Un oratorio de Gregor Joseph Werner à la cour des Esterhazy

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Gregor Joseph Werner (1693-1766) : Der Gute Hirt, oratorio en deux actes. Ágnes Kovács, soprano ; Péter Bárány, contreténor ; Zoltán Megyesi, ténor ; Lóránt Najbauer, basse ; Adriána Kalafszky, soprano ; Purcell Choir ; Orfeo Orchestra, direction György Vashegyi. 2019. Notice en anglais, en français, en allemand et en hongrois. Textes chantés en allemand avec traduction hongroise. 84.49. Un album de deux CD Accent ACC 26502.

Premier volume d’une intégrale des symphonies de Schumann et Brahms, et le Concerto de la jeune Clara

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Robert Schumann (1810-1856) : Symphonie no 1 en si bémol majeur opus 68 ;  Clara Schumann (1819-1896) : concerto pour piano en la mineur opus 7 ; Johannes Brahms (1833-1897) : Symphonie n) 1 en do mineur opus 68 ; Gabriela Montero (*1970) : Improvisations no 1-5. Gabriela Montero, piano. Alexander Shelley, Orchestre du centre National des Arts du Canada. Livret en français, anglais. Février & mai 2019, janvier 2020. TT 60’15 & 61’56. Analekta, AN 2 8877-8

Malgorzata Wasiucionek et Sylwia Michalik : deux musiciennes de talent, un très beau duo

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Georges Enesco (1881-1955) : Sonate pour  piano et violon N° 3 « dans le caractère populaire roumain », Op. 25 (1926) ; Serge Prokofiev (1891-1953) : Cinq mélodies pour violon et piano, Op. 35 bis (1925) ; Karol Szymanowski (1882-1937) : Mythes. Trois poèmes pour violon et piano, Op. 30 (1915). Malgorzata Wasiucionek  (violon), Sylwia Michalik (piano). 2020-DDD- 57’43-Textes de présentation en polonais et anglais-DUX 1629

Voir et revoir : quelques streamings en temps de confinement et de couvre-feu 

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 Crescendo-Magazine vous propose une sélection de quelques beaux concerts ou documentaires à voir ou revoir. Pour cette première sélection hebdomadaire cap sur Lille pour un superbe concert de l’Orchestre national de Lille sous la direction d’Alexandre Bloch. Au programme le Concerto pour orgue et orchestre avec de Thierry Escaich et la Symphonie d’Ernest Chausson. 

L’orchestre national de Lille poursuit ses explorations de la musique française avec un concert consacré à Parade d’Erik Satie et aux Forains d’Henri Sauguet. Le chef d’orchestre  Timothy Brock sera au pupitre avec la complicité de l’illustrateur Grégoire Pont pour ce concert à destination des petits (dès 8 ans) et des grands. C’est à voir dès samedi 23 janvier à 16h. 

 On reste avec de la musique française mais un axe Paris-Tokyo. L’Orchestre philharmonique de Luxembourg dirigé par Kazuki Yamada propose le superbe How Slow the Wind de Tōru Takemitsu, la Petite suite de Claude Debussy  (dans l’orchestration d’Henri Büsser) et le Concerto pour piano (dit en sol) de Maurice Ravel avec Pierre-Laurent Aimard. 

Les lauréats 2021 des International Classical Musics Awards 

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Le jury des International Classical Music Awards (ICMA) a annoncé aujourd'hui les prix pour 2021.

La soprano allemande Edita Gruberova reçoit le prix pour l'ensemble de son œuvre. Le chef d'orchestre espagnol Pablo Heras-Casado est nommé Artiste de l'année, le pianiste turc Can Cakmur est nommé Jeune artiste de l'année.

Le prix de la découverte est décerné à la violoniste allemande Maya Wichert, âgée de 14 ans.

Berliner Philharmoniker Recordings est le label de l'année. Un prix spécial est décerné à Drazen Domjanic, directeur général du Sinfonieorchester Liechtenstein ainsi que fondateur et directeur de l'Académie internationale de musique du Liechtenstein, et au violoniste Ingolf Turban.

Le Sinfonieorchester Liechtenstein rend hommage au violoniste  franco-belge Marc Bouchkov et au violoncelliste Kian Soltani en leur décernant le prix de l'orchestre.

Dans les catégories audio et vidéo, 18 productions sont récompensées.Parmi les artistes qui se produisent sur les productions audio et vidéo primées figurent
- les instrumentistes Kristian Bezuidenhout, Lucas Debargue, Alban Gerhardt, Kirill Gerstein, Franziska Pietsch, Beatrice Rana, Svjatoslav Richter, Josu de Solaun
- les chanteurs Stéphane Degout, Jodie Devos, Sabine Devieilhe, Sophie Junker, Emonela Jaho, Edgaras Montvidas
- chefs d'orchestre Thomas Adès, Riccardo Chailly, Pablo Heras-Casado, Dmitry Kitajenko, Louis Langrée, Andrea Marcon, Kirill Petrenko, Ivan Repusic, Jukka-Pekka Saraste, François-Xavier Roth
- ensembles Ensemble Diderot, Ensemble Huelgas, Orchestre baroque de Venise
- Berliner Philharmoniker, Freiburger Barockorchester, Lucerne Festival Orchestra, Münchner Rundfunkorchester, Les Siècles, WDR Sinfonieorchester

Le président du Jury Rémy Franck, et le secrétaire général, Nicola Cattò déclarent : "en 2020, le jury de l'ICMA -  composé de 20 médias issus de de 16 pays - a pu choisir des nominations parmi un grand nombre desparutions. Ainsi, le jury des ICMA est à nouveau en mesure de présenter une liste internationale exceptionnelle de gagnants, avec des productions de 17 labels issus de 8 pays différents. Cela prouve une fois de plus que le jury de l'ICMA a une vision globale du marché et qu'il décerne ses prix annuels aux labels et aux musiciens du monde entier qui ont fait preuve de performances exceptionnelles dans leur domaine spécifique. On nous a souvent dit que les prix ICMA sont très importants et précieux pour l'industrie ainsi que pour les interprètes. Nous sommes heureux de pouvoir contribuer à rendre populaires des enregistrements exceptionnels, surtout en ces temps difficiles où la vie musicale a tant souffert".

En tant que média culturel francophone basé en Belgique, Crescendo Magazine très heureux de la place qu'occupe notre pays dans le palmarès avec de beaux lauréats comme le violoniste Marc Bouchkov,  Paul van Nevel et son Huelgas Ensemble pour un album édité par Cyprès, la soprano Sophie Junker, ou Jodie Devos, jeune artiste des ICMA 2015, qui est primée pour sa participation à l’enregistrement du Timbre d’Argent de Camille Saint-Saëns (Bru Zane) avec Les Siècles et François-Xavier Roth en résidence à Tourcoing à quelques encablures de la frontière belge.  

Nous vous invitons à découvrir la liste des lauréats 2021 des ICMA.

Ronald Brautigam, pianiste de perspectives

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Le pianiste néerlandais Ronald Brautigam est l’un des musiciens les plus considérables de notre temps. Au piano ou au pianoforte, il a gravé des intégrales des oeuvres de Haydn, Mozart, Beethoven qui sont des références incontournables tant pour leurs qualités musicales que pour les perspectives ouvertes par ses interprétations. Alors que son fidèle label Bis réédite en coffret son intégrale des concertos pour piano de Mozart, ce musicien qui fourmille de projets, répond à nos questions.

Le label Bis réédite votre intégrale des concertos de Mozart avec la Kölner Akademie et le chef d'orchestre Michael Alexander Willens dans un généreux coffret. Cet ensemble a été enregistré sur plusieurs années. Quels regards portez-vous aujourd'hui sur cette intégrale ? 

Comme pour tous les enregistrements, ce sont des réflexions sur la façon dont je jouais au moment de l'enregistrement. Il s'écoule généralement au moins un an entre l'enregistrement et la sortie d'un album, et vos réflexions sur la musique ne cessent d'évoluer et de changer. Ce n’est peut-être pas immédiatement perceptible pour les auditeurs dans leur ensemble, mais pour moi, je  réécoute ces enregistrements plus anciens avec un certain sens de “trépidation”. C'est particulièrement vrai pour un ensemble complet qui a été enregistré sur plusieurs années.  Mais là encore, un enregistrement n'est qu'un moment figé dans le temps, jamais une interprétation parfaite. Artur Schnabel a mis le doigt sur le problème lorsqu'il a dit "Je ne suis attiré que par la musique qui peut être améliorée à chaque interprétation”

L'enregistrement de l'intégrale des concertos pour piano est-il un défi pour un pianiste ? 

Enregistrer avec un orchestre est beaucoup plus difficile que d'enregistrer en solo. Comme le résultat final dépend de nombreux musiciens, on ne sait jamais quelle prise sera finalement utilisée et donc il est indispensable d'être super-concentré tout le temps. Lorsque j'enregistre seul, deux ou trois prises sont nécessaires mais avec un orchestre, il faut évidemment beaucoup plus de prises pour s'assurer que chaque partie est bien couverte. Comme nous enregistrions habituellement un disque à la fois, nous avions suffisamment de temps pour préparer correctement le répertoire. Bien sûr, se plonger dans les tout premiers concertos a été toute une belle aventure, d'autant plus qu'ils ont réellement été pensés par Mozart pour un clavecin. C’est un instrument que je ne peux jouer avec ma formation de pianiste moderne.

Les Contes d'Hoffmann à Barcelone

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Avec le Teatro Real de Madrid, le Liceu est une des rares maisons d'opéra qui survivent à l'actuelle débâcle. Au dernier mois de décembre, plusieurs représentations de “La Traviata” ont dû être annulées suite à des restrictions gouvernementales drastiques. La direction, ayant fait valoir les efforts techniques et d'organisation mis en pratique pour assurer une sécurité maximale de spectateurs et artistes, a finalement obtenu l'autorisation de continuer leur saison. « Les Contes d'Hoffmann » mis en scène en 2012 par l'équipe de Laurent Pelly retrouvent ici une distribution de haut vol, mais surtout une volonté de survie et de dépassement des difficultés qui frappe le spectateur. L'orchestre, mené de main de maître par Riccardo Frizza, élégant et souple à souhait dans l'accompagnement, chaleureux et structuré dans les parties instrumentales, joue avec un tel degré de concentration qui se met au niveau des plus grands ensembles du moment. C'est vrai que cette phalange suit ces dernières années un mouvement ascendant, mais c'est un plaisir de l'entendre à ce niveau et nous réconforte quant aux menaces qui guettent actuellement les activités culturelles. Car le formidable réservoir de mémoire qui constitue un orchestre et, a fortiori, une maison d'opéra, sont des éléments que les responsables de la culture devraient tenir bien présents lorsqu'ils se fourvoient dans la gestion des problèmes urgents, oubliant que l'art et la culture nous définissent en tant qu'êtres humains.