Bertrand Chamayou et les Vingt regards sur l’Enfant-Jésus 

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Anthony Cheung (né en 1892) : Live Ear Emission! ; Tōru Takemitsu (1930-1996) : Rain Tree Sketch II ; Tristan Murail (né en 1947) : Cloches d'adieu et un sourire ; Olivier Messiaen (1908-1992) : Vingt Regards sur l’Enfant-Jésus ; György Kurtág (né en 1926) : …humble regards sur Olivier Messiaen… Jonathan Harvey (1939-2012) : Tombeau de Messiaen. Bertrand Chamayou, piano.  2021 et 2022. Livret en français et anglais. 2 CD Erato. 0190296196669.

Sibelius à Gershwin chez Breitkopf & Härtel

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En cette fin de saison, les éditions Breitkopf & Härtel nous gratifient de quelques ouvrages finement travaillés de Sibelius à Gershwin en passant par Sporh et Richard Strauss. 

Jean Sibelius (1865-1957) : Valse triste Op. 44 n°1. Edition sour la direction de Timo Virtanen. Breitkopf & Härtel PB 5704. ISMN : 979-0-004-21641-5

Jean Sibelius ouvre cette nouvelle page avec son iconique Valse triste opus 44 n°1.Timo Virtanen signe l'édition sous les auspices de multiples sources et manuscrits. Cette Valse triste mais néanmoins mouvementée est créée le 25 avril 1904 à Helsinki par la Philharmonic Society Orchestra sous la baguette de l'auteur de Finlandia. Flûte, clarinette, deux cors, timbales et cordes sont requis pour cette miniature douce et délicate.

Louis Spohr (1784-1859) : Concerto pour clarinette et orchestre n°2 en mi bémol majeur. Edition sour la direction de Ullrich Scheideler. Breitkopf & Härtel PB 15127. ISMN : 979-0-004-21428-2

Louis Spohr est également à l'honneur avec le Concerto pour clarinette et orchestre n°2 en mi bémol majeur opus 57, cette fois sous l’égide d’Ullrich Scheideler. On se réjouit de redécouvrir cette somptueuse partition dont les premières esquisses datent de 1809. Forme classique en trois mouvements tout comme son effectif (2 flûtes, 2 hautbois, 2 bassons, 2 cors, 2 trompettes, timbales et cordes) pour une durée d’approximativement vingt minutes, ce concerto était considéré à l'époque par la critique musicale comme un chef-d'œuvre incontestable. L’instrument soliste est traité ici avec lucidité et intelligence, soutenu par un accompagnement tout aussi efficace.

Bach et Abel comme en rêve : dialogue inspiré, sous l’archet de Lucile Boulanger

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Johann Sebastian Bach (1685-1750) : transcriptions de Lucile Boulanger d’après des extraits des BWV 846, 1009, 1012 (« Suite en ré majeur »), BWV 999, 1013 (« Solos en sol mineur »), BWV 964, 1000, 1001, 1003 (« Sonate en la mineur »). Carl Friedrich Abel (1723-1787) : WKO 205-209 (« Solos en ré mineur »), BWV 186, 187, 190, 196, 200 (« Solos en ré majeur »), WKO 212 (transcription en gigue). Lucile Boulanger, basse de viole. Livret en français, anglais, allemand. Décembre 2020. TT 42’53 + 47’42. Alpha 783

La Forza del destino de Verdi : dans l’extravagance de la Fura dels Baus

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Giuseppe Verdi (1813-1901) : La Forza del destino, opéra en quatre actes. Version 1869. Saioa Hernández (Leonora), Roberto Aronica (Don Alvaro), Amartuvshin Enkhbat (Don Carlo di Vargas), Annalisa Stroppa (Preziosilla), Ferruccio Furlanetto (Padre Guardiano), Nicola Alaimo (Fra Melitone), Alessandro Spina (Il Marchese di Calatrava), Leonardo Cortellazzi (Mastro Trabuco), Valentina Coro (Curra), Francesco Samuele Venuti (Un Alcade), Roman Lyulkin (Un chirurgien), etc. Chœurs et Orchestre du Mai Florentin, direction Zubin Mehta. 2021. Notice en italien et en anglais (synopsis dans les deux langues). Sous-titres en italien, en anglais, en français, en allemand, en japonais et en coréen. 190.00. Deux DVD Dynamic 37930. Aussi disponible en Blu Ray. 

Mozart : un Requiem crépitant. Et hors sujet ?

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Wolfgang Amadeus Mozart (1756-1791) : Requiem en ré mineur K. 626. Golda Schulz, soprano. Katrin Wundsam, mezzo-soprano. Martin Mitterrutzner, ténor. Nahuel di Pierro, basse. Andrea Secchi, chef de chœur. Stefano Montanari. Orchestre et chœur du Teatro Regio de Turin. Juillet 2020. Livret en italien et anglais ; pas de texte des paroles. TT 43’16. Dynamic CDS 7932

Puccini : Madama Butterfly

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Giacomo Puccini (1858-1924) : Madama Butterfly, opéra en 2 actes. Melody Moore (Madame Butterfly), Stefano Secco (Pinkerton), Elisabeth Kulman (Suzuki), Lester Lynch (Sharpless), Alexander Kaimbacher (Goro), Kevin Short (Lo Zio Bonzo), Amitai Pati (Il Principe Yamadori), Liesbeth Devos (Kate Pinkerton), Florian Köfler (Il Commissario Imperiale); Coro & Orquestra Gulbenkian, direction Lawrence Foster. 2021. Livret en anglais. 143.22 répartis sur deux CD’s (66.19 + 77.03). Pentatone. PTC 5186 783. 

Sortilèges de la musique de chambre d’Enesco

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George Enescu (1881-1955)  : Impressions d’enfance ; Quintette pour piano° et Quatuor à cordes; Aubade pour violon, alto et violoncelle, Sérénade lointaine pour violon, violoncelle et piano; Hommage -Pièce sur le nom de Gabriel Fauré pour piano; Impressions d’enfance pour piano et violon* , Op. 28. Ensemble Raro : Alexander Sitkovetsky, Anna-Liisa Bezrodny° (violon), Razvan Popovici (alto), Justus Grimm (violoncelle), Diana Kettler (piano); Gilles Apap* (violon). 2022-59’35-Textes de présentation en anglais et roumain- Solo Musica SM396

Jean-Nicolas Diatkine, Liszt transcripteur 

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Le pianiste Jean-Nicolas Diatkine fait paraître chez Solo Musica un album consacré à des transcriptions par Franz Liszt d'œuvres de Schubert et de Wagner avec, en transition entre des deux univers, la Ballade n°2 de Liszt. Crescendo Magazine s’entretient avec le musicien, qui va donner le programme de cet album en concert à la salle Gaveau.  

Votre nouvel album propose des transcriptions par Liszt d'œuvres de Schubert et de Wagner ? Qu’est-ce qui vous a poussé vers ce choix ?

Le temps, un esprit de défi et … les œuvres elles-mêmes. Je m’explique : après une période où j’ accompagnais régulièrement de grands chanteurs, et plus précisément dans le répertoire du lied allemand, la vie m’a emmené vers d’autres horizons où je me suis plus concentré sur mon travail de soliste, avec Schubert, Brahms et Beethoven que j’ai enregistrés ces dernières années. 

En récital, j’ai joué des œuvres qui allaient de Soler, Haendel, à Chostakovitch en passant par Ravel et son Gaspard de la Nuit, sans bien sûr oublier les romantiques.

Mais indéniablement, l’atmosphère poétique des lieder de Schubert me manquait. Il faut dire que j’ai eu la chance d’y accompagner Zeger Vandersteene dont c’est le répertoire de prédilection, et qui y exprimait toute son extraordinaire musicalité. Nous avions commencé par Le Voyage d’Hiver qu’il avait interprété des centaines de fois, puis La Belle Meunière et enfin le Chant du Cygne, sans parler des autres lieder tout aussi connus. Ces expériences merveilleuses m’ont profondément marqué. Le temps m’ a semblé venu d’essayer de restituer cet univers émotionnel dans lequel j’ai baigné à cette époque. 

Parallèlement, le recueil de ces lieder transcrits par Liszt revenait souvent sur mon pupitre, mais je rejetais l’idée de les jouer, pour ne pas dénaturer le souvenir que j’en avais. En effet, je ressentais à quel point Liszt se sert parfois de Schubert pour mettre en valeur sa propre virtuosité, comme dans sa transcriptions de La Truite, par exemple. Alors le défi que je me suis lancé a été de ne pas céder à cette tentation et même de faire l’inverse : rester entièrement au service de Schubert. J’ai découvert alors un nouvel univers sonore au piano, et comment Liszt se sert du clavier pour retrouver le chant et ses nuances impalpables (c’est le cas de le dire !). 

Le nombre de transcriptions de Liszt est impressionnant ! Le choix a-t-il été difficile ?

Oui, car en rejeter certaines dont  j’adore l’original, comme Das Sterbenglöcklein, était un crève-cœur. La virtuosité y est si présente qu’il m’a semblé que Schubert avec sa simplicité désarmante ne s’y retrouve pas. 

Le compositeur Jacques Lenot et ses "propos recueillis"

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Le compositeur Jacques Lenot fait paraître un album centré sur ses Propos recueillis interprétés par l'ensemble belge Sturm und Klang sous la direction de Thomas Van Haeperen. Cette parution est une belle opportunité pour échanger avec l'un des compositeurs les plus attachants de la scène française.

L’enregistrement de vos Propos recueillis vient de sortir. Quelle place occupe cette partition dans vos compositions ?

Si l’on parle de « périodes » en peinture, on peut aussi le faire en musique, quand il s’agit d’un compositeur tel que moi, qui écris depuis l’âge de huit ans et en ai bientôt soixante-dix-sept. Les Propos recueillis occupent une place à part : celle de l’échappée après une longue opération chirurgicale… en 2011.

La présentation de l’album nous énonce « ce cycle de douze pièces pour un ensemble instrumental de douze musiciens est la transcription et l’orchestration d’une série de pièces pour voix et piano, piano seul puis violon et piano composées entre juin 2007 et septembre 2012.”. Qu’est-ce qui vous a poussé à augmenter l’effectif instrumental ?

J’ai eu l’opportunité de travailler en 2010 avec l’ensemble Multilatérale, incroyable ensemble de 26 musiciens, pour un disque enregistré à cette période. Suite à des problèmes de santé qui m’ont éloigné de l’écriture en 2011, je me suis ensuite remis à la composition en retravaillant des œuvres préexistantes, en l’occurrence les Propos recueillis pour 12 musiciens que j’ai ensuite eu envie de confier à l’ensemble Sturm & Klang dont j’avais la connaissance par un ami corniste.  J’avais alors repéré ce qui pourrait être une formation idéale : 4 bois, 3 cuivres et 5 cordes. C’est aussi un rappel de mes premières œuvres : je n’osais pas alors affronter les grands effectifs. L’idée d’un grand orchestre en réduction s’est vite imposée.

Malle aux trésors à l’ère Tudor

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A Store Housse of Treasure. John Baldwin’s Commonplace Book. John Baldwin (av1560-1615) : Quattuor vocum ; In the merie monthe of maye. William Byrd (1543-1623) : Aspice Domine ; And ye childe ; Ne irascaris ; Memento Domine ; O Quam gloriosum. Thomas Preston (?-ap1559) : O lux beata Trinitas. John Bedyngham (?-c1459) : Vide Domine. Nathaniel Giles (c1558-1634) : In te Domine speravi. Christophe Tye (c1554-1609) : Sit fast. Elway Bevin (c1554-1638) : Lord whoe shall dwell ; Browning ; I had both money & a frende ; By mirthe much sickness. Alfonso Ferrabosco (1543-1588) : Ut re mi fa sol la. John Taverner (c1490-1545) : In Nomine. Robert Goddar (c1510-1563) : In Nomine. Luca Marenzio (c1553-1599) : Piango che amor ; Ecco che un’altra volta. Anonymes. Musicke & Mirth. Grace Newcombe, Ulrike Hofbauer, soprano. Julian Podger, ténor. Breno Quinderé, baryton. Irene Klein, dessus et alto de viole. Elizabeth Rumsey, Jane Achtman, viole alto et ténor. Leonardo Bortolotto, basse de viole. Janvier 2020. Livret en anglais, allemand, français ; paroles en langue originale, traduction en anglais. TT 69’45. Ramée RAM 2001