Liège : salle comble pour Rachmaninov

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Après 2 concerts à Flagey et à Metz, Denis Kozhukhin et l’OPRL sous la direction de John Axelrod se produisaient à Liège ce vendredi 15 février, dans un programme assez sombre.

Œuvre-phare de la soirée, le Concerto n°2 de Sergueï Rachmaninov, dont le succès ne s’est jamais démenti depuis sa première exécution, est dédié à l’hypno-thérapeute Niels Dahl, qui avait aidé le compositeur à sortir d’une dépression due à l’échec de la création de sa Première Symphonie. Au fil des trois mouvements, on assiste donc à son retour à la vie active (et à l’écriture).

Bien qu’il n’ait pas encore enregistré ce concerto au disque, le pianiste russe Denis Kozhukhin, bien connu du public belge puisqu’il a remporté le concours Reine Elisabeth en 2010, l’interprète très fréquemment en concert. Après des accords initiaux assez fluides, ce qui rend le balancement des cloches moins perceptible (voir la version de son compatriote Denis Matsuev, par exemple), il poursuit dans un tempo assez enlevé, qu’il maintient aisément tout au long de l’œuvre : on ne sent aucune entrave technique. De très légers décalages avec l’orchestre ne gênent pas une prestation pleine d’entrain, que Kozhukhin conclut par la pièce lyrique op 46 n° 3 « Au printemps » d’Edvard Grieg, très bon choix de bis, tout en contraste avec le concerto.

Equilibrant parfaitement le programme, Crisantemi, élégie funèbre pour quatuor à cordes composée en une nuit par Giacomo Puccini lorsqu’il apprit la mort d’Amadeo de Savoie, puis arrangée pour orchestre de chambre par Lucas Drew, permet aux pupitres de cordes de l’OPRL de faire preuve d’une très belle cohésion sonore. Très lyriques, les deux thèmes principaux furent d’ailleurs repris 3 ans plus tard par Puccini lui-même dans le troisième acte de son opéra Manon Lescaut.

Pour terminer ce concert, l’orchestre interprète la Première Symphonie « Jeremiah » de Leonard Bernstein, qu’il a écrite à l’âge de 24 ans (1942). Pour le troisième mouvement, celui-ci a inclus une partie de mezzo-soprano sur des textes tirés du Livre des lamentations, ici interprétée par Sophie Koch. Axelrod, qui a étudié avec Bernstein, montre une direction précise, énergique, et même dansante dans le deuxième mouvement.

Aline Masset, reporter de l’IMEP

Liège, Salle Philharmonique, 15 février 2019

Crédits photographiques :  Stefano Bottesi

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