Is this the End ? Or not.

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Ces 12 et 13 septembre 2020, au Théâtre Royal de La Monnaie, s’est tenue la création mondiale de Is this the end ?, un Pop-Requiem de Jean-Luc Fafchamps sur un livret d’Éric Brucher. Les règles dictant les conditions sanitaires ne permettent toujours pas aux publics nombreux d’accéder aux salles. C’est donc à un spectacle scénico-filmique que le spectateur a eu l’occasion d’assister en livestreaming, grâce au travail d’Ingrid von Wantoch Rekowski à la mise en scène et de Jean Claude Wouters à la réalisation, ainsi qu’à l’investissement de tous les artistes et de tous les techniciens derrière cette entreprise de grande envergure. Car s’il s’agit là d’une expérience surprenante défiant une nouvelle réalité vécue à l’échelle planétaire, l’exécution du projet de La Monnaie repousse loin, on peut le dire, les limites du spectacle. Cet opéra ne se contente pas d’allier la scène théâtrale et la musique, ce qui est le propre de cet art total. Il met en dialogue l’interprétation live de la partition sur le plateau (dans le respect scrupuleux des consignes sanitaires) avec un film, dont il faut souligner la qualité du tournage et qui dévoile les coulisses, les couloirs, des zones inconnues du public et des points de vue inédits de cette maison d’opéra mythique. La production, innovante et atypique à plus d’un égard, questionne ainsi le monde avec une contemporanéité qui n’a sans doute jamais autant interpellé. 

Dimensions spirituelles dans la musique orchestrale de Valentin Silvestrov

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Valentin Vassil’yevich SILVESTROV (1937) : Ode à un rossignol ; Cantate n° 4 ; Concertino pour piano et petit orchestre ; Moments de poésie et de musique ; Symphonie n° 7. Inna Galatenko, soprano ; Oleg Bezborodko et Marija Grikeviciuté, piano ; Orchestre Symphonique National de Lituanie, direction Christopher Lyndon-Gee. 2019. Livret en anglais. 73.06. Naxos 8.574123.

Création de l’Armide de Lully révisé par Louis-Joseph Francoeur en 1778

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Jean-Baptiste LULLY (1632-1687) et Louis-Joseph FRANCOEUR (1738-1804) : Armide, tragédie lyrique (version 1778). Véronique Gens (Armide), Reinoud Van Mechelen (Renaud), Tassis Christoyannis (Hidraot, la Haine), Chantal Santon Jeffery (Phénice, Lucinde), Katherine Watson (Sidonie, une naÏade, un plaisir), Philippe-Nicolas Martin (Aront, Artémidore, Ubalde), Zachary Wilder (le Chevalier Danois) ; Le Concert spirituel, direction Hervé Niquet. 2019. Notice en français, en anglais et en allemand. Texte complet du livret en français, traduction en anglais. 137.08. Un livre-disque de 2 CD Alpha 973. 

Portrait de Dmitri Kitajenko en jeune chef 

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Collection Dmitri Kitajenko. Sergei Rachmaninov (1873-1943) :  Aleko, symphonie en ré mineur "jeunesse", Printemps, op.20 ;  Nikolai Rimsky-Korsakov (1844-1908) : Le Coq d’Or ;   Leonard Bernstein (1918-1990) : Symphonie n ° 2 (L'âge de l'anxiété); Aram Khachaturian (1903-1978)  : Gayaneh ; Yuri Butsko (1938-2015) : Symphonie n° 2 ; Irakli Gabeli (1945-2009) : Symphonie n°1 (Dialogue dramatique); Alexander Flyarkovsky (1931-2014) : Urildaan, poème festif sur les thèmes bouriates ; Oleg Yanchenko (1939-2002): Symphonie "Andrei Rublev" ; Dmitri Kabalevsky (1904-1987) : Roméo et Juliette, Suite ; Mikis Theodorakis (né en 1925) : symphonie n°7 (Printemps); Richard Strauss (1864-1949) : Don Juan, op. 20; Valery Kamyshov, piano ; Svetlana Volkova, Elena Ustinova, sopranos ; Sergei Larin, Alexander Fedin, ténors ; Yuri Mazurok, baryton ; Evgeny Nesterenko, basse. The Latvian Academic Chorus, Kaunas State Chorus, The Grand Academic Choir of USSR Central Television and All Union Radio, Chœur académique d'État de Yurlov, Orchestre du théâtre musical académique de Moscou Stanislavski et Nemirovitch-Danchenko, Orchestre philharmonique de Moscou, Dmitri Kitajenko ; 1974-1989.  Melodiya MEL CD 1002645. 

Une rencontre au sommet, le duo Martha Argerich - Renaud Capuçon

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Chaque année, au Victoria Hall de Genève, l’Agence Caecilia organise de prestigieuses soirées dans le cadre de sa série ‘Les Grands Interprètes’. Du concert prévu le 9 septembre avec l’European Philharmonic of Switzerland dirigé par Charles Dutoit, il ne reste que la soliste annoncée, Martha Argerich, qui dialogue avec Renaud Capuçon dans un programme sans entracte qui est proposé le même soir deux fois de suite, à 18h et à 20h 30. 

Dans une salle bondée où le port du masque est obligatoire, le public médusé est impressionné d’emblée par l’énergie débordante que le piano tire du roulement de doubles croches ouvrant l’Allegro assai de la Huitième Sonate en sol majeur op.30 n.3 de Beethoven. Dans un son plus retenu, le violon se laisse gagner par le phrasé émoustillant qu’impose la meneuse de jeu en le saupoudrant de trilles clairs ; puis il se libère dans le Tempo di minuetto qui est assimilé à un andante méditatif embué de larmes amères où l’un écoute l’autre avec une attention soutenue. Et le Finale tient du scherzando échevelé qui vous réjouit. 

Ouverture de saison à l’OSR 

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Au Victoria Hall de Genève, l’Orchestre de la Suisse Romande a ouvert sa saison le 7 septembre en présentant un programme sans entracte d’une durée d’une heure. Pandémie oblige, le port du masque est imposé au public durant toute la durée du concert. 

En écartant la buée sur les lunettes, l’on distingue la venue de Jonathan Nott précédant le grand pianiste Krystian Zimerman que l’on n’a plus entendu en ces lieux depuis juin 1993. Avec l’originalité créative qu’on lui connaît, il s’attaque au Troisième Concerto en ut mineur op.37 de Beethoven en profitant des contrastes de l’introduction orchestrale pour livrer un discours fiévreux bousculant les traits en un souffle ‘Sturm und Drang’ qu’apaise par instants le cantabile avec ses trilles irisés. Par contre, le Largo est d’une poésie intense, enveloppant  chaque séquence d’un voile méditatif qu’entrouvrira le détaché des arpèges. Et c’est par une articulation claire que se dessinera le Rondò allegro, usant du rubato pour dégraisser le son avant de conclure par une stretta pimpante qui déclenche l’enthousiasme du spectateur, conscient d’avoir devant ses yeux l’un des pianistes majeurs de notre époque. 

John Williams à Vienne, rendez-vous manqué ! 

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John Williams (né en 1932) : extraits des bandes originales de “Hook”, “Close Encounters of the Third Kind”, “Harry Potter and the Philosopher’s Stone”, “Sabrina”, “Far and Away”, The Witches of Eastwick”, “E.T. the Extra-Terrestrial”, “Jurassic Park”, “War Horse”, “Jaws”, “Indiana Jones and the Raiders of the Lost Ark”, “Star Wars: The Last Jedi”, “Star Wars: Return of the Jedi”, “Star Wars: A New Hope”, “Cinderella Liberty”, “The Adventures of Tintin: The Secret of the Unicorn”, “Schindler’s List”, “Indiana Jones and the Raiders of the Lost Ark”, “Star Wars: The Empire Strikes Back”. Anne-Sophie Mutter, violon. Wiener Philharmoniker, John Williams. 74’’. 2019. Deutsche Grammophon 4839045.