Mariss Jansons et la musique sacrée de Beethoven

par

Ludwig van Beethoven (1770-1827) : Messe en ut majeur, Op. 86Leonore, Ouverture n°3. Symphonieorchester und chor des Bayerischen Rundfunks, Mariss Jansons, direction – Genia Kühmeier, soprano – Gerhild Romberger, alto – Maximilian Schmitt, tenor – Luca Pisaroni, basse. 2018-DDD-60’20-Textes de présentation en anglais et allemand-Br Klassik-900170

La disparition récente du grand Mariss Jansons nous a tous laissés sans voix. Il laisse derrière lui quelques-uns des plus beaux enregistrements que compte la discographie. C’est une chance sans pareille de pouvoir toujours et encore profiter de sa baguette si pointue tant le message qu’il transmet est nourri de bienveillance. A l’occasion des 75 ans de Mariss Jansons, BR Klassik fit paraître la trop peu connue et négligée Messe en ut de Beethoven composée en 1807, soit un avant la très célèbre Symphonie n°5. A la tête de forces magistrales, Jansons fait vivre chacune des notes avec l’enthousiasme qui le caractérise. Ces forces vives que sont l’orchestre, les chœurs et solistes, il les dompte certes avec panache mais n’efface jamais une certaine forme de douceur communicative. L’orchestre est soyeux, délicieux accompagnateur, délicat dans chacune des interventions tant solistes que tuttistes. Le squelette harmonique profite ici d’une pensée analytique d’une rare précision. Tant les contours harmoniques que les surprises dévoilées par une succession d’accords parfois étonnants sont menés ici avec intelligence. Dynamiques, couleurs, contrastes, tout y est. La souplesse des transitions, la compréhension des atmosphères mais surtout l’osmose reconnue entre les artistes et le chef font de cette version une pièce de collection.

Les chœurs ont fort à faire ici et font la part belle au texte et aux couleurs, tout comme les solistes, précis et vivants. L’orchestre démontre des aptitudes toujours aussi exceptionnelles d’accompagnateur à travers un ensemble homogène et une écoute d’ensemble saisissante. 

Seul cette fois, le Symphonieorchester des Bayerischen Rundfunks se montre tout aussi à l’aise et en pleine possession de ses moyens dans l’Ouverture de Leonore. Fraicheur et limpidité sont au rendez-vous. Merci Maestro !

Ayrton Desimpelaere

Son 10 – Livret 10 – Répertoire 10 – Interprétation 10

 

 

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