Le monde symphonique atypique de l’Ecossais Thomas Wilson
Thomas Wilson (1927-2001) : Symphonies n° 2 et n° 5. Royal Scottish National Orchestra, direction : Rory Macdonald. 2019. Livret en anglais. 54.24. Linn CKD 643.
Thomas Wilson (1927-2001) : Symphonies n° 2 et n° 5. Royal Scottish National Orchestra, direction : Rory Macdonald. 2019. Livret en anglais. 54.24. Linn CKD 643.
Johannes Ockeghem (c1420-1497) : Les Chansons. Jesse Rodin, Cut Circle. 2018-2019 Livret en français, anglais, flamand, allemand ; texte original des paroles et traduction quadrilingue. 133’40''. MEW1995.
Cavalieri imperiali. Œuvres de Roland de Lassus (1532-1594), Cipriano de Rore (ca1515-1565), Riccardo Rognoni (1550-1620), Dario Castello (1602-1631), Luzzasco Luzzaschi (1545-1607), Giovanni Priuli (1575/1580-1629), Emanuel Adriaenssen (1554-1604), Giovanni Valentini (1582-1649), Johan Heinrich Schmelzer (1623-1680), Ascanio Mayone (1570-1627), Massimiliano Neri (ca1623-1673), Giovanni Battista Buonamente (1595-1642), Vincenzo Ruffo (1508-1587) et Anonyme. Lambert Colson et Josué Meléndez Pelaez, cornets ; Ensemble InALTO, direction artistique Lambert Colson. 2019. Livret en anglais, en français et en allemand. 64.36. Ricercar RIC 419.
Au terme de cette « Année Beethoven », nous nous sommes penchés sur une de ses plus vastes et ambitieuses constructions (presque 600 mesures !) : le premier mouvement du Concerto no 5 opus 73, dont la création publique et la publication datent de 1811. L’architecture puissante et ingénieuse, la variété des traitements motiviques, la force de caractère, les modulations d’humeur participent à la suprématie de cette pièce. Son déploiement est inédit : l’envergure (vingt minutes ici, et encore les tempi ne traînent pas !) surclasse tous les précédents concertos pour piano du compositeur et de ses prédécesseurs, Mozart inclus.
Après ce « Grand concerto dédié à son Altesse Impériale l'Archiduc Rodolphe d'Autriche », il faudra attendre un demi-siècle (l’opus 15 de Johannes Brahms) pour que le genre retrouve une comparable envergure. Même si le qualificatif « L’Empereur » n’émane pas primitivement de Beethoven, ce sous-titre contribua à la célébrité de l’œuvre et en traduit parfaitement le faste, le grandiose. On observera que la tonalité principale (mi bémol) est une des préférées de Beethoven qui l’emploie dans douze de ses œuvres majeures, selon Dimitri Papadimitriou, (An exploration of the key characteristics in Beethoven's piano sonatas and selected instrumental repertoire, thèse pour l'Université de Dublin, juillet 2013-page 83). Afin de vous proposer quelques clés de compréhension, voici un parcours d’écoute dont les minutages se réfèrent au prestigieux enregistrement de Van Cliburn accompagné par Fritz Reiner (RCA).
Si vous aviez un sceptre, comment feriez-vous pour marquer votre puissance, impressionner les foules, et baliser le territoire ? Il faut frapper fort et jalonner son fief. D’emblée, un fortissimo assène un mi bémol, comme une acclamation, et va se répliquer par deux autres salves dérivées de cette tonalité principale : accord parfait de sous-dominante (0’19), puis septième de dominante (0’41). Entre ces trois colonnes, le clavier s’ébroue sur tout son spectre, par d’ostentatoires formules (grappes d’accords, balayages d’arpèges, trilles…) qui semblent improvisées. Au XIXe siècle, ce genre d’introduction était applaudi au concert pour saluer la bravoure du soliste ! Un passage solennel et éblouissant qui annonce la grandeur de ce qui va suivre. Comme les artistes de cirque qui font le tour de la piste avant de commencer leur prestation ! D’emblée le soliste-protagoniste défie l’officialité protocolaire de l’orchestre. La résolution (1’07) va inviter le thème principal :
Crescendo Magazine poursuit la mise en ligne des dossiers publiés dans ses anciennes éditions. Vous pouvez découvrir cette semaine la seconde étape de notre dossier Haydn avec un article qui avait été rédigé par Bernadette Beyne, co-fondatrice de notre média.
On ne sait si c'est lors de son voyage aller ou de son voyage retour que Ludwig van Beethoven présenta à Haydn une Cantate, probablement sa Cantate sur la mort de Joseph II (mars 1790), qui encouragea le jeune compositeur à poursuivre ses études. Beethoven arrive à Vienne aux environs du 10 novembre pour travailler avec Haydn, quelques mois en principe, aux frais du Prince Electeur de Bonn. On a beaucoup glosé sur les relations houleuses entre "Le Maure" et "Papa Haydn". Dans son ouvrage, Marc Vignal s'attache à remettre les pendules à l'heure, tant du point de vue des relations que du "Papa". L'auteur nous explique, lettres et témoignages à l'appui, que les prétendues dissensions sont dues à la personnalité de Beehoven plus qu'à un reniement de son maître de composition. Lorsqu'il se rendait chez le Maître, il ne manquait pas de s'attarder dans son atelier et de l'observer à l'œuvre ; il ne manquait pas non plus d'en recopier des pages. Avec Haydn, il étudiait le Gradus ad Parnassum de Fux -sous la direction de qui il avait chanté dans les choeurs à la Cathédrale Saint-Etienne-, et les traités de Mattheson et Kirnberger, remaniés, modernisés, usés de sa main, ou s'adonnait à la composition libre. Pour le contrepoint et la fugue, Haydn le confia à Albrechtsberger, comme il l'avait fait avec d'autres élèves. Mais Beethoven est farouchement indépendant ; il lui est difficile de reconnaître un maître ou d'éprouver quelque sentiment de subordination. Leur relation est en tous cas ambigüe de la part de Beethoven mais faite de confiance de la part de Haydn. Elles se tendirent après le succès de La Création et des Saisons. Après le second séjour de Haydn à Londres (1795), les relations "commencèrent à devenir la confrontation de deux compositeurs de 38 ans de différence d'âge évoluant avec le même statut dans le même milieu".
Quant au "Papa", il tient plus à la générosité et au plaisir de donner de l'homme âgé qu'à une sourde sénilité.
Ludwig van Beethoven (1770-1827) : Trios avec piano Op 1 N° 3, Op 97 « À l’Archiduc », Op. 70 N° 1 « Les Esprits » et Op. 70 N° 2. Trio Smetana. 2019-2020. 2h11’35. Livret en anglais, en allemand, en français et en tchèque. 2 CD Supraphon SU 4288-2.
Wolfgang Amadeus Mozart (1756-1791) : Concertos pour violons no 1-5, K. 207, 211, 216, 218, 219. Adagio en mi majeur K. 261 ; Rondo en si bémol majeur K. 269 ; Rondo en ut majeur K. 373. Baiba Skride, violon. Eivind Aadland, Orchestre de Chambre de Suède. Octobre 2019. Livret en allemand, anglais. Orfeo C997201 (2 CDs)
Jaromir Weinberger (1896-1967) : Frühlingsstürme, opérette en trois actes, reconstituée et arrangée par Norbert Biermann (°1968). Alma Sadé et Vera Lotte-Boecker, sopranos ; Dominik Köninger, baryton ; Tansel Akzeybek, ténor. Comédiens : Stefan Kurt, Tino Lindenberg, Luca Schauss, etc. Danseuses du Komische Oper Berlin ; Orchestre du Komische Oper Berlin, direction Jordan de Souza. 2020. Notice en anglais et en allemand. Synopsis en anglais et en allemand ; pas de textes du livret. Sous-titres en allemand, anglais, français, japonais et coréen. 154.00. Deux DVD Naxos 2. 110677-78.
Gustav Mahler (1860-1911) : Symphonies n°1, n°4, n°5, n°6, n°7, n°9, Das Lied von der Erde. Eva Maria Rogner, soprano ; Grace Hoffmann, mezzo-soprano ; Ernst Haefliger, baryton. Kölner Rundfunk Sinfonieorchester, Südwestfunk-Orchester Baden-Baden, Hans Rosbaud. 1951-1961. Livret en anglais et allemand. 1 coffret SWR Classic. 1 coffret de 8 CD SWR19099CD.
Erik Ryding, Rebecca Pechefsky : Bruno Walter, un monde ailleurs (Traduction française de Blandine Longre). Notes de Nuit éditions. 551 pages. ISBN : 9791093176161. 25 €.