La collection du Printemps des Arts de Monte-Carlo

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Le festival du Printemps des Arts de Monte-Carlo est également un producteur discographique dynamique et exigeant qui se plaît à proposer des albums qui allient la rareté des répertoires à la mise en avant de jeunes musiciens. L’addition des deux étant souvent la norme, une manière d’avoir un peu chez soi de l’ADN de ce festival !

Charles Ives (1874-1954) : Sonates pour piano. Liana Gourdjia, violon et Matan Porat, piano. PRI 024.

Du côté des raretés, les sonates pour violon de Charles Ives encombrent aussi peu les programmations que les bacs des disquaires ! À l’exception de l’album d’Hilary Hahn et Valentina Lisitsa (DGG), les interprétations sont rares et restent l’apanage d’artistes étasuniens souvent valeureux mais rarement au niveau de ces oeuvres. Pourtant le parcours musical entre ces quatres sonates est des plus intéressants avec, comme toujours chez Charles Ives, une inventivité unique qui puise son inspiration dans les thèmes et les rythmes de son Amérique pastorale et bigarrée. Le duo formé par Liana Gourdjia et Matan Porat est exemplaire de justesse de ton et de style. Une musique à découvrir dans une interprétation qui fera date de ce côté de l’Atlantique.

 Benjamin Britten (1913-1976) : Suites pour violoncelle. Cameron Crozman, violoncelle. PRI 030.

Peu connu en Europe, le jeune violoncelliste canadien Cameron Crozman effectue déjà une très belle carrière outre-atlantique. Il se confronte à un redoutable monument de la littérature pour violoncelle : les Suites pour violoncelle seul de Benjamin Britten. On retient le sens narratif de ce jeune musicien et la plastique du son, magnifié par son instrument : un instrument espagnol El Tibùron attribué à Guillami de Barcelone. Sans atteindre les références absolues gravées par Rostropovitch (Decca) et Wispelwey (Globe), on salue la performance musicale et intellectuelle dans ces partitions redoutables !

Franz Liszt (1811-1886) : Sonate pour piano en si mineur, S.178 ; Julius Reubke : Sonate pour piano en si bémol majeur. Josquin Otal, piano. PRI 027.

Le jeune Josquin Otal impressionne dans un programme de démonstration : la redoutable Sonate en si mineur de Liszt couplée à une autre sonate en si mineur : celle de l’Allemand Julius Reubke. Si celle de Liszt est un Everest de la musique, celle de Reubke est hélas bien oubliée et cette redécouverte donne sens à ce couplage original. Digitalement, le jeune musicien impressionne alors que la maîtrise de la structure force l’admiration. Un nom à suivre !

On retient un cru 2019 de très haut niveau avec des belles découvertes de jeunes musiciens que l’on se plaira à suivre avec attention. Tous les CDs du Printemps des Arts sont de beaux objets graphiques, superbement enregistrés.

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