Menotti et l’opéra

par

Gian Carlo Menotti (1911-2007) : The Medium, tragédie en deux actes – The Telephone or L’amour à trois, opéra buffa en un acte. Orchestra Filarmonica Italiana, Flavio Emilio Scogna, direction – Marily Santoro (Monica), Julija Samsonova-Khayet (Madame Flora), Chiara Isotton (Mme Flora), Lorenzo Grante (Mr Gobineau et Ben), Roxana Herrera Diaz (Mme Nolan), Arianna Manganello (voix off), Elizabeth Hertzberg (Lucy). 2018-DDD-CD 1 65’13 CD2 24’58-Textes de présentation en anglais-Brillant Classics-95361.

La voix intérieure, une biographie de Robert Schumann

par

Robert Schumann (1810-1856) : Eine Hörbiografie von Jörg Hanstein – Symphonie n°1 en si majeur Op. 38, « Printemps ». Udo Wachtveitl (narrateur), Matthias Brandt (Robert), Brigitte Hobmeir (Clara), Benedict Lückenhaus (jeune Schumann), Michael Tregor, (Friedrich Wieck), Thomas Albus, Christian, Baumann, Folkert Dücker, Beate Himmelstoß, Jerzy May, Katja Schild (citations), Lori Liebelt (une voix intérieure). Sympfonieorchester des Bayerischen Rundfunks, Mariss Jansons, direction.2018-DDD-CD1 69’44-CD2 71’39-CD3 73’17-CD4 59’29-Textes de présentation en allemand-BR Klassik-900916

Le Bruckner désacralisé d’Andris Nelsons

par

Anton Bruckner (1824-1883) : Symphonie n°6 en la majeur WAB 106 ; Symphonie n°9 en ré mineur WAB 109 ; Richard Wagner (1813-1883) : Siegfried Idyll WWW 103 ; Parsifal : Prélude de l’acte 1 WWW 111. Gewandhausorchester Leipzig, Andris Nelsons. 2018-Livret en anglais et allemand-80’33’’ et 71’25’’-DGG-483 6659

Mahler : retour vers le futur

par

Gustav MAHLER (1860 - 1911) : Symphonies n°1 à 10 - Lieder eines fahrenden.  Atlanta Symphony Orchestra & chorus, Yoel Levi (Symphonies N°1, 2, 4, 5, 6, 7, Adagio de la 10ème  et Lieder) ; Robert Shaw (Symphonie N°8) ; Cincinnati Symphony Orchestra, Jesús López-Cobos (Symphonies N°3 et 9). Telarc. 

Alain Altinoglu fait triompher Beethoven

par

Avec ce concert, Alain Altinoglu terminait son intégrale des Symphonies de Beethoven au pupitre de son Orchestre symphonique de La Monnaie, une intégrale commencée en juin dernier avec la Symphonie n°9 et menée sur toute cette saison. La particularité de cette série de concerts était d’adjoindre des oeuvres concertantes aux symphonies du Grand sourd, Ces oeuvres concertantes, commandées pour l’occasion, mettaient en avant les solistes de l’Orchestre.

Ce concert avait également force de symbole car l’oeuvre était un concerto pour violoncelle de Bernard Foccroulle, ancien directeur de ce même Théâtre Royal de La Monnaie, avec Sébastien Walnier, chef de pupitre des violoncelles en soliste. Climbing-Dancing est dédié à la mémoire de la chorégraphe Trisha Brown. Dans le programme du concert, Bernard Foccroulle explique que la Symphonie n°7 de Beethoven lui a spontanément évoqué la figure de la célèbre chorégraphe, elle aussi liée à l’Histoire de La Monnaie par ses mises en scène de l’Orfeo de Monteverdi ou de Luci mie traditrici de Sciarrino. En deux mouvements, Climbing-Dancing est une oeuvre poétique et subtile. Le premier mouvement explore l’aigu du violoncelle presque dans un geste opératique d’une voix mélodieuse alors que le second mouvement est une séquence plus rapide et virtuose. On sent poindre l’écriture de l’organiste et l’immense culture musicale de Foccroulle avec quelques touches délicates en hommage à Messiaen. Dans tous les cas, Climbing-Dancing est une exceptionnelle partition et on lui souhaite de s’affirmer au répertoire.

 À Genève, un Orchestre de Birmingham décevant

par

Pour achever sa saison 2018-2019, le Service Culturel Migros invite le City of Birmingham Symphony Orchestra sous la conduite de sa cheffe artistique, la Lituanienne Mirga Gražinytė-Tyla, jeune artiste de trente-deux ans qui, en dix ans de carrière, a accumulé les distinctions et les charges, puisqu’elle a été assistante au Los Angeles Philharmonic avant de prendre la direction artistique du Landestheater de Salzbourg.

D’emblée, s’impose une constatation : pour qui a connu cette formation dans les années quatre-vingts, au moment où Simon Rattle en était le titulaire, sa sonorité s’est totalement transformée ; car le nombre de jeunes éléments qui en constituent les pupitres recherchent une dynamique extrême, quitte à mettre en péril la cohérence de l’ensemble. Cela est particulièrement dangereux lorsque le programme comporte l’une des grandes symphonies du répertoire, la Deuxième en ré majeur op.73 de Johannes Brahms. Pris à tempo lent, l’Allegro non troppo met en exergue la faiblesse des cuivres, avec des cors plantant des ‘pains’ sur un tutti des violons plutôt râpeux qu’adoucira la phalange des cordes graves. La baguette de Mirga Gražinytė-Tyla  s’efforce de susciter les contrastes de phrasé afin de développer un cantabile sous l’omniprésence de bois et cuivres, peu enclins à la nuance. Il faut parvenir au ‘ländler’ de l’Allegretto grazioso pour que se profile un équilibre entre les pupitres, précaire puisque rapidement englouti  par le finale, opposant exagérément les blocs sonores.