La métamorphose moderne du Winterreise

par

Hans ZENDER (*1936) : Schubert’s Winterreise – a composed interpretation for tenor and small orchestra. Julian Prégardien (ténor), Deutsche Radio Philharmonie, Robert Reimer (direction) – 84’03 – Textes de présentation en français, anglais et allemand – Alpha 425

Le Prokofiev de Valery Gergiev

par

Dans le cadre de sa série ‘Les Grands Interprètes’, l’Agence Caecilia organise, au cours de chaque saison, une série de concerts exceptionnels. Et le 10 janvier, elle a invité Valery Gergiev et l’Orchestre du Théâtre Marinsky. Il y a huit mois, dans le cycle des Concerts Migros, le chef et sa formation n’avaient laissé qu’une impression mitigée dans l’exécution boursouflée de deux des symphonies de Tchaïkovski. Et là, dans un programme plus éclectique juxtaposant Debussy, Prokofiev et Richard Strauss, le résultat est singulièrement différent. Depuis une vingtaine d’années, tant au théâtre qu’au concert, Valery Gergiev tente d’internationaliser le répertoire de la formation pétersbourgeoise en le confrontant  à d’autres horizons.

Schubert ? 1828 !

par

Franz SCHUBERT (1797 – 1828) : les trois dernières sonates pour piano (D958, 959, 960) ; 3 Klavierstücke D 946.  Alexander Lonquich, piano. 2017-DDD-151’03-Livret allemand, français, anglais- 2 CD ALPHA 433

L’Inconnue de la Seine et des « artistic angels »

par

i c o n, steve salembier & charlotte bouckaert

L’opéra contemporain vit ! Il inspire de jeunes créateurs talentueux. Mais -excusez la comparaison- de même que les starts-up ont besoin de business angels, ces jeunes talents ont besoin qu’on leur donne les moyens -qui ne sont pas seulement financiers- de s’épanouir. Ils ont besoin d’artistic angels !

ICON : au départ, une volonté de créer à partir d’un mythe, celui d’Orphée et de son Eurydice perdue, retrouvée, emmenée et définitivement disparue. Une image s’impose, qui peut en être une déclinaison : celle du masque mortuaire de « l’Inconnue de la Seine », réalisé à la fin du XIXe siècle à partir de la figure au sourire mystérieux d’une jeune femme tout aussi mystérieuse noyée dans la Seine. Un masque fascinant, qui a fasciné artistes et écrivains. Sabryna Pierre, la librettiste, et Frederick Neyrinck, le compositeur, lui ont redonné vie d’aujourd’hui. L’Atelier Baldraum (Charlotte Bouckaert et Steve Salembier) l’a installée dans un univers scénique qui à la fois la ressuscite et en fait un être d’interpellation quant au temps, à la vie, à la mort, à la beauté, au souvenir, aux traces laissées, aux illusions quant à celles-ci, au fleuve et au ciel… Un être d’évocation aussi dans la magnifique partie centrale de la représentation, focalisée sur « la noyée dans le bleu de la nuit/dans l’eau du rêve/à la dérive ».

Un Concert de l’An bien maussade à Genève

par

Chaque saison, l’Orchestre de la Suisse Romande conserve une tradition, celle d’organiser un concert de l’an d’allure festive, en invitant un chef et un ou deux solistes prestigieux. Le Victoria Hall se pare de créations florales conçues par la firme Fleuriot, consistant, en cette année 2019, en deux gigantesques paons arrimés aux cintres exhibant un plumage d’une rare fantaisie. Mais en ce mercredi 9 janvier, leur ramage exerce-t-il sur la salle une semblable fascination ? Etions-nous vraiment à la fête avec le programme si peu émoustillant proposé par le chef grenoblois Emmanuel Krivine ?

Bernstein : la question sans réponse ?

par

Dans le cadre des parutions du Centenaire Bernstein, les sorties de nouveaux livres en langue française sont restées malheureusement quasi inexistantes : pas de nouvelle biographie, ni de travail universitaire ou même d’ouvrage d’analyse sur son oeuvre. Fort heureusement les éditions Minerve sauvent l’honneur avec la parution de ce recueil qui reprend les textes des six fameuses conférences du musicien à Harvard en 1972.

Beethoven : le violoncelle en trois temps

par

Ludwig van BEETHOVEN (1770-1827) : Intégrale des œuvres pour violoncelle et piano. Xenia JANKOVIC (violoncelle), Nenad LECIC (piano). DDD–2018–75’ 12 et 66’ 52’’–Textes de présentation en français, anglais et allemand–Calliope CAL 1858

Beethoven a composé ses cinq superbes Sonates pour violoncelle et piano à trois époques de sa vie : la première et la deuxième de 1796 à 1801 ; la troisième de 1807 à 1808 ;  la quatrième et la cinquième en 1815, c’est-à-dire qu’elles datent de sa dernière période de création, période dont les innombrables et vertigineuses arcanes, près de deux cents ans après sa mort, n’en finissent pas d’être explorées et d’être sans cesse redécouvertes.

Les écrits de Brian Ferneyhough

par

Brian FERNEYHOUGH  (° 1943) : Univers parallèles. Contrechamps, 2018, 498 p.

D’une certaine manière, Brian Ferneyhough est l’intellectuel de la musique contemporaine. Fortement marqué par des philosophes tels que Theodor W. Adorno, Walter Benjamin et Gilles Deleuze, auxquels il se réfère souvent, il est connu pour s’être opposé aux mouvements esthétiques prônant la simplification de l’art musical (en particulier les minimalistes américains) et pour défendre le sérialisme, ainsi que l’illustrent ses propres œuvres, ses essais et les diverses interviews qu’il a accordées çà et là, depuis les années 1960. Et ainsi que l’illustrent également son enseignement, ses cours et ses séminaires dans des conservatoires et de grandes universités, aussi bien Europe occidentale qu’en Amérique du Nord : Oxford, Cambridge, Durham, Harvard…

Casse-Noisette par le Ballet de l’Opéra de Kiev

par

Pour la première fois à Paris depuis sa dernière tournée en 1964 (cela fait 54 ans !), le Ballet de l’Opéra National de Kiev, également appelé l’Opéra National d’Ukraine, présente au Théâtre des Champs-Elysées l’un de ses spectacles phares : Casse-noisette de Tchaïkovski.

L’Opéra de Kiev, qui a fêté ses 150 ans, fut conçu en 1867 avec un ballet qui y était attaché. Une modeste troupe régionale au débuit, mais elle s’est progressivement professionnalisée pour devenir ce qu’on connaît aujourd’hui.

Quant à la troupe du ballet, c’est au début du XXe siècle qu’elle s’est réellement développée, en s’inspirant des danses occidentales et grâce à des figures de la danse ukrainienne, à l’image de Mikhail Mordkin (1880-1944), soliste des Ballets Russes.