Comoedia un article retentissant intitulé "Un ouvrage de Rimski et un ouvrage de...Cocteau : les Cinq Russes, les Six Français". Et il récidive la semaine suivante. Le Groupe des Six est né. 

Il aurait pu être de composition différente, voire comprendre un ou deux membres de plus : Jacques Ibert, Roland-Manuel... Le hasard a fait que ceux-là purent répondre à l'invitation de Milhaud ce jour-là. Mais à la vérité, leurs noms avaient déjà voisiné dans nombre de concerts depuis deux ans, une ou deux fois même au complet. D'emblée, Henri Collet a associé leurs noms à celui de Jean Cocteau, leur flamboyant porte-parole. Ce brillant poète et protagoniste de la vie mondaine de l'avant-garde parisienne ("Un cocktail, des Cocteaux", dira une bien méchante langue !) accumule depuis des années articles et manifestes, activité culminant en 1918 dans la célèbre brochure Le Coq et l'Arlequin, auxquels succèderont, mais après la naissance du Groupe des Six, les quatre numéros de l'éphémère revue Le Coq (mai à novembre 1920). Mais Collet aurait dû évoquer un autre parrainage encore, d'ailleurs sans cesse invoqué par Cocteau, celui du malicieux Erik Satie, compositeur énigmatique et rare, et écrivain-conférencier tout proche de Dada, en fait véritable père spirituel de notre Groupe.

Hermann Scherchen, l’Allemand qui ne dirigeait pas comme un Allemand 

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La réédition par DGG d’enregistrements beethovéniens, dont les symphonies, sous la baguette du chef d’orchestre Hermann Scherchen, est une bonne opportunité d’évoquer la carrière de ce musicien exceptionnel. Chef d’orchestre virtuose, pilier de la création contemporaine et même de la musique électronique, il marqua de son empreinte l’art de la direction en dépit d’une notoriété relativement trop confidentielle par rapport aux stars de son époque. 

Hermann Scherchen naît à Berlin en 1891. Altiste, il joue dans l’orchestre Blüthner de Berlin tout en étant musicien supplémentaire lors des concerts du Philharmonique. En 1911, il rencontre Arnold Schönberg dont il est l'assistant pour la création du Pierrot lunaire. Le jeune musicien est fasciné par la modernité et les pistes offertes par cette musique qui dépasse les frontières connues. Schönberg part en tournée à travers l’Allemagne avec son Pierrot Lunaire et Scherchen, encouragé par le compositeur, assure quelques performances de cette oeuvre révolutionnaire. En 1914, il est chef d’orchestre à Riga mais la Première Guerre Mondiale éclate et le musicien est retenu prisonnier par les Russes, il se découvre une sympathie pour la Révolution d’octobre et les idées communistes. De retour à Berlin, en 1918, il se fait un propagateur de la musique de son temps. S’il fonde un quatuor à cordes qui porte son nom, il est aussi l’initiateur de la Neue Musikgesellschaft (Société pour la nouvelle musique) et de la revue Melos (1919) qui oeuvrent pour la défense de la musique contemporaine. Ses activités se complètent par un poste à la Musikhochschule de Berlin et la direction d’une chorale d’ouvriers. En 1921, il est désigné à la tête des concerts du Konzertverein de Leipzig puis au pupitre des Museumkonzerten de Francfort sur le Main où il succède à Wilhelm Furtwangler. 

Dossier Mendelssohn (V) : la musique pour piano

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Il est habituel de considérer Mendelssohn avec un léger mépris et de lui reprocher de n’être ni Chopin ni Schumann. C’est oublier que bon nombre de grands compositeurs (Schumann justement ou Busoni, pour ne citer qu’eux) lui ont voué une admiration sans borne et que sa musique est, en définitive, très personnelle. Musicien de la dualité, il est constructeur mais passionné, rêveur parfois ; féru de contrepoint, il est aussi mélodiste. Homme, enfin, de méditation, il est l’auteur de certains des scherzi les plus réussis, les plus légers de la musique. 

Parallèlement à la sonate pour piano et aux oeuvres virtuoses s’est développé, à l’époque de Beethoven et de Schubert, un troisième type d’écriture pour piano : la pièce lyrique. Sans aucun doute, le professeur du jeune compositeur, Ludwig Berger, ou son ami Ignaz Moscheles, le brillant virtuose, ont-ils eu sur Mendelssohn une influence déterminante. Ils l’ont en effet amené à considérer la possibilité de composer des pièces pour piano qui sonnent comme des lieder sans voix, comme des lieder "instrumentalisés". Certes d’autres compositeurs comme John Field l’avaient précédé sur cette voie, mais l’originalité du jeune Félix fut de parvenir à concilier dans une même formule instrumentale le lyrisme romantique avec la technique de clavier de Mozart alliée à une virtuosité héritée de Hummel, parfois pimentée de trouvailles empruntées à Weber.

C’est dans ce contexte qu’est née une majeure partie de l’œuvre pour piano de Mendelssohn dont les autres caractéristiques sont la clarté de la structure -reprenant souvent la forme lied en trois parties- et l’expression mélodique. En l’absence de signification poétique du texte, comme dans un lied, c’est l’atmosphère de la pièce pour piano qui sera "poétisée" et mobilisera toutes les ressources instrumentales du clavier.

Dossier Mendelssohn (IV) : le chambriste méconnu,  trop heureux pour être génial ?

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Mendelssohn Bartholdy. Qu’évoque ce nom ? La Marche Nuptiale, la Symphonie Ecossaise, l’Italienne... Mais, la musique de chambre ? On connaît les Romances sans paroles (parce que le titre est curieux) et puis l’Octuor, le célèbre Octuor dont on oublie qu’il fut composé par un gamin de seize ans. 

Quelle est la place de la musique de chambre dans l’oeuvre de Félix Mendelssohn ?

Dès sa jeunesse, Mendelssohn s’essaie au contrepoint, pas tant à travers les exercices d’écriture classique que dans la contemplation et l’imitation de Jean-Sébastien Bach. Six Préludes et Fugues (op.35) affirment une technique parfaite mais aussi un sens de la musicalité non dénué de dramatisation. Schumann, l’ami et l’admirateur, écrivait dès 1837 : "Ce ne sont pas seulement des fugues travaillées avec la tête et d’après la recette, mais des morceaux de musique tout jaillis de l’esprit et développés suivant le mode poétique". Le Premier Prélude affirme un chant dans le médium, une ligne mélodique pure comme un lied, revenant incessamment. C’est une caractéristique de Mendelssohn ; sa musique chante. Pléonasme si difficile à une époque où le piano devient le laboratoire où se créent les formes nouvelles et les sons déjà insolites.