A L’Opéra

Sur les scènes d’opéra un peu partout en Europe.

Castor et Pollux, constellation éclatante à Lille

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Comment l'australien, Barrie Kosky, actuel directeur de l'Opéra Comique de Berlin, est-il parvenu à épouser si étroitement le génie baroque français, dans sa cosmogonie, sa splendeur intime et sa dimension initiatique ? Certes, Monteverdi, Goethe, Shakespeare, Mozart, Strauss, Janacek et bien d'autres jalonnent sa trajectoire de metteur en scène... mais, au fond, peu importe!

Un Enlèvement prudent

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Reprise du 21 janvier au 15 février au Palais Garnier. Jürgen Maurer (Selim), Erin Morley (Konstanze), Anna Prohaska (Blonde), Bernard Richter (Belmonte), Paul Schweinester (Pedrillo), Lars Woldt (Osmin) © Agathe Poupeney / Opéra national de Paris

On dit que le croissant pâtissier a été inventé lors du siège de Vienne par les Ottomans. Les choses les plus horribles peuvent donc inspirer les plus charmantes, à l'instar des turqueries de Molière ou ce «Belmont et Constance ou "l'Enlèvement au sérail" de Bretzner qui sert de livret (remanié profondément) à l'opéra de Mozart.

Une Khovantchina au coeur de la tragédie russe

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(c) Annemie Augustijns

Une représentation exemplaire d'un chef-d'oeuvre, qui démontre -si besoin était- la maîtrise à laquelle est arrivée l'équipe d'Aviel Kahn, le directeur d'Opera Vlaanderen, dans le grand répertoire. Car l'opéra inachevé de Moussorgski fait intégralement partie du patrimoine lyrique mondial, à l'instar de Boris Godounov.

Castor et Pollux, pâles zombies aux Champs Elysées

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© Vincent Pontet

Contrainte, rigueur, abstraction, rituel..: le programme donne le ton. Rameau est-il donc si «difficile» aux yeux du chef Hervé Niquet et du metteur en scène Christian Schiaretti (flanqué d'un dramaturge, Florent Siaud) qu'il faille le prendre avec des pincettes ? Tous ont cédé à une sorte de crainte révérencielle en faisant de ce "Castor et Pollux" un monument figé parce qu' ils n'en avaient pas –en dépit de leurs connaissances et de leur expérience- l’accès.

Discordance de temps et de lieux

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Les Contes d'Hoffmann
Offenbach : "bizarre génie composé de haine particulière pour la musique et de transcendantale ironie" selon... Debussy, alias Monsieur Croche. Bizarre, aussi, la rencontre improbable entre le Romantisme fantastique de la Belle Epoque et l'Opéra Royal blotti au cœur du Château de Versailles : cherchez l'erreur ?

Brillante ouverture de saison au Teatro Regio de Turin

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Le Teatro Regio de Turin ouvre sa saison avec une nouvelle production de l’’Otello" de Giuseppe Verdi. Le chef Gianandrea Noseda porte à bout de bras le plateau et l’orchestre, en leur insufflant une indomptable énergie dans une louable précision. Le décor de Saverio Santoliquido se résume à une accumulation de sacs de ciment édifiant les murs pivotants d’une forteresse.

Quand l'opéra contemporain crie la guerre

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Filip Van Roe © Reporters. Damien Jalet, Jason Kittelberger, Kozuki ‘Tsuki’ Kazutomi, Guro Nagelhus Schia (dance), Mark S. Doss (song)Back row: Gerald Thompson, Claron McFadden, Sara Fulgoni, Ed Lyon (song)

"Shell Shock, a Requiem of war" de Nicholas Lens
En 1994 était enregistré Flamma Flamma, véritable ovni musical du compositeur flamand Nicholas Lens, né à Ypres en 1957. Musique étrange et envoûtante, participant de l'opéra et de l'oratorio, mais aussi du rock et d'autres musiques, sans trame véritable autre que celle d'une méditation sur la vie et la mort.

Une reprise de Manon magnifiée par Annick Massis

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de Bretigny et Manon (acte iii)

C'était en juin 2012. L'ORW terminait sa dernière saison sous le chapiteau du "Palais Opéra", le directeur, Stefano Mazzonis di Pralafera, avait choisi Manon, et mettait lui-même l’opéra de  Massenet en scène. Cette production, bien accueillie, contait "l'histoire de Manon Lescaut" au travers des pages d'un livre figurant à chaque acte ou à chaque tableau un décor différent.

Une Manon de grande classe ouvre les feux à Lausanne

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Anne-Catherine Gillet, J.Osborn © Marc Vanappelghem

L’Opéra de Lausanne ouvre sa saison avec ‘Manon’ de Jules Massenet ; et Anne-Catherine Gillet s’empare du rôle-titre en lui conférant une crédibilité de chaque instant. Par la qualité de son timbre de grand lyrique, la provinciale naïve, riant sous cape des maladresses de Guillot de Morfontaine, se laisse gagner par la passion et par le plaisir qui précipite sa chute ;

La Gioconda ouvre la saison à Marseille

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Barnaba (Marco di Feici, Gioconda (Micaela Carosi) © Christian Dresse

Pour commencer la saison 2014-2015, l’Opéra de Marseille relève le défi de présenter l’un des ouvrages italiens les plus difficiles à monter, ‘La Gioconda’ d’Amilcare Ponchielli. Elaborée trois ans après ‘Aida’, sur un livret d’Arrigo Boito, créée à la Scala de Milan le 8 avril 1876, l’œuvre possède une dynamique théâtrale et une générosité mélodique qu’il faut pouvoir restituer.