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Paul Lewis enchanteur dans Schubert à Flagey

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Artiste en résidence à Flagey, Paul Lewis s’y produisait pour la deuxième fois cette saison et à nouveau dans un programme entièrement consacré à Schubert.

Débutant par la Sonate N° 15 en ut majeur, D. 840, dite « Reliquie » car Schubert n’en acheva que les deux premiers mouvements (les deux derniers étant demeurés à l’état d’esquisses), le pianiste britannique ne tarda pas à démontrer pourquoi il est tenu en si haute estime dans ce répertoire qu’il aborde avec un lyrisme où tout chante, mais où rien n’est jamais sentimental ou sucré. Il y a dans son approche une modestie réelle face à la musique, mais aussi une curiosité sans cesse en éveil qui interroge la musique au plus près sans jamais cesser de la respecter. Et on pourrait y ajouter un sérieux -car Schubert est de ces compositeurs pour qui la musique est chose sérieuse- qui le fait sans cesse interroger la musique tout en respectant la parfaite intégrité de celle-ci.

Le Belgian National Orchestra et Roberto González-Monjas s’illustrent à Manchester

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Pour son ambitieuse tournée britannique (huit concerts en autant de jours en Angleterre, en Ecosse et au Pays de Galles), le Belgian National Orchestra avait fait le choix de la bonne tactique pour un ensemble qui doit encore asseoir sa réputation dans un pays au public connaisseur et où les bonnes formations symphoniques ne manquent pas. 

D’abord, comme allait le montrer le concert dans la belle salle du Bridgewater Hall à Manchester, choisir un répertoire équilibré avec une petite surprise (en l’occurrence le quasi inconnu Preludio, Corale e Fuga de Respighi) ainsi qu’une grande symphonie justement populaire mais pas trop rabâchée, comme la Troisième Symphonie de Saint-Saëns. Mais lorsque la réputation de l’orchestre et du chef -pour talentueux qu’ils soient- ne suffiraient sans doute pas à attirer en nombre un public qui ne les connaît guère, la présence d’un soliste prestigieux est certainement un atout pour inciter les mélomanes à se rendre au concert. D’autant plus qu’une indéniable curiosité était soulevée par le fait de voir Paul Lewis, pianiste réputé intellectuel -mais aussi régional de l’étape (Liverpool n’est qu’à 50 km de Manchester)- s’attaquer à ce grand cheval de bataille romantique qu’est le Premier Concerto de Tchaïkovski, œuvre flamboyante où on n’attendait guère cet interprète au tempérament plutôt posé et réfléchi. Hélas pour les amateurs de sensations pianistiques fortes, le soliste se blessa légèrement à la main avant le concert, ce qui entraîna le remplacement de l’œuvre de Tchaïkovski par le Concerto N° 25, K. 503 de Mozart qui figurait par ailleurs au programme d’autres concerts de cette tournée. Résultats des courses : le programme de cette soirée mancunienne était exactement le même que celui donné à Namur le 29 octobre et chroniqué dans nos colonnes par notre collègue Timothée Grandjean, ce qui permettra de faire l’économie de la présentation des œuvres et de se concentrer davantage sur l’interprétation des œuvres.

Paul Lewis et le BNO au Namur Concert Hall

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Ce samedi 29 octobre a lieu le concert du Belgian National Orchestra au Namur Concert Hall. La phalange bruxelloise, sous la direction du chef espagnol Roberto González-Monjas, est accompagnée par l’un des plus brillants interprètes du répertoire pianistique et dont la réputation n’est plus à faire : le pianiste britannique Paul Lewis. Trois œuvres sont au programme lors de cette soirée : Preludio, corale e fuga d’Ottorino Respighi, le célèbre Concerto pour piano n°25 en do majeur, K.503 de Mozart et la Symphonie N°3 de Camille Saint-Saëns, dite Symphonie pour orgue.

La première partie débute avec cette œuvre trop peu jouée de Respighi, Preludio, corale e fuga. Il composa cette pièce pour son examen final au Liceo Musicale di Bologna. Cette composition, notamment le fruit de plusieurs cours avec Nikolaï Rimski-Korsakov, a conquis le jury. Le verdict était le suivant : « Respighi n’est pas un élève, mais un maître ! ». La pièce commence avec des accords solennels joués par les cuivres et les cordes graves agrémentés d’arpèges aux harpes. S'ensuit l’entrée énergique de l’ensemble des cordes. Un beau choral, présenté par les cors et les trompettes, est repris avec brio par l’ensemble de l’harmonie avec de brèves interventions des cordes. Le passage suivant met en avant un pupitre de cors majestueux avant un moment d'accalmie et de douceur avec la petite harmonie. Des solos du Konzertmeister et du violoncelliste soliste viennent embellir le thème énoncé quelques mesures auparavant par les bois. La fugue, au caractère affirmé, commence avec des musiciens engagés. La fin de la pièce, triomphale et dans le style d’un choral, clôture doucement l’œuvre. Les cordes interprètent d’un seul homme le thème final ponctué par l’harmonie. Un dernier moment de quiétude met les harpes en avant avec des glissandi et des arpèges. La pièce se clôture sur un grand crescendo bref mais intense. Le chef, Roberto González-Monjas, mène avec beaucoup d’enthousiasme et d’énergie le BNO dans cette œuvre méconnue de Respighi.

Paul Lewis, pianiste beethovénien 

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Le pianiste britannique Paul Lewis est renommé pour ses interprétations des oeuvres de Beethoven dont il a gravé des versions de référence des Sonates et des Concertos. Dans le cadre de l’année Beethoven, il propose les Bagatelles, des oeuvres parmi les moins aimées du Grand sourd ! Crescendo rencontre ce musicien d’exception pour parler Beethoven, mais pas que… ! 

Votre nouveau CD est consacré aux Bagatelles pour piano de Ludwig van Beethoven. Ces œuvres occupent une part quelque peu mineure de l'œuvre de Beethoven. Qu'est-ce qui vous a orienté vers ce choix de programme ? 

Bien évidemment, ces Bagatelles ne sont pas considérées comme des grands chefs- d’oeuvre à l’image des dernières sonates ou des grandes symphonies, mais ce sont également des oeuvres de génie. Nous identifions souvent Beethoven comme un maître de la structure et des développements, comme dans les mouvements de sonates ou des symphonies, mais il est aussi un virtuose de la petite forme et c’est ce qu’il démontre dans ces Bagatelles ! Je dois vous avouer que j’ai toujours été attiré par ces partitions et je suis très heureux de les avoir proposées au disque. 

En quoi ces bagatelles témoignent-elles de l'inventivité de Beethoven ? Quelles sont leurs difficultés d’interprétation ? 

Beethoven utilise ici de manière un peu malicieuse la profondeur de son langage musical. Il montre un côté différent de ce que l’on connaît de lui mais qui mérite que l’on s’y attarde. Prenons les dernières grandes œuvres pour piano, à l’image de la sonate pour piano Opus 111, il faut se projeter dans une partition en tous points énorme mais, avec ces Bagatelles, il y a une sorte d’introspection et d’expérimentation sur une durée très courte. Prenez par exemple les Bagatelles opus 126, malgré leur brièveté, elles sont foncièrement géniales. Elles regorgent de petits détails et de petits éléments qu’il faut prendre parfaitement en considération pour caractériser toutes les facettes de ces Bagatelles qui ne durent que quelques minutes chacune. Ainsi, Beethoven est à la fois un maître de la grande forme et de la petite forme !   

A l’OSR,  le pianiste Paul Lewis à la rescousse  

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Pour sa série de concerts ’Espressivo’, l’Orchestre de la Suisse Romande invite un chef letton, Andris Poga, actuel directeur musical de l’Orchestre National de Lettonie et, en soliste, le pianiste britannique Paul Lewis. 

Et c’est lui qui ouvre les feux avec le 27e Concerto en si bémol majeur K.595 de Mozart en bénéficiant des demi-teintes tragiques d’un canevas instrumental ne comportant que huit premiers et huit seconds violons pour imposer un phrasé sobre qui masque le cafouillage des bois et une ligne de chant élégante qui, sporadiquement, se voile de tristesse. Le Larghetto est développé dans un son racé qui, dans le cantabile, épouse le phrasé des vents, tandis que le rondò final contraste par une apparente espièglerie que sous-tend une énergie pré-beethovenienne. Et c’est justement au maître de Bonn et à ses Bagatelles op.126 qu’il emprunte un bis empreint d’une indicible mélancolie.

Flagey Piano Days 2019

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Pour la sixième fois déjà, les Flagey Piano Days attirent vers le paquebot des Etangs d’Ixelles les amateurs de l’instrument-roi en permettant d’entendre aussi bien des vedettes confirmées que ceux et celles qui seront peut-être les stars de demain.

Même si la plupart des 18 concerts étalés exceptionnellement cette année sur 6 jours respectent à peu de choses près la durée d’une heure normalement prévue, il faudrait une belle endurance au plus ardent des pianophiles pour assister à tous.

Paul Lewis exceptionnel dans Haydn

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Pour le deuxième des trois récitals de Paul Lewis prévus cette saison à Flagey, et où il combine chaque fois sonates de Haydn, pièces tardives de Brahms et oeuvres inclassables de Beethoven (deux séries de Bagatelles en attendant les Variations Diabelli pour le dernier concert de la série, le 9 février prochain), le pianiste anglais se montra exceptionnellement convaincant dans deux des plus belles sonates de Haydn qui n’auraient pu souhaiter de meilleur défenseur.

Moussorgski et Schumann vus par Kirill Gerstein et Paul Lewis

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Modest Moussorgsky (1839-1881)
Tableaux d’une exposition
Robert Schumann (1810-1856)
Fantaisie op.17
Paul Lewis, piano
2015-DDD-64’43-Textes de présentation en français, allemand et anglais-Harmonia Mundi-HMC902096

Tableaux GersteinModest Moussorgsky (1839-1881)
Tableaux d’une exposition
Robert Schumann (1810-1856) 
Carnaval op.9
Kirill Gerstein (piano)
2015-SACD-63’08-Textes de présentation en anglais, allemand et français-Myrios Classics-MYR013