Sibelius et De Falla chez Breitkopf & Hārtel

par

Jean Sibelius, Finlandia, poème symphonique Op. 26

Breitkopf et Hartel publient en cette fin d’année académique deux très beaux ouvrages consacrés à deux chefs-d’œuvre du répertoire symphonique. Pour commencer, Finlandia, cette fresque symphonique relativement courte qui séduit par des motifs thématiques touchants et une orchestration flamboyante. Urtext destiné compléter l’œuvre intégrale de Sibelius, le travail réalisé ici par Timo Virtanen est remarquable et démontre la qualité et l’intelligence de cette partition dessinée peu après le Manifeste de Février de Nicolas II par un Sibelius attaché aux valeurs de la liberté de la presse. À l’occasion d’évènements organisés en novembre 1899 pour dénoncer la politique de l’Empereur, Sibelius écrit un cycle composé de six pièces et une ouverture. Finlandia nait de ce cycle en s’inspirant directement de la dernière des pièces. Très inspirante, la musique de Finlandia alterne paysages dramatiques voire rudes, moments de grâce réels, virtuosité et motifs thématiques devenus très populaire depuis. Tant d’éléments qui font le succès de cette œuvre mis admirablement ici sur papier. 

2019 - Breitkopf & Hārtel – 22 pages – ISMN 979-0-004-21555-5

Manuel de Falla, Noches en los jardines de España, Impresiones sinfónicas para piano y orquesta

C’est en partie à Isaac Albéniz que l’on doit sous la forme actuelle les Nuits dans les jardins d’Espagne que De Falla destinait d’abord au piano seul suite au succès des Cuatro piezas écrites en 1908. Ces impressions symphoniques, ô combien redoutables, se démarquent avant tout comme des fresques inspirées de paysages et jardins espagnols, des atmosphères, des états d’âme… Trois paysages se succèdent dans ces évocations sonores : « En el Generalife », « Danza lejana » et « En los jardines de la sierra de Cordoba ». Dans une lettre datant du 13 janvier 1909, le compositeur demande à sa famille l’envoi d’un livre, Jardins d’Espanya, contenant près de 40 peintures de Santiago Rusiñol, source principale en plus de nombreuses lectures. La musique est foisonnante, virtuose pour le piano, le langage d’orchestre rappelant à plusieurs endroits un Debussy ou un Dukas, pas si anodin si l’on se souvient que De Falla a quitté l’Espagne en 1907 pour Paris, ville où, selon lui, les opportunités de carrières étaient plus nombreuses. Ulrich Scheideler réalise un beau travail de synthèse basé sur toutes les sources existantes. 

2019 – Breitkopf & Hārtel – 86 pages – ISMN 979-0-004-21558-6

 

 

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