Un grand pianiste tchèque du siècle dernier : anthologie du début de sa carrière

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Rudolf Firkušný : soloist and partner. Leoš Janáček (1854-1928), Bohuslav Martinů (1890-1959), Antonín Dvořák (1841-1904), Johannes Brahms (1833-1897), César Franck (1822-1890), Ludwig van Beethoven (1770-1827), Robert Schumann (1810-1856), Wolfgang Amadeus Mozart (1756-1791), Franz Schubert (1797-1828), Frédéric Chopin (1810-1849), Claude Debussy (1862-1918), Modeste Moussorgski (1839-1881). Rudolf Firkušný, piano. Rafael Kubelík, Philharmonia Orchestra, Orchestre symphonique de la Radio de Cologne. Hans Rosbaud, Orchestre philharmonique de New York. Erica Morini, violon. William Steinberg, Orchestre symphonique de Pittsburgh. William Primrose, alto. Tossy Spivakovsky, violon. Nathan Milstein, violon. Membres du Philadelphia Woodwwind Quintet. Livret en allemand, anglais. Enrgmts 1949-1962, réédition 2020. Coffret 10 CDs TT 11h27’55. Hänssler Profil PH19013

Le ténor tchèque Karel Burian admirablement ressuscité par Supraphon

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Karel Burian - Intégrale des enregistrements 1906-1913. CD 1 - Enregistrements avec orchestre 1906-1913 : Airs d’opéras de Richard Wagner (1813-1883), Bedřich Smetana (1824-1884), Karel Kovařovic (1862-1920), Václav Juda Novotný (1849-1922). CD 2 - Enregistrements avec orchestre 1906-1912 : Airs d’opéras de Carl Maria von Weber (1786-1826), Daniel François Esprit Auber (1782-1871), Giuseppe Verdi (1813-1901), Piotr Ilyitch Tchaïkovski (1840-1893), Antonín Dvořák (1841-1904), Wilhelm Kienzl (1857-1941), Jules Massenet (1842-1912), Giacomo Puccini (1858-1924), Ruggero Leoncavallo (1857-1919). CD 3 - Enregistrements avec piano 1906-1911 : Mélodies populaires et traditionnelles tchèques ; lieder de Oskar Nedbal (1874-1930), Alois Ladislav Vymětal (1865-1918), František Picka (1873-1918), Jaroslav Novotný (1886-1918), Jan Malát (1843-1915), Eduard Tregler (1868-1932), Jindřich Jindřich (1876-1967), Zdeněk Fibich (1850-1900), František Neumann (1874-1929), Richard Strauss (1864-1949), Gus(tave) Edwards (1878-1945). Karel Burian, ténor ; Minnie Nast, Erika Wedekind, soprano ; Bedřich Plaške, baryton-basse. Bruno Seidler-Winkler, piano et direction d’orchestre ; Jindřich Jindřich, František Picka, piano. Enregistré entre 1906 et 1913 à Prague, Dresde, Berlin, Vienne. Édition 2020. Livret en anglais, tchèque. 1 coffret 3 CD Supraphon SU4287-2.

Quand Marcel Proust fréquentait les milieux parisiens distingués…

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Musique des salons de Proust. Reynaldo Hahn (1874-1947) : Variations chantantes sur un air ancien, pour violoncelle et piano. Gabriel Faure (1845-1924) : Romance op. 69, pour violoncelle et piano ; Elégie op. 24, pour violoncelle et piano. Camille Saint-Saëns (1835-1921) : Sonate pour violoncelle et piano n° 1 op. 32. Henri Duparc (1848-1933) : Sonate pour violoncelle et piano : Lamento. Augusta Holmes (1847-1903) : La Vision de la Reine, cantate : Récitatif et Chant, arrangement pour violoncelle par Steven Isserlis. César Franck (1822-1890) : Sonate pour violoncelle et piano, arrangement par Jules Delsart. Steven Isserlis, violoncelle ; Connie Shih, piano. 2019. Livret en anglais, en allemand et en français. 83.17. SACD BIS-2522.

Il était une fois, -voyage avec Jean-Baptiste Robin dans l’imaginaire du conte et du temps

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Once upon a time. Jean-Baptiste Robin (*1976) : Improvisation on Fairy Tales ; The Hands of Time. Piotr Tchaïkovski (1840-1893) : Danse de la fée dragée (Casse-noisette). Jules Massenet (1842-1912) : les Mandores (Cendrillon). Maurice Duruflé (1902-1986) : Suite opus 5. Claude Debussy (1862-1918) : Clair de lune. Marcel Dupré (1886-1971) : Deuxième Esquisse opus 41 no 2. Frédéric Chopin (1810-1849) : Prélude opus 25 no 15. Maurice Ravel (1875-1937) : Ma Mère l'Oye. Jean-Baptiste Robin, orgue du Walt Disney Concert Hall de Los Angeles. 2020. Livret en anglais, français. TT 77’21. Brilliant 96134

Première mondiale en DVD pour La Dori de Pietro Antonio Cesti

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Pietro Antonio Cesti (1623-1669) : La Dori ovvero La schiava fortunata, drame musical en trois actes. Francesca Ascioti (Dori), Rupert Enticknap (Oronte), Federico Sacchi (Artaserse), Francesca Lombardi (Arsinoé), Emöke Barath (Tolomeo), Bradley Smith (Arsete), Pietro di Bianco (Erasto), Alberto Allegrezza (Dirce), Rocco Cavalluzzi (Golo) et Konstantin Derri (Bagoa). Accademia bizantina, direction Ottavio Dantone. 2019. Notice en anglais et en allemand. Pas de texte du livret. Sous-titres en italien, anglais, allemand, japonais et coréen. 164.00. Un DVD Naxos 2. 110676

Hommage à Yakov Kreizberg à Monte-Carlo 

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Dix ans après son décès, le souvenir du grand chef d’orchestre Yakov Kreizberg reste très fort à Monte-Carlo, en particulier parmi les membres de l’OPMC dont tous saluent la  relation artistique aussi unique que musicalement exceptionnelle avec leur regretté directeur musical. Rappelons que le chef était également le visionnaire qui a initié la label OPMC Classics, le  label de la phalange monégasque. A la fin des années 2000, il n’était pas encore si fréquent qu’un orchestre se lance dans l’aventure et l’OPMC avait séduit les critiques par une série d’enregistrements dont la Symphonie n°5 de Mahler, un coffret consacré aux grands ballets de Stravinsky ou la Symphonie n°11 de Chostakovitch. En son honneur, la grande salle de l'Auditorium Rainier III porte désormais son nom.

Kazuki Yamada, l'actuel directeur artistique et musical et l’OPMC lui ont dédié le premier concert de l'année 2021 avec un programme romantique allemand, l’un des répertoires de prédilection du maestro russo-américain. 

Pierre Boulez, pourquoi il nous manque tant 

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Cela fait déjà cinq ans que Pierre Boulez nous a quittés et, plus que jamais, il nous manque terriblement. Tant pour la justesse de sa vision, la précision de ses arguments, que pour le modèle créatif qu’il défendait : celui de la défense et de la vulgarisation d’une modernité universelle au service de l’esprit des temps contemporains. Comprendre les piliers de la modernité et en tirer la sève pour continuer à avancer. Bien sûr, Boulez pouvait se montrer parfois unilatéral ou irritant, mais une telle probité au service de l’universalisme musical semble désormais inatteignable. 

Si la médiation se veut l’alpha et l’oméga des institutions culturelles, Boulez en faisait l’axe central de son métier de musicien. Rappelons-nous le temps qu’il passait à parler aux publics, et souvent aux plus jeunes, pour leur présenter, sans démagogie, les grands chefs d'œuvre. L’auteur de ces lignes se souvient d’une soirée réservée aux moins de 30 ans où le Maestro expliquait le Sacre du Printemps au pupitre du London Symphony Orchestra devant un parterre bruxellois conquis et fasciné. Rappelons aussi son imagination quand il imposa au public de New York ses Rug Concerts : des évènements où le public bigarré et cosmopolite de New York, assis par terre (les fauteuils étaient enlevés), découvrait les grandes œuvres de Stravinsky ou de Webern et les pièces contemporaines de Crumb ou Carter mises en perspectives avec Bach, Haydn, Purcell, Mozart ou Schumann. Ces concerts drainant un public novice loin de l'académisme des soirées d’abonnements restent, plus de 60 ans plus tard, des modèles absolus ! 

Certains polémistes en mal de notoriété s’en prennent à la musique classique et lui reprochent le manque de diversités en tous genres. Boulez est encore une source d'inspiration. N'a-t-il pas associé ses propres compositions à de la musique traditionnelle d’Asie ? L’auteur de ces lignes se souvient aussi d’un concert autour des rituels qui associait, pour l’inauguration de la Cité de la Musique à Paris, un orchestre traditionnel coréen, les solistes de l'EIC et certains des meilleurs éléments du Conservatoire de Paris autour de son Rituel à la mémoire de Bruno Maderna. Et sa collaboration avec Frank Zappa n’est-elle pas un modèle et une source d’inspiration pour dépasser les frontières entre les genres et les styles ? Mais Zappa était remis en contexte et programmé aux côtés des exigeants Ives, Ruggles et Carter.