Frank-Peter Zimmermann, le violon étincelant 

par

Wolfgang Amadeus Mozart (1756-1791) : intégrale des oeuvres concertantes avec violon ; Johann Sebastian Bach (1685-1750) : Concertos pour violon ; Ludwig van Beethoven (1770-1827) : Concerto pour violon en ré majeur, Op.61.  Frank-Peter et Serge Zimmermann, violon ; Antoine Tamestit, alto ; Berliner Barock Solisten, Kammerorchester des Symphonieorchester des Bayerischen Rundfunks, direction : Radosław Szulc ; Staatskapelle  Dresden, Bernard Haitink. 2002-2014. Livret en allemand et anglais.  4 CD Hännsler Classics. HC24002. 

Hännsler Classics remet en coffret différentes parutions autour du violoniste Frank-Peter Zimmermann. Ces témoignages sont intéressants car ils prolongent le beau coffret que Warner avait consacré au violoniste.  On retrouve deux intégrales pour violon et orchestre consacrées à Mozart et Bach, captées en studio et un enregistrement du Concerto pour violon de Beethoven. 

Mozart est une terre d’excellence du violoniste, et on lui doit de nombreux albums tant en musique de chambre qu’en soliste. D’ailleurs dans les années 1980, l’un de ses premiers projets pour Warner avait été une intégrale des œuvres pour violon et orchestre en compagnie de solide mais carré Württembergische Kammerorchester Heilbronn. Pour cette autre intégrale, il partage le studio avec l’excellent Kammerorchester des Symphonieorchester des Bayerischen Rundfunks sous la direction du chef et violoniste Radosław Szulc. La sonorité claire et tranchante de Frank-Peter Zimmermann aillée à sa technique hors pair, lui permettent de faire chanter la ligne mélodique avec un contrôle total des nuances qui se déploient dans une grande variété. Le dialogue avec l’orchestre se dévoile particulièrement vif et chantant. Certains pourront reprocher à ce violoniste, ce contrôle absolu, très intellectuel, mais la cohérence de l’ensemble de la vision et la qualité du fini instrumental sont épatants. Notons qu’il s’agit d’une intégrale bien complète des œuvres concertantes avec violon avec l’Adagio K.261 et le Rondo K.373 ainsi que la Symphonie concertante (en compagnie de l’excellent Antoine Tamestit). 

Voyage à Berlin avec une intégrale des concertos pour violon de Bach, cette fois avec les Berliner Barock Solisten, un ensemble historiquement informé. Là encore, la technique du soliste allie la finesse des nuances et un ton à la fois étincelant, presque tranchant. Violoniste et orchestre respirent ensemble, à l’unisson d’une vision partagée. Du très grand art. 

On termine le voyage à Dresde avec un live du Concerto pour violon de Beethoven avec rien moins que la Staatskapelle de Dresde sous la direction de Bernard Haitink. C’est apollinien de beauté parfaite. Le tempo apparaît comme idéal laissant s’épancher les lignes mélodiques. La plastique soyeuse des timbres de l’orchestre est un écrin idéal à la musicalité racée du soliste. C’est du très, très haut vol !  

Des témoignages passionnants de l’art de l’un des plus grands artistes de notre temps ! Commercialisé à vil prix, ce coffret est une affaire en or ! 

Son : 8/10  Notice : 8  Répertoire : 10  Interprétation : 10

Pierre-Jean Tribot

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