Mariss Jansons choral
Arvo Pärt (né en 1935) : Berliner Messe pour choeur et orchestre à cordes ; Francis Poulenc (1899-1963) : Stabat mater pour soprano, choeur et orchestre, FP 148 ; Igor Stravinsky (1882-1971) : Symphonie de Psaumes. Genia Kühmeier, soprano ; Chor und Symphonieorchester des Bayerischen Rundfunks, Mariss Jansons. 2005, 2007 et 2009. Livret en allemand et anglais. Textes chantés en latin. Traduction en anglais et allemand. 78’05’’. BR Klassik. 900201.
Les fonds de la radio bavaroise semblent inépuisables pour nous trouver des archives de concerts de Mariss Jansons. Cet album est intéressant car il présente le chef au pupitre des forces chorales et symphoniques de la Radio Bavaroise dans un programme très éclectique mais dont l’excellence musicale est le fil conducteur.
Bien avant l’orchestre, c’est le chœur qui est ici au centre de la réussite artistiques. On l’a déjà noté à de multiples reprises mais le chœur de la Radio bavaroise est l’un des meilleurs du monde. En termes d’homogénéité, de couleurs ou de style, la formation munichoise s’affirme magistrale. Elle passe avec une grande aisance d'œuvres aussi variées que celles présentées sur cet album.
S’il n'y a pas trop de choses à dire sur la Berliner Messe de Pärt dont le minimalisme méditatif brille ici tel un diamant. Notons que les couleurs des voix modulent une large palette de nuances qui, alliés à la direction allante de Mariss Jansons, évitent tout enlisement et ennui.
L’univers de Poulenc aurait pu sembler éloigné de celui du chef letton, pourtant ce dernier aimait fréquenter les partitions du compositeur français. On lui doit ainsi une très belle version du Gloria avec le concertgebouw d’Amsterdam. Il s’attaque ici au Stabat Mater imposant d’emblée une fluidité et un sens de la construction idoine.
Enfin, avec la Symphonie de Psaumes de Stravinsky, Mariss Jansons est dans son élément et offre une lecture qui est l’un des sommets de la discographie. Le sens des contrastes et le travail sur les textures est magistral et le dernier mouvement “Alleluja.Laudate Dominum” est véritablement suspendu dans le temps avec un grand soin apporté aux moindres nuances. C’est presque de la musique de chambre chorale et instrumentale !
Un album en forme de patchwork mais qui saura combler les amateurs du chef et les stravinskiens émérites.
Son 10 - Livret 10 - Répertoire 9/10 - Interprétation 10
Pierre-Jean Tribot