dating process continuum

par https://www.crescendo-magazine.be/dating-sad-irons/

Himmelfahrt. Johann Sebastian Bach (1685-1750) : Himmelfahrtsoratorium BWV 11. Auf Christu Himmelfahrt allein BWV 128. Georg Philipp Telemann (1681-1767) : Ich fahre auf zu meinem Vater TWV 1:825. Vox Luminis, Freiburger Barockorchester. Lionel Meunier. Viola Blache, Zsuzsi Tóth, soprano. Alexander Chance, William Shelton, altus. Raphael Höhn, ténor. Sebastian Myrus, Tobias Wicky, basse. Livret en français, anglais, allemand (paroles en allemand et traduction bilingue). Mai 2022. TT 64’48. Alpha 1032

Kiki à Paris, passage de la mélodie à la chanson au XXe siècle

par

« Kiki à Paris » Mélodies et chansons de Claude Debussy, Reynaldo Hahn, Francis Poulenc, Lili Boulanger, Kiki de Montparnasse, Boris Vian, Édith Piaf, Barbara, Dalida, France Gall, Jane Birkin, Brigitte Fontaine, Juliette et Hoshi. Albane Carrère, mezzo-soprano ; Elsa De Lacerda, violon ; Magali Rischette, guitare ; Jean-Luc Fafchamps, arrangement et composition. 2024. Livret en français et en anglais. 56’25. Cypres, CYP8623. 

Superbe Exposition « Ravel Bolero »

par

Le Bolero ? - « L’arbre qui cache la forêt »... c’est ainsi que le commissaire de l’exposition, Pierre Corzilius présente la manifestation organisée par la Philharmonie de Paris à l’occasion des 150 ans de la naissance du compositeur.

Ce « crescendo orchestral », ballet d’un quart d’heure à peine, célébré et joué sous toutes les latitudes dès sa création en 1928, est abordé d’abord sous une forme très concrète -films, reconstitutions, portraits, objets- pour s’achever devant la petite vitrine contenant l’un des manuscrits autographes, prêté par la B.N.F., griffé de quelques mesures au crayon... quintessence de l’abstraction !

Dès l’entrée, l’extrait du film Ravel en 3 temps plonge le visiteur dans un bain de sons et d‘images. Plans rapprochés ou panoramiques, mouvements de spirales : les réalisateurs François-René Martin et Gordon installent une perception vertigineuse voire « cosmique » (sic) du chef d’oeuvre. La caisse claire constitue un noyau autour duquel gravitent les pupitres de l’Orchestre de Paris, chacun d’eux associé à une couleur.

Le procédé est repris par le schéma de Lucie Kayas, directrice du catalogue : la progression étant projetée cette fois à plat, en strates autour d’un axe ; l’étude est complétée par les écrits de Claude Lévi-Strauss.

Un parcours en étoile développe ensuite son arborescence. Axé sur des éléments topographiques (Maison de Montfort- l’Amaury, Pays basque, Espagne, Usine) autant que biographiques, il s’enrichit de pièces, pour certaines rarissimes, d’autres jamais vues et, toutes à redécouvrir, grâce à une mise en valeur aussi pertinente qu’attractive (bureau, photos, jeux, malle de voyage).

Jean-Luc Tingaud signe un bel éventail de pages orchestrales de Fauré

par

Gabriel Fauré (1845-1924) : Pénélope : Prélude ; Concerto pour violon op. 14 : Allegro ; Berceuse, op. 16 ; Élégie op. 24 ; Romance en si bémol majeur, op. 28, orchestration Philippe Gaubert ; Fantaisie op. 79, orchestration Louis Aubert ; Dolly, op. 56, pour piano à quatre mains, orchestration Henri Rabaud. Pierre Fouchenneret, violon ; Martin Johnson, violoncelle ; Catriona Ryan, flûte ; National Symphony Orchestra of Ireland, direction Jean-Luc Tingaud. 2023/24. Notice en anglais. 59’ 48’’. Naxos 8. 574587.

Un certain devoir de mémoire

par

La récente publication du troisième volume des Écrits de Vincent d’Indy (édités par Gilles Saint Arroman chez Actes Sud) ramène sous le feu des projecteurs l’appréciation post mortem que l’on porte aujourd’hui à l’attitude de nos grands prédécesseurs. Attitude et grand : j’ai tout résumé. Jeter un regard objectif, dépassionné relèverait-il de l’impossible ? Nous avons connu les grands débats autour des musiciens compromis dans la tourmente nazie et l’Occupation en France, de Cortot à Furtwängler, de Germaine Lubin à Elisabeth Schwarzkopf, de Carl Orff à Richard Strauss et j’en oublie. Le 70e anniversaire de la disparition de Furtwängler a été marqué par un silence étonnant. Seuls les Chinois l’ont commémoré. La même réflexion s’appliquera plus tard à propos des artistes qui se sont rangés derrière les envahisseurs de l’Ukraine. Ce sont les générations suivantes qui feront le tri entre l’ivraie et le bon grain. Notre époque juge, elle tranche, sans trop réfléchir. Dans le feu de la passion, elle se veut libératrice des consciences et va souvent trop loin. Quant à la culture woke, on pourrait en parler longtemps. Que d’absurdités proclamées en son nom. 

Loin de moi l’idée de soutenir l’attitude des individus que je viens d’évoquer. Mais pourrait-on se priver de leur talent ? Im Abendroth de R. Strauss chanté par Schwarzkopf, Chopin sous les doigts de Cortot, Kempff caressant le clavier schubertien, Furtwängler empoignant la Cinquième de Beethoven. C’étaient tous des génies de la musique mais des individus médiocres, voire exécrables. C’est ainsi, et toutes les tentatives consistant à remettre les pendules à l’heure en fonction des paramètres d’appréciation du moment ne font qu’accroître la confusion.

Charles Dutoit et Gautier Capuçon à Monte-Carlo

par

Le public monégasque est venu en très grand nombre pour assister au concert avec le légendaire Charles Dutoit à la tête de l'Orchestre philharmonique de Monte-Carlo  et avec la star du violoncelle Gautier Capuçon en soliste.

Le Concerto d’Antonín Dvořák  est un monument du répertoire pour violoncelle. Composé à New York, ce concerto est pourtant profondément tchèque. Chant d’exil et chant d’adieu à Josefina, son premier amour, l’œuvre entière est empreinte de nostalgie et de regrets. On est frappé par les mélodies romantiques, la puissance et l'émotion de l'œuvre, le rôle important confié aux instruments à vent, et l’équilibre global de ses trois mouvements. Dès le début, Dutoit pose le décor : le cor feutré palpitant avec un vibrato doux, la clarinette tendre et les cordes avec tous les accents typiquement tchèques. L'interprétation de Gautier Capuçon est sublime. Il tire une sonorité somptueuse et profonde de son magnifique instrument, un Matteo Goffriller de 1701. L’éloquence et l’effusion explorent les tréfonds de l’âme et font jaillir un chant bouleversant tout en contrastes, alliant sensibilité et virtuosité. Il est en osmose avec l'orchestre sous la direction accomplie de Charles Dutoit. Le deuxième mouvement est imprégné d'un ton lugubre et d'un sens aigu de la gravité. C'est une lecture lente, musclée et passionnée. Gautier Capuçon nous livre le meilleur de son art : classe, élégance, lyrisme, raffinement, passion, profondeur et beauté. Le public emporté lui réserve un triomphe. Gautier Capuçon offre en bis son arrangement d'un prélude de Chostakovitch qu'il partage avec tous les pupitres de violoncelles de l'orchestre. 

Haydn tardif et premier Beethoven, réunis au pianoforte par Michel Kiener et Gianluca Cascioli

par https://www.crescendo-magazine.be/dating-sad-irons/


Joseph Haydn
(1732-1809) : Sonates en mi bémol majeur Hob. XVI:49, en ut majeur Hob. XVI:50, en mi bémol majeur Hob. XVI:52. Variations en fa mineur Hob. XVII:6. Michel Kiener, pianoforte. Mai 2017. Livret en anglais, français. TT 77’21. Passacaille PAS 1144

Ludwig van Beethoven (1770-1827) : Sonates no 7 en ré majeur Op. 10 no 3, no 8 en ut mineur Op. 13, no 12 en la bémol majeur Op. 26. Rondo en ut majeur Op. 51 no 1. Gianluca Cascioli, pianoforte. Mai 2022. Livret en anglais, français, italien. TT 68’07. Arcana A558